(Providence, Rhode Island. Dans un appartement. Une femme, GLORIA SYTNIK, est dans son salon, regardant la télé. Elle fume une cigarette, et semble fatiguée et déprimée. Elle zappe et tombe sur une émission évangéliste.)
EVANGELISTE : Oui je sais que c'est dur. Que c'est très dur de remonter quand on est au fond, c'est très dur de relever la tête et de regarder vers la lumière, mais je suis là pour vous le dire à tous... Le Seigneur est avec vous !
(GLORIA éteint la télé. Les lumières de son appartement commence à grésiller. La télé s'allume brusquement, le son a été augmenté.)
EVANGELISTE : Vous ne devez plus souffrir. Vous ne devez plus vous sentir seul ! Le Seigneur s'adresse à vous en ce moment même, et Il vous dit, "Vous êtes mes enfants, et vous avez une mission ! ". Vous croyez que le Seigneur vous oublie, mais bien sûr que non ! Vous n'avez qu'à l'écouter. (GLORIA tente d'éteindre la télé, mais ça ne fonctionne.) N'entendez-vous pas les anges chanter ? C'est si beau ! (Elle se lève, effrayée.) C'est le moment. C'est le moment de recevoir le message qu"Il vous envoie. (L'appartement tout entier se met à trembler, les secousses faisant tomber des objets.) C'est le moment d'écouter les paroles de Dieu ! Est-ce que vous entendez Sa Voix ? Répondez-moi ! Est-ce que vous L'entendez ? J'ai dit, est-ce que vous entendez Sa Voix ?
(Soudain, une lumière éblouissante apparaît dans le couloir. GLORIA semble subjuguée.)
GLORIA : Mon Dieu...
(La lumière s'intensifie, GLORIA semble bouche-bée. Ecran noir.)
GENERIQUE
(De jour, dans un hôpital psychiatrique. GLORIA est assise sur le bord de son lit, elle est en train de lire. Elle semble sereine et en paix. SAM entre, en tenue d'aide-soignant, et porte un bloc-note.)
GLORIA : Oh, bonjour. Ce n'est pas vous d'habitude.
SAM : Euh, non. Je suis nouveau ici. Comment ça va aujourd'hui, Gloria ?
GLORIA : Je me sens apaisée.
SAM : Alors, euh... vous n'avez pas de requêtes ?
GLORIA : J'aimerais bien sortir et aller avaler des tonnes de beignets.
SAM : (en souriant.) On n'a rien de tout ça.
GLORIA : Ca ne fait rien. Je sais parfaitement ce que vous croyez.
SAM : Et vous, que croyez-vous ?
GLORIA : Je crois que ce que j'ai vu était réel.
(SAM s'asseoit en face d'elle, et reste silencieux un moment.)
SAM : J'aimerai savoir ce que vous avez vu.
GLORIA : J'ai vu que j'avais tué quelqu'un. Je l'ai poignardé en plein coeur.
SAM : Pourquoi vous avez fait ça ?
GLORIA : Parce que Dieu le voulait.
SAM : C'est Dieu qui vous l'a dit ?
GLORIA : (rit.) Avec tout ce qu'il doit faire, il n'a pas le temps de se déranger. Nan, Il... Il a envoyé quelqu'un.
SAM : Quelqu'un ?
GLORIA : Un ange. Et il m'ait apparu, dans une magnifique lueur éclatante, et... et j'étais alors remplie de chaleur... c'est difficile à décrire exactement.
SAM : Et alors, cet ange...
GLORIA : A parlé en Son Nom.
SAM : Et il vous a dit d'aller tuer un homme ?
GLORIA : Je sais que ça a l'air étrange. Mais ce que j'ai fait était très important. Ca a permis d'affaiblir les forces du mal. J'ai été choisie. Oui, pour mon Salut !
SAM : L'homme qui est mort vous avait été désigné ?
