Intérieur nuit, une chambre de motel. Dean semble profondément endormi, mais Sam, lui, fait les cents pas. Après avoir jeté un coup d’œil par la fenêtre, il attrape sa veste, et quitte la chambre.
Dehors, une voiture s’avance lentement vers lui, puis stoppe pour le laisser monter. Au volant, Ruby.
Ruby : « On y va ? »
Sam : « Quand tu voudras. »
Et la voiture redémarre. Resté seul au motel, Dean est en proie à de terribles cauchemars où il entrevoit l’enfer…Effrayé, il ouvre les yeux, pour s’apercevoir que Castiel se tient là, assis sur le bord du lit.
Castiel : « Bonsoir, Dean. Tu n’étais pas en train de rêver, j’espère ? »
Dean grommelle, repousse les draps au pied du lit, avant de lui répondre.
Dean: « Tu prends ton pied à regarder les autres dormir ? Qu’est-ce que tu veux ? »
Castiel : « Ecoute-moi, il faut que tu l’empêches. »
Dean : « Empêcher quoi ? »
Castiel ne répond pas, et pose sa main sur le front de Dean, qui se retrouve projeté ailleurs par le pouvoir de l’ange.
***
Lorsqu’il revient à lui, il se trouve couché sur un banc, en plein jour, dans un quartier qu’il ne reconnaît pas. Un policier l’interpelle :
Le policier : « Réveillez-vous, mon vieux, vous ne pouvez pas dormir ici. »
Dean : « Ouais mais où alors ? »
Le policier : « Où vous voulez mais pas ici ! »
Dean se relève péniblement, observe un peu mieux les environs. Sa veste est posée sur ses genoux, il fouille à la recherche de son téléphone portable, qu’il ouvre. Mais celui-ci ne capte aucun signal.
Dean : « C’est parfait ! »
Devant lui passe une voiture, un modèle des années soixante. Derrière lui, une boutique de barbier. Dean repère un bar de l’autre côté de la rue ; il se lève aussitôt. Lorsqu’il entre dans l’établissement, un jeune homme est déjà assis au comptoir ; la serveuse s’affaire avec son collègue.
Le cuisinier : « Voilà prends déjà ça. »
La serveuse (à son collègue) : « D’accord, ça va déjà les faire commencer, merci. »
Le cuisinier : « Il reste un riz. »
La serveuse : « Je reviens le chercher. »
Après avoir fait le tour des lieux, Dean se dirige vers le jeune homme, et prend place juste à côté de lui.
Dean : « Où est-on, s’il vous plaît ? »
Le jeune homme se tourne alors vers Dean, et lui répond très poliment.
Le jeune homme : « Au Jay Bird’s dinner. »
Dean : « Merci, je parlais de la ville, et de l’état. »
Le jeune homme : « Lawrence, au Kansas. »
Dean : « Lawrence… »
Voyant le trouble de Dean, son interlocuteur s’inquiète :
Le jeune homme : « Ca va aller mon vieux ? »
Dean : « Oui…j’ai eu une nuit difficile. »
Le jeune homme fait signe au serveur.
Le jeune homme : « Hey ! Du café, ici, Reg’. "
Dean tire alors son portable de sa poche, et le montre à son voisin.
Dean : « Est-ce que vous sauriez pas pourquoi j’ai pas de réseau avec ça ? »
Le jeune homme sourit, ironique.
Le jeune homme : « Ce truc-là, c’est bidon. »
Dean, un peu intrigué, range son portable. Le serveur s’avance alors vers lui, et il ne peut s’empêcher de remarquer ses vêtements, sortis tout droit des années soixante.
Dean : « Jolies fringues, vous savez que Sonny et Cher vont rompre ? »
Le jeune homme se tourne alors vers Dean, visiblement surpris :
Le jeune homme : « Sonny et Cher vont rompre ? »
Dean commence alors à comprendre ; il se retourne, pour s’apercevoir que tous les clients du bar sont habillés à la mode des sixties. Il jette alors un coup d’œil vers le journal que tient le jeune homme, pour lire la date : lundi 30 avril 1973. C’est à ce moment que débarque un homme, la soixantaine, qui lance :
L’homme : « Winchester ! Quelle surprise ! Comment allez-vous caporal ?»
Instinctivement, Dean se retourne, mais l’homme passe à côté de lui pour saluer son voisin, qui répond :
Le jeune homme : « Bonjour, monsieur Dee. »
L’homme : « Alors vous êtes rentré ? »
Le jeune homme : « Oui, ça fait un petit moment. »
L’homme : « Je suis content de vous revoir, John, très content. »
Dean, qui réalise alors ce qu’il se passe, murmure : « Papa… »
L’homme : « Vous saluerez votre père de ma part. »
Puis il adresse à John une tape dans le dos, avant de s’en aller. Dean est ébahi.
John Winchester: « D’accord, m’sieur D. »
Remarquant que Dean le dévisage, il fronce les sourcils.
John Winchester : « Est-ce qu’on se connaît ? »
Dean : « Non, je crois que non. »
Dean se replonge dans son café. Avant de s’éclipser, John lui lance :
John Winchester : « Vous devriez dormir. »
Dean acquiesce, et le regarde s’en aller ; il est totalement bouleversé.
***
Extérieur jour. John Winchester marche dans la rue ; il ne remarque pas que Dean le suit, à quelques pas en arrière. C’est alors que Castiel surgit, juste devant Dean.
Dean : « Qu’est-ce qu’il se passe ? »
Castiel : « De quoi ça a l’air ? »
Dean : « Est-ce que c’est vrai ? »
Castiel : « C’est vrai. »
Dean : « Ah oui, et comment vous faites ça, les anges remontent le temps, explique-moi ça ! »
Castiel : « Le temps peut devenir fluide, Dean. C’est assez difficile, mais on peut le contrôler à l’occasion.»