GLORIA : Non, pas tout de suite. L'ange m'a dit que je devais attendre un signe, et le jour suivant je l'ai vu. Près de la porte de chez l'homme qu'il fallait tuer. Et j'ai su.
SAM : Pourquoi lui ?
GLORIA : Je... je ne sais que ce que l'ange m'a dit. Que l'homme en question cachait le mal, tout au fond de lui. C'était bien suffisant pour moi.
(Changement de scène. Dans un motel. DEAN est allongé sur son lit vibrant. Un instrument pour mettres des pièces afin que le lit marche indique, "Doigts Magiques- Relaxation "Tingling" et Aise- Seulement 25 cents". DEAN semble apprécier la machine. SAM entre.)
SAM : Hey. (DEAN n'entend rien. SAM s'approche et tape sur le pied de son frère.) Hey !
DEAN : Oh, Sam, tu devrais essayer ça, y'a vraiment de la magie dans ces petits doigts !
SAM : Dean... je trouve que t'abuses un peu avec ce truc et ça me met mal à l'aise.
DEAN : Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Tu m'enfermes dans cette chambre, moi je m'ennuie à mourir !
SAM : Je te rappelle que c'est toi qui est recherché par la police, pas moi. Si tu sors d'ici, tu risques d'aller tout droit en taule.
DEAN : Mm. (SAM lui fait signe "laisse tomber", et se dirige vers la salle de bain. Le lit vibrant s'arrête.) Oh, c'est pas vrai. C'était ma dernière pièce. (A SAM.) Hey ! T'as de la monnaie ?
SAM : Nan !
(DEAN entre dans la salle de bain, SAM se lave les mains.)
DEAN : Alors, tu as vu la dingue qui a tué ?
SAM : Ouai, Gloria Sytnik. Je suis pas sûr qu'elle soit dingue.
DEAN : Mais elle croit vraiment avoir été... choisie par un ange ?
SAM : Ouai. Lueur blanche éclatante, extase spirituel... Et depuis, elle est enfermée dans une cellule, et elle est totalement en paix avec elle-même.
DEAN : Ah oui, tu as raison, elle n'est pas du tout dingue. Et le malheureux qu'elle a tué ?
SAM : Carl Gulley. Elle l'a tué parce qu'il avait le mal en lui.
DEAN : C'est vrai ?
SAM : J'en sais rien, en fait, j'ai rien trouvé contre lui. Il avait pas de casiers judiciaires, il travaillait à la bibliothèque du campus, il avait des amis... et il allait à l'église.
DEAN : Mm. Alors c'est un cas classique d'illuminé. Franchement, elle serait pas la première illuminée de l'Histoire, qui tuerait au nom de la religion.
SAM : Non, mais c'est la seconde de cette ville à tuer parce qu'un ange lui a demandé. C'est curieux, non ?
DEAN : Curieux oui, surnaturel peut-être, mais un ange moi je dis non.
SAM : Pourquoi ça ?
DEAN : On sait bien que les anges n'existent pas.
SAM : (rit.) Dean ! Y'a dix fois plus de témoignages sur les anges que sur n'importe quelle créature qu'on a chassé.
DEAN : Bien sûr. On dit aussi qu'il y a des histoires sur les licornes, on dit même qu'elles sortent les nuits de pleine lune pour envoyer des arcs-en-ciel avec leur trou de balle.
SAM : Attend, t'es... elles font des arcs-en-ciel ?!
DEAN : Mais non voyons. Je plaisantais. Ce sont des histoires qui ne tiennent pas debout.
SAM : Et les légendes sur les anges ne tiennent pas debout alors ?
DEAN : Non.
SAM : Pourquoi ?
DEAN : Parce que je n'en ai jamais vu.
SAM : Ah oui, et alors ?
DEAN : Et alors moi, je ne crois que ce que je vois.
SAM : Arrête ! On a bien vu des choses incroyables que la plupart des gens n'imaginent même pas !