Dean : « Alors ramène-moi, ou dis-moi ce que je fabrique ici ! »
Castiel : « Je te l’ai dit : il faut l’empêcher. »
Dean : « Mais empêcher quoi ? Il va arriver un mauvais coup à mon père ? »
Dean, excédé, est interrompu par un crissement de pneus suivi d’un coup de klaxon. Lorsqu’il se retourne à nouveau, Castiel a disparu.
Dean : « Oh c’est pas vrai, tu te défiles toujours au lieu de répondre ! »
***
Nous retrouvons John Winchester, en pleine discussion avec un concessionnaire automobile.
Le vendeur : « Pour un homme de votre âge et qui se lance dans la vie, je suis prêt à baisser encore de 2.25. »
John hésite un court instant, puis répond dans un sourire :
John : « Allez, c’est d’accord. »
Le vendeur : « Je rapporte les papiers ! »
Tandis que le vendeur retourne vers le bâtiment, John admire sa nouvelle acquisition : un van Volkswagen d’occasion. Une voix l’interrompt.
Dean : « Vous n’allez pas prendre ça ? »
C’est Dean, et il est assis sur le capot d’une rutilante Chevrolet Impala de 1967.
John : « Vous m’avez suivi ? »
Dean : « Non, c’est le hasard, je passais par là. Je ne vous ai pas remercié pour la café, ce matin, j’avais les idées brouillées.»
John : « Très brouillées, je dois dire. »
Dean : « Laissez-moi vous renvoyer la balle. »
Il tapote sur le capot de la Chevrolet.
Dean : « C’est celle-là qu’il vous faut. »
John : « Ah oui ? Vous connaissez bien les bagnoles ? »
Dean : « Oui, mon père m’a appris tout ce qu’il savait. Et ça, c’est une caisse géniale.»
Tandis qu’il ouvre le capot, John s’avance vers lui pour mieux regarder.
Dean : « 3 litres de cylindrée, 275 chevaux, deux doubles carburateurs. Ça c’est de la caisse. »
John : « C’est beau, c’est vrai. »
Dean : « Pourquoi vous voulez acheter le van ? »
John : « J’ai promis à ma copine de le faire. »
Dean : « A la place de ce que vous avez là ? Y’a pas beaucoup de caisses aussi fantastiques ! Croyez-moi, plus le temps passera, plus elle sera belle. »
John regarde tour à tour le van puis l’Impala. Mais il semble avoir été convaincu par le discours de Dean, à qui il propose une énergique poignée de main.
John : « John Winchester, merci. »
Dean : « Dean Van Halen, et…merci. »
Dean regarde un moment John, qui fait le tour de la voiture, visiblement fasciné.
Dean : « J’étais pas très brillant ce matin, hein ? »
John : « Ca non, alors ! »
Dean : « J’ai pris de jolies cuites dans ma vie, mais là, j’avais dû avaler quelque chose de pas frais au dîner…vous n’avez pas ressenti des courants d’air glacés ?»
John : « Non ? »
Dean : « Et puis c’est bizarre, il y avait une drôle d’odeur, une odeur d’œuf pourri, hein ? Vous n’auriez pas senti une odeur de soufre par hasard ?»
John : « Non. »
Dean : « Non…du bétail a été mutilé par ici ces derniers temps ? »
John devient suspicieux, et le dévisage :
John : « Non ! Arrêtez monsieur, s’il vous plaît. »
Dean : « Non, c’est vrai, il faut que j’arrête un peu. Ecoutez…faites attention à vous, d’accord ?»
John : « Oui,…d’accord. »
John, un peu intrigué par ses questions, le regarde s’en aller ; mais le concessionnaire revient à la charge.
Le vendeur : « Alors ? »
John lui désigne l’Impala.
John : « J’ai changé d’avis. »
***
Extérieur jour, devant la maison familiale des Campbell. John gare l’Impala ; juste derrière lui, Dean arrive au volant d’une voiture beige, et se gare discrètement. Une jeune femme sort de la maison et vient retrouver John : c’est Mary.
John : « Salut ! »
Mary remarque la voiture, et semble un peu surprise.
Mary : « Qu’est-ce que c’est ? »
John : « Ma voiture ! »
Mary : « Où est passé le van ? »
John : « Mary ! C’est mieux que le van ! 275 chevaux, deux doubles carburateurs ! »
Dean, sous le choc, laisse échapper :
Dean : « Maman… »
***
Extérieur nuit, devant le snack où John et Mary sont en train de dîner. Dean les espionne.
Dean : « Sammy, tu devrais voir ça ! Maman est superbe…et je me retrouve en enfer…encore. »
On se retrouve à l’intérieur, à la table de Mary et John. Ce dernier semble préoccupé.
John : « Je devrais aller lui parler. »
Mary : « Mais tu sais bien comme il est, tu n’arriveras à rien ! »
John : « Ça fait rien, je vais essayer. Ça fait combien d’années que tu supportes ça ? »
Mary : « Il veut simplement protéger sa fille bien-aimée. Et il ne voudrait pas… »
John : « …que tu épouses un mécanicien venant d’une famille de mécaniciens ? »
Mary : « Mais non ! Hey, je t’aime, John, et j’aime ce que tu es. Tu m’excuses une minute ? »
Tandis que Mary s’absente, John tire de la poche de sa veste un écrin, qu’il ouvre délicatement : c’est une bague. Mais alors que Dean l’observe à travers les stores, il se fait surprendre par Mary, qui l’attrape au col.
Mary : « Pourquoi vous nous suivez ? »
Elle lui assène quelques coups, qui le font reculer.
Dean : « Attendez ! »
Mary : « Vous pourriez essayer d’être plus discret ! »
Dean : « Je ne sais pas de quoi vous voulez parler ! »
Mary : « Ah oui ? »
Dean parvient enfin à prendre le dessus.
Dean : « On pourrait parler calmement de ça ? »
Mary : « Laissez-moi tranquille ! »
C’est à cet instant qu’il voit son bracelet, auquel sont accrochés divers symboles de protection.
Dean : « Vous êtes une chasseuse ? »
***
Extérieur nuit : l’Impala se gare devant la maison des Campbell.
John : « A tout à l’heure ! »
Mary : « Si tu es gentil ! »
Ils s’embrassent, puis Mary descend de voiture. Elle regarde John s’éloigner…c’est à cet instant que Dean sort de sa cachette.
Mary : « Dean, c’est ça ? J’espère que tout ira bien. »
Dean : « N’ayez pas peur. Faites-moi confiance. On est tous des chasseurs, non ? On forme une grande famille…»
Mary : « Oui, j’ai un père qui a des idées bien arrêtées. »
Dean : « Oui, je voudrais bien le voir. »
Mary : « Vous en avez entendu parler ? »
Dean : « Oui, mais pas suffisamment. »
***
Intérieur nuit, la demeure des Campbell. Samuel, le père de Mary, est assis, un livre à la main. Il ne lève même pas les yeux vers Dean.
Samuel : « Encore un chasseur ! Dites-moi une chose monsieur le chasseur, vous tuez un vampire avec un pieu ou avec un couteau en argent ? »
Dean : « Aucun des deux, vous lui coupez la tête. Alors, j’ai passé le test ?»
Samuel : « Oui… »
Samuel referme le livre.
Samuel : « Au revoir, monsieur le chasseur… »
Mary : « Papa ! »
Samuel : « Je ne fais pas confiance aux chasseurs, je refuse leur aide ! Je n’en veux pas dans ma famille. »
La mère de Mary intervient alors.
Deanna : « Oh, ça suffit, Samuel ! »
Samuel : « C’est un chasseur ! »
La mère : « Il a passé facilement ton examen et maintenant je l’invite à dîner. (Elle se tourne vers Dean) Vous avez faim ? »
Dean : « Je meurs de faim. »
Deanna : « Bravo ! »
Elle serre la main de Dean, souriante :
Deanna : « Je m’appelle Deanna, vous connaissez mon mari Samuel. Allez vous laver les mains !»
Dean se tourne vers Mary :
Dean : « Samuel et Deanna ? »
Mary acquiesce. Nous les retrouvons autour de la table, en plein dîner.
Deanna : « Vous étiez déjà venu à Lawrence ? »
Dean : « Oui, il y a bien longtemps. Les choses ont changé…enfin je trouve.»
Samuel : « Vous êtes sur un job ? »
Dean : « Peut-être bien. »
Samuel : « Ah oui qu’est-ce que c’est ? »
Dean : « Je ne fais pas confiance aux autres chasseurs. »
Comme les deux se défient du regard, Mary rompt le silence.
Mary : « Et, euh…pourquoi vous nous suiviez, moi et John ? »
Dean : « J’ai cru qu’un démon s’intéressait à…euh, votre petit ami. Mais je ne le crois plus maintenant. »
Deanna : « John Winchester impliqué avec des esprits, c’est difficile à imaginer. »
Mary lance alors un regard exaspéré à son père.
Mary : « Papa, je l’ai vu ! »
Samuel : « Quoi ? »
Mary : « Ton regard apitoyé ! »
Samuel : « Non ! Arrête, John est quelqu’un…de très gentil,…mais de très naïf !»
Dean ne peut s’empêcher de tiquer à cette remarque.
Mary : « Oui, bon et alors ? Tu aimerais mieux me voir avec un chasseur comme Dean ? »
Dean : « Quoi ? Non, non !»
Samuel : « Bien sûr que non ! Ce n’est pas… »
Deanna : « Ça suffit, tous les deux ! Nous ne sommes pas seuls ! »
Dean : « Parlons un peu de vous, Sam, vous êtes sur un job ? »
Samuel : « Peut être bien ! »
Mary (soupirant) : « Il travaille sur un job tout récent à la ferme Whitshire. »
Dean : « Whitshire ? J’ai déjà entendu ce nom-là. »
Samuel : « Toute la presse a entendu parler de Tom Whitshire ; il s’était mis tout le monde à dos.
Dean : « Hum, ça arrive. »
Samuel : « Oui mais il n’a rien dit quand toute sa récolte est morte en un instant. »
Dean : « La présence d’esprits ? »
Samuel : « C’est ce qu’il faut découvrir. »
Dean : « Et pour le reste de la ville ? Vous n’avez rien trouvé sur le web ? (Il se rattrape) Enfin, diverses informations que vous auriez rassemblées… ?»
Deanna : « Il y aura peut-être des orages électriques. On recevra les graphiques de la météo d’ici vendredi. »
Dean : « Par la poste ? »
Samuel (moqueur) : « Non, on a loué un jet qui doit me les apporter en cours de soirée ! »
Dean : « Quelque chose me dit qu’on est sur la même piste vous et moi ? Et si on intervient à plusieurs ça peut se régler très vite !»
Samuel : « Je pensais vous avoir dit que je travaillais tout seul, fiston ! »
Dean ne peut que se résigner.
***
Extérieur jour ; Samuel gare sa voiture devant une grande et belle propriété. Mary l’accompagne.
Mary : « Tu veux vraiment que je vienne avec toi ? »
Samuel : « Oui, c’est une affaire de famille… (Insistant) de famille ! »
Tous deux quittent le véhicule ; on se rend compte que Samuel est habillé en prêtre, et qu’il amène un gâteau. Il se tourne vers sa fille, et lui lance, ironique :
Samuel : « Quoi, tu préférais faire la majorette pour les garçons qui te déshabillent des yeux ? »
Mary sourit, mais elle aperçoit un jeune homme, à quelques pas d’eux, seul et adossé contre un arbre. Samuel remarque que sa fille lui fausse compagnie.
Samuel : « Mais où est-ce que tu vas ? »
Mary : « Je vais essayer de faire parler quelqu’un ! »
Tandis qu’elle se dirige vers le garçon, Samuel monte les marches qui mènent à la porte d’entrée. Il n’a pas le temps de frapper à la porte, que déjà on lui ouvre : c’est Dean, lui aussi habillé en prêtre, qui l’a devancé. Samuel tente de dissimuler son irritation et le salue :
Samuel : « Mon père… vous n’avez pas perdu de temps !»