DEAN : C'est exact, oui. Et vu de nos yeux, ça c'est une preuve, d'accord ? Mais je te le répète, je n'ai jamais vu qui que ce soit qui ai l'air d'un ange. Tu ne crois pas que s'ils existaient on en aurait vu un, ou on aurait rencontré un témoin qui en aurait approché un de près ? Non, c'était surement un démon, ou un esprit. Un démon qui cherche simplement quelqu'un de fragile pour le pousser à tuer au hasard.
SAM : C'est possible.
DEAN : Bien sûr que c'est possible. Je vais... je vais vraiment perdre la boule si on ne sort pas, on devrait passer voir son appartement.
SAM : Et j'y suis allé. Y'a rien, ni soufre, ni traces suspectes.
DEAN : Et tu n'as vu aucune plume blanche qui voletait ?
SAM : (l'ignorant.) Mais, Gloria a dit que l'ange lui avait envoyé un signe. Et elle m'a dit qu'elle l'avait vu dans la rue.
DEAN : Alors il est peut-être chez Carl, tu veux pas qu'on aille voir ?
(Extérieur, jour. Chez Carl Gulley. DEAN et SAM sortent de la Chevy et se dirigent vers la maison.)
DEAN : Oh, regarde ça. Je l'ai trouvé.(Il montre une statuette d'ange en plastique devant la porte.) C'est un signe du Bon Dieu. (Il fait le tour de la maison sans succès.) Je crois que je vais retenir la leçon. Retirez toujours les décorations de Noël après le Jour de l'An, ou bien vous risquez d'être tué par un enfant du Bon Dieu. Ah !
SAM : Tu me fais mourir de rire. (Ils s'avancent jusqu'à la trappe menant à la cave.) Rappelle-toi que Gloria a dit que Carl cachait le mal tout au fond de lui.
DEAN : Ouai, ça pourrait vouloir dire au fond de chez lui.
(Ils décident de visiter la cave. Après quelques recherches à l'intérieur, SAM finit par trouver des empreintes de mains sur le mur, comme si quelqu'un avait tenté de s'enfuir de là.)
SAM : Hey.
DEAN : T'as quelque chose ? (SAM extirpe quelque chose du mur.) Qu'est-ce que c'est ?
SAM : Un ongle. (Ils prennent des pelles, et creusent jusqu'à découvrir un squelette.) Il allait peut-être à la messe, mais c'était pas un enfant de choeur.
DEAN : Ouai, tu vois celui qui a parlé de ça à Gloria savait exactement de qui il parlait, ça je te l'accorde.
(Intérieur, nuit. Appartement de ZACH SMITT. ZACH est allongé sur son lit, une bière à la main, et une BD ouverte sur le ventre. Une lampe est la seule source de lumière. Celle-ci commence à grésiller. L'appartement se met à trembler, les objets posés sur les meubles s'écrasent sur le sol. ZACH se lève, effrayé. Soudain, une lumière éblouissante apparaît, envoutant ZACH.)
(Extérieur, nuit. Dans la rue. ZACH est en train de marcher tranquillement sur le trottoir, lorsque le signe tant attendu apparaît de l'autre côté de la rue, juste à côté d'une porte. ZACH sourit, hoche la tête, et se dirige vers l'endroit indiqué. Il frappe à la porte. Un homme, FRANCK, ouvre.)
FRANCK : Bonsoir.
ZACH : Bonsoir. Je m'appelle Zach.
FRANCK : Qu'est-ce que je peux faire pour vous ? (ZACH poignarde alors FRANCK, qui s'écroule, mort sur le sol. La caméra montre alors la statue d'un ange. Ecran noir.)
(Intérieur, dans la chambre de motel. DEAN est assis sur l'un des lits, écoutant la radio de la police. Il regarde avec envie le chronomètre du lit vibrant. SAM entre.)
DEAN : Tu as pensé aux pièces ?