Dean : « C’est le seigneur qui l’a voulu. »
Faisant montre d’un calme étonnant, il se joint à lui et le présente à leur hôte :
Dean : « Madame Whitshire, voici mon supérieur, et le plus expérimenté de tous nos prêtres. Le père Cheney… »
Samuel : « Je vous prie d’accepter nos plus sincères condoléances, de la part de notre diocèse. »
Visiblement contrarié, Samuel tend le gâteau à la veuve.
La veuve : « Merci. »
Dean : « Madame Whitshire a eu la bonté de me parler de Tom. Il n’y avait rien de particulier, tout était normal dans les environs quand le malheur est arrivé. »
Samuel : « Je vois…alors vous n’avez rien remarqué ce jour-là, madame ? »
La veuve : « Non, à part les intestins de mon mari utilisés comme engrais pour les fleurs. »
Choqué, Samuel ne sait quoi répondre. Dean lui adresse une tape sur l’épaule.
Dean : « Excusez-moi. »
Tandis que Samuel adresse un sourire embarrassé à la veuve, Dean descend rejoindre Mary et le jeune garçon.
Mary : « Charlie, tu peux répéter au Père ce que tu viens de me dire ? »
Charlie : « J’avais un père qui buvait beaucoup. Et plusieurs fois, il a frappé maman.»
Mary : « Et c’est là qu’est arrivé cet homme. »
Charlie : « J’ai cru qu’il voulait me placer une bible, un peu comme vous tous. Ça doit remonter à une semaine environ.»
Dean : « Qu’a-t-il dit ? »
Charlie : « Il a seulement demandé si je voulais que maman ne soit plus battue, et j’ai cru qu’il était cinglé… jusqu’à ce que papa soit tué.»
Il jette un regard inquiet à Mary, puis à Dean.
Charlie : « Je vais être arrêté ? »
Mary : « Tu n’as rien fait du tout, Charlie »
Dean : « Est-ce que l’inconnu voulait quelque chose en échange ? »
Charlie : « Non, il voulait rien du tout. »
Dean : « Ne me dis pas que s’il a fait tout ça, c’était juste pour te faire plaisir. »
Charlie : « Non, il a simplement dit qu’il repasserait dans le coin dans dix ans, et qu’il aurait quelque choser à me demander. »
Dean : « Tu peux nous dire quoi ? »
Charlie : « Non, je peux pas vous le dire, j’en sais rien ! Je vous ai dit qu’il était cinglé !»
Dean et Mary échangent un regard inquiet ; Mary prend alors Dean par le bras, et l’entraîne plus loin.
Mary : « Qu’est-ce que vous en pensez ? »
Dean : « Je pense qu’il a vendu son âme à un démon sans s’en douter. »
Mary, désemparée, retourne vers le garçon.
Mary : « Charlie, tu peux nous dire de quoi il avait l’air ? »
Charlie : « Oui…un mètre quatre-vingt, blanc…il n’avait rien de particulier. »
Mary : « Et c’est tout ? »
Charlie : « Il y avait une chose. »
Dean : « Quoi ? »
Charlie : « C’est curieux, le soleil l’a éclairé brusquement, et…pendant un moment, j’ai cru que ses yeux étaient… »
Dean : « Quoi ? Noirs, blancs ? Rouges, peut-être ?»
Charlie : « Non…ils étaient jaunes. D’un jaune pâle. »
Dean se tourne alors vers Mary, l’inquiétude se lit sur son visage.
***
Intérieur jour, la maison des Campbell. Dean ouvre un plan sur la table du séjour ; Samuel le suit. Deanna prépare le repas dans la pièce à côté, elle semble nerveuse.
Samuel : « Si on s’asseyait un instant pour discuter de tout ça ? »
Dean : « Y’a rien à dire. »
Samuel : « Sauf que vous prétendez que c’est un démon, et qu’aucun d’entre nous n’a entendu parler d’un démon aux yeux jaunes ! »
Dean : « Et pourtant il existe ! C’est lui qui a tué ma famille. »
Samuel : « Calmez-vous, fiston. »
Dean : « Vous n’avez pas entendu, vous êtes en danger, on est tous en danger. Vous devriez penser à vous protéger. »
Samuel : « Pas avant de savoir à qui on a affaire. »
Deanna : « Sam a raison, Dean, c’est peut-être un démon, ou bien un polymorphe, ou n’importe quoi. »
Dean : « Je sais de quoi il s’agit. Et je vais le tuer, c’est tout ce que j’ai à dire.»
Samuel : « Vous allez tuer un démon, et comment ? »
Dean : « Un chasseur appelé Daniel Elkins, qui vit dans le Colorado, a tout ce qu’il faut. Il a le Colt »
Samuel : « Oui…j’ai entendu parler du Colt. Je racontais ça à Mary pour la bercer.»
Dean : « Il est bien réel ! »
Samuel : « Bon, disons que c’est vrai, vous allez peut-être regarder dans une boule de cristal pour trouver le démon ? »
Dean : « J’ai bien mieux que ça. »
Dean fouille alors la poche de sa veste, et en tire le journal de John. Samuel, intrigué, s’approche.
Samuel : « Qu’est-ce que c’est ? »
Dean : « C’est une liste. »
Samuel : « De quoi ? »
Dean : « Mon père notait tous ceux qui d’après lui étaient entrés en contact avec ce démon. Qui, où, et quand. »
Samuel : « Pourquoi ? »
Dean : « Parce que plus il en apprendrait sur ce fumier, plus il comprendrait pourquoi il a tué ma mère. »
Dean en tourne les pages, rapidement, et désigne un nom à Samuel.
Dean : « Regardez. Tom Whitshire. Je savais que ce nom m’était familier. »
Samuel : « Attendez, ça s’est passé il y a juste deux jours, comment est-ce que ça figure sur cette liste ? »
Dean (embarrassé): « Euh…mon père voyait le futur. »
Il se replonge dans le journal.
Dean : « Regardez ça, il devrait frapper ici demain soir. Liddy Walsh, à Haleyville, c’est à côté. »
Samuel : « Oui, à peine cinq minutes, mais… »
Samuel jette un regard appuyé à sa femme, qui secoue la tête.
Dean : « Vous croyez que je suis un peu dingue ? »
Samuel : « Vous êtes plutôt un garçon très sympathique, mais oui, vous êtes dingue ! »
Dean : « Oui, peut-être bien. Mais je sais où sera ce fumier, et je compte bien l’éliminer. Une fois pour toutes. »
***
Dean a rejoint Mary dans sa chambre ; celle-ci est en train de trier des disques vinyles. Dean toussote car elle semble perdue dans ses pensées.
Dean : « Je…je vais m’en aller. Et je voulais juste vous dire bonsoir…»
Mary : « Ah, déjà ? Il est tôt ! »
Dean : « Euh oui, mais j’ai du travail. Et je voulais vous dire…quelque chose de personnel.»
Il s’approche d’elle ; Mary semble plutôt intriguée.
Dean : « C’est pas grave ce que votre père en dit, je trouve John extra. »
Mary (amusée) : « C’est vrai ? »
Dean : « Oui, et tout se passera bien. J’en suis la preuve vivante. »
Mary : « Quoi ? »
Dean : « Non, rien… juste une question…quel genre d’homme il est, John ? »
Mary : « Pourquoi ça ? »
Dean : « Par curiosité. »
Mary : « J’en sais rien… Il est gentil, délicat. Et même après la guerre, après les horreurs qu’il a vues, il est persuadé que le bonheur est pour demain, vous voyez ? Il n’a rien d’un chasseur en tout cas…sans vous vexer.»
Dean : « Non, soyez tranquille… »
Mary : « Vous avez encore une minute ? »
Dean acquiesce.
Mary : « Il va me demander de l’épouser demain, d’après ce qu’il a dit ? »
Dean : « Oui. »
Mary : « Papa va exploser ! Mais ça m’est égal ! S’il faut fuir la ville je le ferai sans hésiter. J’aime John et… »
Dean : « Et quoi ? »
Mary : « Je veux quitter ça. Cette chasse permanente, ce genre de vie. J’en ai horreur…je veux une famille, une vie plus stable. Et vous savez ce que je redoute le plus, la pire chose qui pourrait arriver plus tard ? C’est voir mes enfants être plongés à leur tour dans l’enfer que j’ai vécu. Non…je ferai ce que je pourrai pour que ça n’arrive jamais.»
Dean (bouleversé) : « Oui… »
Mary : « Hey, ça va ? »
Dean : « Oui, oui, non, merci, ça va. Euh, Mary…encore un dernier mot, je peux ?»
Mary : « Oui. »
Dean : « Même si ça va sembler bizarre…promettez-moi de vous en souvenir. »
Mary : « D’accord…»
Dean : « Le 2 novembre de l’année 1983…ne vous levez pas ! Ce matin-là surtout, restez dans votre lit ! »
Comme Dean est au bord des larmes, Mary le dévisage.
Dean : « Promettez-moi de ne pas l’oublier. »
Mary : « D’accord. »
Sur ces mots, il s’en va.
***
Extérieur nuit ; Dean est sur la route, au volant d’une voiture, lorsque Castiel apparaît sur le siège passager, le faisant sursauter.
Dean (soupirant): « Alors quoi, Dieu est mon copilote, c’est ça ? Ça ne t’arrive jamais de t’annoncer ? Je comprends pas, ça. Sam aurait pu m’aider, il aurait adoré vivre ça.»
Castiel : « Tu devais agir tout seul, Dean. »
Dean : « Il doit être en train de chambouler le futur en essayant de me retrouver. »
Castiel : « Sam ne te cherche pas du tout. »
Dean : « Ecoute, si je fais ça, alors la famille échappera à son sort ? Papa et maman vivront heureux, en paix, et Sam et moi on sera des gamins comme les autres et on courra les filles? »
Castiel : « Tu réalises que, si tu changes le futur, ton père, toi, Sam, vous ne serez pas des chasseurs, et que tous les gens que vous avez sauvés, mourront ? »
Dean : « Oui, c’est triste. »
Castiel : « Et ça t’est égal ? »
Dean : « Oh non alors, au contraire. Mais ce sont mes parents, et j’ai pas envie qu’ils meurent encore. Tu comprends ? Je ferai tout pour l’empêcher ! »
Mais au moment où il se retourne, Castiel a déjà disparu.
***
Intérieur jour, la maison de Daniel Elkins. Dean a ouvert le coffre-fort, et s’empare du colt, mais il est interrompu par l’arrivée du chasseur, qui pointe son arme sur lui.
Elkins : « Plus un geste ! Posez ce colt, bien lentement ! »
Dean fait mine d’obtempérer, et de poser le colt sur le coffre, mais il se ravise, et pointe le canon sur Elkins.
Dean : « Pas question, Daniel. »
Elkins : « Vous êtes qui ? »
Dean : « Un chasseur, oui, tout comme vous. »
Elkins : « Doublé d’un voleur. »
Dean : « Je dois vous l’emprunter pour quelques jours. »
Elkins : « Non, je ne le prête à personne. »
Dean : « Ecoutez, j’ai l’occasion de sauver la vie de ma famille…ma famille ! Et j’ai besoin de ce colt pour réussir, alors si vous voulez m’arrêter…tuez-moi. »
Dean relève le canon de l’arme, passe lentement devant Elkins qui ne bouge pas. Il finit par baisser son arme à son tour.
Dean : « Il y a d’autres chasseurs à Lawrence, les Campbell. »
Elkins : « Jamais entendu parler. »
Dean : « Il sera là-bas. »
Quoique méfiant, Elkins acquiesce, et laisse filer Dean.