SAM : (en regardant la machine.) Dean... (Il lui lance un paquet.) Arrête avec cette machine ! Tu me fais penser à un rat de laboratoire qui va crever à force d'appuyer sur le bouton du plaisir, tu ferais mieux de manger ce que je te rapporte.
DEAN : Attend, de quoi tu parles enfin ? J'ai mangé. Et j'ai des infos.
SAM : Ba moi aussi.
DEAN : D'accord, alors toi d'abord.
SAM : Trois étudiants ont disparu du collège en moins d'un an. Les trois allaient souvent à la bibliothèque.
DEAN : Où Carl Gulley travaillait ?
SAM : Ouai.
DEAN : Un pur hasard.
SAM : Alors, Gloria et son ange-
DEAN : L'ange ?!
SAM : Ouai d'accord. Bon appelle-le comme tu voudras.
DEAN : En tout cas, je te signale qu'il a encore fait des siennes.
SAM : Quoi ?!
DEAN : J'écoutais la radio de la police juste avant que tu arrives, et un certain... Zach Smitt, une espèce d'ivrogne, s'est pointé à la porte de quelqu'un la nuit dernière, et l'a frappé en plein coeur.
SAM : Et je suppose qu'il est allé à la police et a avoué ?
DEAN : Absolument, à Roma Downey paraît-il. La victime s'appelle Franck Pott. J'ai dégotté son adresse.
(De jour, dans la maison de FRANCK. DEAN et SAM entrent dans la maison. SAM s'attelle à l'ordinateur, tandis que DEAN fouille les autres pièces.)
SAM : T'as quelque chose ?
DEAN : Ouai, Franck achetait sur catalogue apparemment, mais c'est tout. Et toi ?
SAM : Rien pour l'instant. J'arrive pas à trouver son mot de passe pour lire son courrier. Attend. (Il tape quelque chose sur le clavier, et réussit à débloquer l'accès à l'ordinateur. Il sourit.) Et voilà le travail. (Une liste d'emails s'affiche.) Regarde.
DEAN : Quoi ?
SAM : Des emails. Des douzaines d'emails envoyés tous... à une certaine Jennifer. (Il regarde l'un des messages de plus prêt.) Une Jennifer qui n'a que 13 ans.
DEAN : Oh nan, qu'est-ce que c'est que ça ?
SAM : Ils se sont connus sur un site de chat. Ces emails ont l'air plutôt personnel. Et regarde ça. Ils avaient prévu de se voir pour se parler.
DEAN : Eh ben...
SAM : En principe, ils devaient se voir aujourd'hui.
DEAN : Quelqu'un avait l'air de ne pas aimer. Et il s'y est opposé. Franchement, c'est assez bizarre tout ça. Ouai, certains esprits appliquent une certaine vengeance, mais dans ce cas précis ce serait un défenseur de l'ordre.
SAM : Un ange de la vengeance ! (DEAN ne répond pas.) Mais comment explique-tu ces trois morts sinon ? Ils n'avaient aucun lien entre eux, et ils ont tous été frappés en plein coeur ! Et il y en a deux d'entre eux, qui sont des pervers, et je te parie que le troisième l'est aussi.
DEAN : Hey.
SAM : Quoi ? (DEAN prend un prospectus du bureau.)
DEAN : Tu disais bien que Carl Gulley allait à l'église ?
SAM : Ouai.
DEAN : Et tu sais à laquelle ?
SAM : Euh... A Notre-Dame des Anges, je crois.
DEAN : Ouai, c'est ça. (Il montre la feuille à SAM.) Franck fréquentait la même église.
(Intérieur, jour. A Notre-Dame des Anges. Les deux frères discutent avec le Père REYNOLDS.)
REYNOLDS : Alors, vous voulez rejoindre notre paroisse ?
DEAN : Oui... Oh vous savez, on ne se sent pas bien si on ne va pas à la messe.
REYNOLDS : Et où habitiez-vous avant ?