***
Intérieur jour, la maison des Campbell. Samuel et Mary sont à table, en train de préparer leurs armes.
Mary : « Dean a dit où il allait ? »
Samuel : « Il a dit qu’il allait tuer un démon. »
Mary (moqueuse): « Tuer un démon ? C’est impossible ! »
Samuel : « Ouais… »
Mary : « Où ça ? »
Samuel : « Oh, chez quelqu’un là-bas, à Haleyville…les Walsh, peut-être. »
Mary (reprenant son sérieux) : « Mais attends, Liddy Walsh ? »
Samuel : « Mais oui, c’est ça, ouais enfin je crois. »
Mary : « C’est une très vieille amie ! Viens, on va là-bas ! »
Deanna (qui entre dans la pièce) : « Qu’est-ce qu’il y a ? »
Mary se lève en toute hâte et attrape ses affaires.
Mary : « Dépêche-toi, allez ! »
Deanna : « Hé ! »
Mary a quitté la pièce, mais Samuel, toujours assis, regarde sa femme.
Samuel : « Elle veut chasser, elle ne veut plus chasser, pourquoi les femmes ne savent pas ce qu’elles veulent ? »
Deanna, dépitée, retourne à ses affaires.
Samuel : « Quoi ? »
***
Intérieur jour, la maison des Walsh. Liddy, l’amie de Mary, est assise sur le canapé face à son médecin, qui vient juste de visiter quelqu’un, car il range ses affaires.
Le docteur : « Désolée, Liddy, il y a des métastases. »
Liddy : « Où ça ? »
Le docteur : « Dans le foie, les poumons. Je pense qu’il faut vous préparer au pire. »
Liddy : « Vous devez faire quelque chose pour lui, docteur Brown. »
Le docteur : « Il y a un moyen, et ça devrait le guérir. Mais tu devras participer.»
Liddy : « Qu’est-ce que je dois faire ? »
Le docteur : « Rien du tout. Dans une dizaine d’années, je passerai te le rappeler, et je te demanderai une petite chose. »
Liddy : « Quoi ? »
Le docteur : « Rien d’important. »
Alors que Liddy devient méfiante, une lueur jaune pâle traverse les yeux du médecin. Au même moment, Samuel débarque, et, sans hésiter, tire sur le médecin possédé. Mais le démon aux yeux jaunes n’est pas vaincu, et il débarrasse Samuel de son arme, sous les yeux horrifiés de Liddy. Samuel est violemment projeté contre le mur.
Liddy : « Oh mon Dieu ! Seigneur ! »
Le démon : « C’est trop d’honneur ! »
Le démon se dirige alors vers Samuel, qui ne peut faire le moindre mouvement.
Samuel : « Toi tu vas me payer ça ! »
Mais le démon sent la présence de Mary, qui arrive par derrière, et l’attrape avant qu’elle n’ait eu le temps de planter son couteau.
Le démon : « Ah, mais qui est là ? »
Mary recule.
Le démon : « Tu es vraiment ravissante ! »
Mary essaie de lui porter d’autres coups, mais le démon aux yeux jaunes l’attrape et lui tord violemment le bras. Mary continue de se battre malgré tout.
Le démon : « Tu me plais beaucoup ! Et en plus tu sais te battre ! »
Au moment où le démon a le dessus, Dean déboule dans la pièce, le Colt entre les mains.
Dean : « Lâche-la tout de suite ! »
Le démon : « Où as-tu trouvé ce Colt ? »
Dean fait signe à Mary, qui profite de ce moment d’hésitation pour se libérer de l’emprise du démon. Mais alors que Dean arme le Colt, une fumée noire quitte le corps du médecin, preuve que le démon s’échappe. Dean ne peut rien faire…
***
Extérieur nuit, devant la maison des Walsh. Mary et Dean discutent dans la rue ; Samuel quitte la maison et s’apprête à les rejoindre.
Dean : « Mary, qu’est-ce qu’il vous a dit d’autre ? »
Mary (bouleversée) : « Je vous l’ai dit ! Juste qu’il m’aimait beaucoup ! A quoi il pouvait penser ?»
Samuel : « Liddy est solide, elle s’en remettra. Et toi, ça va ? »
Mary : « Non ça va pas du tout, alors là pas du tout ! On y va ? »
Alors que Mary retourne vers la voiture, bouleversée et en colère, Samuel se tourne vers Dean :
Samuel : « Très joli boulot. »
Dean : « Il a pu s’en aller ! »
Samuel : « Non, je le pense, mon garçon. Et je m’étais bien trompé à votre sujet. »
Dean : « Je crois qu’il faut qu’on parle. »
***
Intérieur nuit, la maison des Campbell. Samuel est assis dans le séjour tandis que Dean, nerveux, regarde par la fenêtre.
Dean : « Il faut tuer ce démon ! Sinon Mary mourra !»
Samuel : « Quoi ? Comment vous savez ça ? »
Dean : « Je le sais, c’est tout. »
Samuel : « Quand ? »
Tout en discutant, Dean relit le journal de John à la recherche d’un indice.
Dean : « Je sais pas ! Peut-être aujourd’hui, peut-être plus tard ! Mais il la tuera. »
Samuel : « Vous aussi vous prédisez l’avenir ? »
Dean dévisage un instant Samuel, avant d’aller s’asseoir face à lui.
Dean : « Non…bon écoutez-moi. Vous n’allez pas croire ce que je vous dis. Je vous préviens, ça va vous sembler complétement dingue. »
Samuel : « D’accord. »
Dean : « Mary est ma mère. »
Samuel : « Excusez-moi ? »
Dean : « Je suis votre petit-fils. Et je sais très bien de quoi je parle. »
Samuel : « Est-ce que vous pouvez me répéter ça ? »
Dean : « Mon vrai nom est Dean Winchester. Je suis né le 24 juin 1979, mes parents sont Mary et John Winchester. »
Samuel (incrédule) : « Non, j’en ai assez entendu, arrêtez. »
Dean : « Mary sera tuée en 1983 par un démon aux yeux jaunes. Et je crois que cette bagarre avec Mary tout à l’heure lui a permis de connaître son existence. Et si on ne retrouve pas ce démon, et si on ne le tue pas, et s’il s’en va…alors Mary mourra. Aidez-moi à le tuer, s’il vous plaît. »
***
Extérieur nuit, devant la maison des Campbell. John vient d’arriver et Mary, encore sous le choc, se précipite vers lui.
John : « Hey ! Tu…tu vas bien ? »
Mary : « Tu m’as promis que tu m’emmènerais ? »
John : « Bien sûr, quand tu veux. »
Mary : « Alors fais-le ce soir. »
Sans lui poser de question, John la fait monter en voiture.
***
Pendant ce temps, à l’intérieur, Dean essaie toujours de convaincre Samuel qu’il dit la vérité.
Dean : « Comment je sais pour le Colt, hein ? Comment je connais pour le démon aux yeux jaunes ? Et comment je sais l’endroit où il est ? Je n’ai pas pu tout inventer, Samuel ! »
Samuel : « Tout en moi me pousse à vous envoyer balader une fois pour toutes, mais…vous avez vraiment l’air d’être sincère. Je suis peut-être plus fou que vous de vous croire, mais c’est pourtant le cas.»
Dean : « Merci. »
Samuel : « Et comment on va faire pour le trouver ? »
Dean : « Avec ça, la liste. »
Dean rouvre le journal qu’il avait posé devant lui.
Samuel : « Et avec le Colt ? »
Dean tire le Colt de sa veste, et le pose sur la table, sous le regard de Samuel.
Samuel : « Est-ce que je peux le voir ? »
Dean hésite, mais finit par le pousser à l’opposé de Samuel.
Dean : « Je ne laisse personne le toucher. »
Samuel : « Même votre grand-père ? »
Dean : « Rien de personnel. »
Samuel : « Bien sûr que si…puisque c’est moi que vous voulez tuer. »
Une lueur jaune éclaire alors les yeux de Samuel… Dean n’a pas le temps de réagir, qu’il est projeté, sur sa chaise, à l’autre bout de la pièce.
Samuel : « Tu viens du futur, n’est-ce pas ? »
Comme Dean ne répond pas, le démon se lève et s’avance vers lui.
Samuel : « Je ne connais qu’une seule sorte de créature qui a l’énergie suffisante pour faire ça. Tu as des amis très haut placés ! Alors…je vais tuer ta mère ? C’est pour t’y opposer que tu as fait ce long voyage jusqu’à moi ?»
Dean : « Je suis venu pour te tuer. »
Samuel : « Hey…une petite minute ! Si cette traînée de Mary est ta maman, alors tu es peut-être un de mes enfants médiums ? Je n’avais pas pensé tout de suite à ça… »
Le démon se penche sur Dean pour le « sentir »…
Samuel : « Non…pas toi… mais tu as peut-être une sœur…ou un frère ? Excellente nouvelle…ça veut dire que tout a bien fonctionné. Après tout c’est ce qui m’amène ici…»
Dean : « C’est ça la vraie raison ? Tous ces contrats que tu passes ? Tu ne veux pas l’âme de ces personnes ?»
Samuel : « Non… je ne veux que leurs enfants. Je suis ici pour choisir les parents parfaits. Comme ta maman.»
Dean : « Pourquoi elle ? Pourquoi les autres parents ? »
Samuel : « Parce qu’ils sont forts, ils sont purs… »
Deanna, alertée, les observe discrètement depuis la cuisine.
Samuel : « Ils mangent des choses saines, ils pourront améliorer la race…ils élèveront de très beaux enfants. Ne fais pas cette tête là, rassure-toi, je ne suis pas leur vrai père. Quoiqu’avec Mary…oh, Mary, j’aurais bien aimé faire des enfants. C’est ma préférée.»
Dean : « Ordure ! »
Dean aperçoit alors Deanna, et tente de retenir l’attention du démon.
Dean : « Et pourquoi perdre tout ce temps ? »
Samuel : « Je ne peux pas aller chez les gens sans y avoir été invité. Mais oui, je sais bien, je n’aurais peut-être pas droit au tapis rouge, mais le tout c’est d’entrer ! Ça vaut largement la peine. Tu sais ce que je lui ferai, à ton petit frère ? »
Pendant ce temps, Deanna parvient à se glisser dans la pièce, presque juste derrière le démon.
Samuel : « Je me tiendrai au-dessus de lui quand il dormira, et je m’arrangerai pour lui faire avaler de mon sang de démon, c’est beaucoup mieux que les fortifiants, les vitamines, les minéraux, c’est parfait pour le rendre fort. »
Dean : « Pourquoi ? En faire un jour un de tes soldats de ton armée de démons ? C’est ça ton super plan ? »
Samuel : « Tu plaisantes ? Tu penses que j’aurais pris tous ces risques uniquement pour créer des soldats d’élite ?»
Dean : « Si c’est pas pour ça, alors dis-moi pourquoi ? »
Samuel : « Comme si j’allais te confier ce secret ! Ou le confier à ces anges, qui sont assis sur ton épaule…non ! Je me tais et je me cache loin de tout…»
Dean : « Ouais, c’est ça, cache-toi en enfer si tu veux ! Mais un jour je te tuerai ! »
Samuel : « Oui ! Je suis curieux de voir ça ! »
Dean : « Peut-être pas aujourd’hui, mais regarde-moi dans les yeux, tu vas vite me revoir…parce que c’est moi qui te tuerai ! »
Samuel (qui se met à rire) : « Alors tu vas sauver tout le monde, c’est ça, hein ? »
Deanna a repéré le Colt, à terre.
Samuel (tirant son couteau): « Mais il y a une personne que tu ne pourras pas sauver… ton grand-papa !»