DEAN : A Premont au Texas.
SAM : Oui.
REYNOLDS : Ah oui, c'est une ville agréable. Et vous connaissez sûrement alors le prêtre de la paroisse Ste-Thérèse ?
DEAN : Bien sûr ! Oui,oui, c'est le père... O'Malley.
REYNOLDS : Je connaissais le père Shaughnessy.
DEAN : Shaughnessy, c'est ça ! Qu'est-ce que j'ai dit ?
SAM : Ca nous fait vraiment plaisir d'être ici maintenant.
REYNOLDS : Ca nous fait plaisir de vous avoir, nous avons besoin d'un peu de jeunesse.
DEAN : Loin de nous l'idée de dénigrer votre quartier mais, il est plutôt rude.
REYNOLDS : Oui c'est un quartier difficile, il faut le reconnaître, mais c'est pour ça que l'églis est si importante. Il y en a qui attendent en espérant un miracle, moi je pense qu'il est préférable de s'activer.
DEAN : Mouais, on nous a parlé des meurtres.
REYNOLDS : Oui, les victimes faisaient parti de la paroisse depuis des années.
SAM : Et les assassins ont dit qu'un ange leur avait demandé de faire ça ?
REYNOLDS : Oui, des âmes égarées. Aller croire qu'un messager de Dieu pourrait les inciter à commettre un meurtre... c'est tragique.
DEAN : Vous ne croyez pas à ces visites d'un ange, si ?
REYNOLDS : Au contraire, bien sûr que j'y crois ! Ils ont fait une excellente description.
SAM : (en montrant un tableau.) C'est bien St Michel qui est là ?
REYNOLDS : C'est exact. L'archange St Michel, avec sa belle lance de feu... terrassant le démon. Une sainte force contre le mal.
SAM : Alors, les anges ne sont pas tous aussi délicats et fragiles qu'on le pense ? Certains savent se battre, et sont très forts ?
REYNOLDS : Oh, ils sont plus souvent remplis d'amour que de fureur. Mais, c'est vrai que beaucoup de peintres et de sculpteurs les ont représentés comme des guerriers. "Un ange du Seigneur leur apparut à tous, et la Gloire du Seigneur les entoura de lumière. Et ils furent alors terrifiés." (Les boys regardent le prêtre, confus.) St Luc, ça vous dit quelque chose ?
(On retrouve nos trois personnages sur la parvis de l'église.)
SAM : Merci de nous avoir reçu mon père.
REYNOLDS : Mais j'ai été ravi ! J'espère bien vous revoir. (DEAN remarque alors un petit autel, au pied des marches du parvis.)
DEAN : Qu'est-ce que c'est que ça mon père ?
REYNOLDS : Oh, c'est en mémoire du père Gregory, c'était l'un des prêtres de la paroisse.
DEAN : C'était ?
REYNOLDS : Le malheureux, il est mort là juste en bas. On l'a enterré dans notre crypte.
DEAN : C'est arrivé récemment ?
REYNOLDS : Ca fait deux mois. Abattu pour ses clés de voiture.
SAM : C'est affreux.
REYNOLDS : Oh, c'est pire encore. C'était un bon ami, et je n'ai pas eu le temps de lui administrer les Saints Sacrements. Comme je vous le disais, c'est très dur par ici. Depuis qu'il est mort, je n'ai pas arrêté de prier à chaque instant.
SAM : Prier ?
REYNOLDS : Pour la délivrance, pour la fin de la violence qui fait couler tout ce sang. Je sais qu'un jour, Dieu entendra mes prières.
DEAN : Espérons-le. Merci. (Le père REYNOLDS leur serre la main, et rentre dans l'église. DEAN prend la photo du père GREGORY sur l'autel.) Ca y est, tout se met en place. Un prêtre est décédé de mort violente, tout est réuni pour qu'un esprit vengeur intervienne. Ce prêtre connaissait les victimes parce qu'elles venaient tout les jours à l'église, et comme c'était leur prêtre, il savait sûrement beaucoup plus sur elles que nous tous.
SAM : Eh, attend... le père Reynolds prie pour que Dieu l'aide depuis deux mois ! Ca correspond au début de ces évènements.
DEAN : Je te suis pas là, à quoi tu joues ?
SAM : Comment ça ?
DEAN : Je veux bien reconnaître que je suis un peu trop sceptique, mais toi tu donnes l'impression d'écouter tous les dingues qui prêchent à la télé ! Depuis le début tu sembles croire à l'idée d'un ange de la mort, mais où est-ce que tu vas comme ça ? Tu vas prier tout les jours ?
SAM : (après une pause.) Je le fais.
DEAN : Quoi ?!
SAM : Oui, je prie tout les jours. Tout les jours et depuis longtemps.
DEAN : (marque une pause.) C'est la première fois que tu me dis ça. Allez amène-toi, je voudrais aller jeter un oeil sur sa tombe. (Il remonte vers l'église.)
(Intérieur, jour. Dans la crypte. DEAN entre dans une autre pièce tandis que SAM reste sur place. SAM se retourne vers la statue d'un ange qui se met à trembler. Il s'approche, puis se retourne pour faire face à une lumière éblouissante. Ecran noir.)
(Un petit moment plus tard, DEAN revient dans la pièce.)
DEAN : Hé, mais qu'est-ce que tu fous ? (Il voit alors SAM écroulé sur le sol.) Sammy ? Sam ! (Il secoue son frère.) Hey ! Ca va ?
SAM : Ouai, ouai.... Ouai, merci.
DEAN : Lève-toi. (Il aide son frère à se relever et ils pénètrent tout les deux dans l'autre pièce.)Tu viens de le voir, c'est ça ? Avoue.
SAM : Ouai... oui. Dean, j'ai vu un ange !
DEAN : Oh, c'est pas vrai. (Il sort une gourde qu'il tend à son frère.) Tiens.
SAM : Nan, j'ai pas soif. (DEAN boit.)
DEAN : Bon... Qu'est-ce qui te fait dire que tu as vu un ange ?
SAM : Il était là ! Il est brusquement apparu, et j'ai senti... une vague de bien-être monter en moi, et j'ai ressenti, la paix et... la grâce.
DEAN : D'accord, c'était super, mais on pourrait obtenir tout ça avec quelques trucs d'illusionistes.
SAM : Ne dis pas d'idioties. Cet ange m'a parlé, il savait qui j'étais.
DEAN : Ce n'était qu'un esprit, Sam. Ce ne serait pas le premier à lire dans tes pensées. Laisse-moi deviner, tu es le bienheureux élu qui devra punir un pêcheur notoire, et on t'enverra un signe pour te montrer qui c'est, c'est ça ?
SAM : Oui, c'est ça.
DEAN : Génial. Et t'as pas essayé de savoir quel mal il avait fait ?
SAM : J'ai essayé, au contraire ! Et je le lui ai demandé. Et il n'a rien fait, rien. Pas encore. Mais il va le faire.
DEAN : (il rit.) C'est dingue tout ça, j'arrive pas à le croire.
SAM : Dean, cet ange n'a jamais eu tort encore ! Quelqu'un va faire quelque chose d'horrible, et je dois l'en empêcher !
DEAN : Tu sais, tu commences vraiment à m'inquiéter et je me demande, oui je me demande si je devrais pas t'arrêter !
SAM : Mais qu'est-ce que tu as à tout rejeter ? Pourquoi tu refuses de considérer cette possibilité ?
DEAN : Quoi ? Que c'est un ange ?!
SAM : Oui ! Peut-être bien qu'on chasse un ange ici, peut-être qu'on ne devrait pas ! Peut-être que c'est Dieu qui l'a voulu !