Sur ces mots, il pointe le couteau vers son ventre, et l’enfonce. Deanna laisse échapper un cri, et le démon s’aperçoit de sa présence. Il la projette à terre avant qu’elle n’ait le temps d’atteindre le Colt. Pendant que Dean se démène de toutes ses forces pour se libérer, le démon rattrape Deanna, et lui tord le cou. Dean est parvenu à se relever, et s’empare du Colt. Mais lorsqu’il entre dans la cuisine, le corps de Deanna gît, sans vie, sur le sol, et le démon s’est envolé.
Dean : « Mary… Mary ! »
***
Extérieur nuit ; la Chevrolet est garée devant le lac. John et Mary sont à l’intérieur.
John : « Euh…je crois que tu as déjà deviné pourquoi je t’ai amenée ici. »
Mary : « John… »
John : « Ok, vas-y la première, je parlerai après. »
Mary : « Ecoute-moi. Il y a des choses de moi que tu ne connais pas, John. »
John : « Et alors ? »
Il sort l’écrin, et lui montre la bague.
John : « Je t’aime et j’aime ce que tu es. »
Alors qu’elle s’apprête à l’embrasser, Samuel, possédé par le démon, frappe à la portière et la force à sortir.
Samuel : « Sors tout de suite de là ! »
Mary : « Papa ! »
John : « Monsieur, attendez ! »
Samuel : « Dépêche-toi ! »
Mary : « Arrête papa ! »
Tandis qu’il entraîne Mary de force, John se porte à son secours.
Samuel (à John) : « Toi je t’avais prévenu ! »
Mary : « Non tu me fais mal ! »
John : « Laissez-la tranquille ! »
Mais le démon attrape John, et lui tord le cou à son tour ; John s’effondre. Mary s’agenouille aux côtés de son fiancé, mais il est trop tard.
Mary : « Oh non, il est mort, tu l’as tué ! »
Samuel (s’agenouillant à son tour) : « Il n’y a pas que John, ma toute belle. Maman et papa aussi…»
Il ouvre la veste de Samuel, pour lui montrer sa blessure au ventre.
Samuel : « Je les ai tués. »
Mary : « Oh, non ! »
Samuel : « Oui…désolé…tu es une petite orpheline maintenant. »
Mary : « Ordure tu le paieras ! »
Samuel : « Oh, de telles horreurs dites par une si belle bouche ! Ça ne te rendra pas ta famille, ma jolie…»
Mary : « Je te tuerai… ça je le jure, devant Dieu ! »
Samuel : « Essayons de nous tenir…quand on parle trop on dit des choses qu’on regrette. Je veux…un baiser de paix. Et tu sais quoi ? Je devrais réussir à faire revenir ton p’tit amoureux parmi nous.»
Mary (en pleurs) : « Mes parents aussi ? »
Samuel : « Non. Je suis désolé, ce n’est pas négociable. Mais réfléchis un peu : tu en auras fini pour toujours avec les chasseurs, tu auras une jolie maison…une grande voiture, deux beaux enfants. Et plus de monstres à fuir. Je m’en assurerai.»
Mary : « Contre quoi ? Je n’aurais qu’à te donner mon âme ? »
Samuel : « Non, ton âme, tu la gardes, je veux juste ta permission. »
Mary : « Pourquoi faire ? »
Samuel : « Hum, dans dix ans j’irai faire un p’tit tour chez toi et je te demanderai ta permission. »
Mary : « Pourquoi faire ? »
Samuel : « Détends-toi ! Et si ce jour-là personne ne s’oppose à moi, ça se passera en douceur…c’est promis. »
Mary regarde John, sans vie.
Samuel : « Ou alors préfères-tu passer le reste de ta vie, désespérée…et toute seule ? Mary… ? C’est un bon contrat ! Alors qu’est-ce que tu en dis ?»
Mary, en pleurs, se tourne vers le démon…
Lorsque la voiture de Dean déboule derrière eux, Mary est en train de sceller le pacte avec le démon par un baiser. Dean, horrifié, sort en toute hâte de la voiture.
Dean : « Non ! »
Mais avant qu’il ne parvienne à le viser avec le Colt, le démon s’échappe du corps de Samuel, le laissant mort. Mary, qui est allée retrouver John, jette un regard désespéré, et coupable, à Dean…mais, dans un soubresaut, John revient à la vie.
John : « Mary ? »
Mary : « John ! »
Dean comprend qu’il n’aura rien pu changer. Une main se pose alors sur son épaule : c’est Castiel. Tous deux échangent un long regard. Mary aide John à se relever ; John voit le corps de Samuel à terre…
***
Lorsque Dean se réveille, il est à nouveau dans la chambre de motel. Castiel est là, assis sur le bord de son lit. Dean se relève péniblement.
Dean : « Je n’ai rien pu empêcher. Elle a accepté le contrat…et elle sera tuée dans une dizaine d’années.»
Castiel : « Ne sois pas trop dur avec toi-même. Tu ne pouvais pas l’empêcher. »
Dean (qui se lève) : « Quoi ? »
Castiel : « Le destin ne peut pas être changé comme ça. Toutes les routes conduisent à la même destination.»
Dean : « Alors là je comprends pas. »
Castiel : « Mais réfléchis. Aujourd’hui tu sais ce qu’on fait. »
Dean : « Mais de quoi est-ce que tu parles ? »
D’un regard, Castiel lui désigne le lit d’à côté, qui n’a même pas été défait.
Dean : « Où est Sam ? »
Castiel : « On sait ce qu’Azazel a fait à ton frère, mais ce qu’on ne sait pas, c’est pourquoi, et quel est son grand projet. Il a fait des efforts insensés dernièrement. »
Dean : « Où est Sam ? »
Castiel : « 425, Waterman avenue. »
Dean lui jette un regard noir, et rassemble ses affaires.
Castiel : « Ton frère suit une route qui risque d’être très dangereuse. Et personne ne sait où elle le conduira. Alors calme-le, ou on le fera.»
Fin.
Ecrit par Nina77.