DEAN : Ok, très bien. Tu veux savoir, j'ai compris. Tu as la foi et... et c'est bien pour toi, ce sera plus facile à vivre. Je vais te dire qui avait aussi la foi- Maman. Le soir en me couchant, elle me parlait de cet ange qui veillait sur nous tous. C'est d'ailleurs la dernière chose qu'elle m'ait dite.
SAM : Tu ne m'avais jamais dit ça.
DEAN : Quel intérêt ? Elle avait tort. Personne ne l'a protégée. Il n'y a pas de pouvoir suprême, il n'y a pas de Dieu. Il n'y a que le chaos et la violence. D'horribles monstres, prêts à toutes les horreurs, arrivent on ne sait d'où. Et répandent la terreur. Et tu me demandes de croire à tout ça ? Il me faudrait un peu plus de preuves, tu en as ? (SAM ne répond pas.) Moi j'en ai. J'ai des preuves que c'est un esprit.
(DEAN emmène SAM sur la tombe du père GREGORY, dans la crypte. Une plante grimpante pousse le long de la tombe.)
SAM : On dirait de -
DEAN : De l'armoisie. Une plante associée aux morts, particulièrement ceux qui ne trouvent pas le repos. Il n'y en n'a pas sur les autres tombes, seulement sur celle de ce pauvre prêtre. C'est l'esprit, Sam.
SAM : Oui, possible.
DEAN : Possible ?!
SAM : Ecoute, on est sûr de rien.
DEAN : D'accord. Tu veux plus de preuves ? Tu auras plus de preuves.
SAM : Et comment ?
DEAN : En appelant son esprit.
SAM : Quoi ?! Ici ? Dans l'église ?
DEAN : Mais oui. On a juste besoin de quelques bricoles et, du rituel qui est dans l'agenda de papa.
SAM : Ouai c'est ça, génial ! J'espère que Whoopi sera libre.
DEAN : Oh, tu sais que t'es drôle ? Je suis sérieux. Si l'esprit du père Gregory est par là, normalement il se montrera. Si c'est lui, on l'enverra se reposer.
SAM : Mais si c'est un ange, ça ratera. Il ne se montrera pas.
DEAN : Exact. L'avantage de ce travail, c'est qu'on peut travailler sans avoir la foi. Voilà l'occasion d'être sûr. Tu n'as pas envie d'être sûr ?
(Extérieur, nuit. DEAN et SAM sortent d'un petit magasin, des sacs en mains.)
SAM : C'est dingue. D'accord, je l'admet, on n'est pas des spécialistes en spiritisme, mais là, on exagère ! C'est vrai, t'as pris un tapis de Bob l'Eponge pour servir de nappe d'autel.
DEAN : Tu mettras le tapis de Bob à l'envers. (SAM rit, puis s'arrête avant de rejoindre la voiture, apercevant un homme en face dans la rue, et une lumière éblouissante apparaît juste derrière lui.)
SAM : Dean, il est là !
DEAN : Quoi ?
SAM : Le signe !
DEAN : Où ?
SAM : Derrière le type qui est là. C'est lui. Il faut s'en occuper. (Ecran noir.)
(SAM commence à se diriger vers l'homme mais DEAN le stoppe.)
DEAN : Hé, une minute !
SAM : Mais qu'est-ce que t'as ? Laisse-moi y aller !
DEAN : Tu ne vas pas tuer cet homme parce qu'un fantôme te l'a demandé ?
SAM : Mais je suis pas dingue, je vais pas le tuer mais simplement le stopper.
DEAN : Ah oui ? Et comment, hein ? Explique ce que tu vas faire.
SAM : Dean s'il te plaît. Tu sais très bien qu'il va blesser quelqu'un !
DEAN : (après une pause.) D'accord, viens. (DEAN monte dans la Chevy, mais ferme les portes avant que SAM monte.)
SAM : Dean ! Ouvre la porte !
DEAN : Non, je te le redis, tu ne tueras personne. Je le suis, toi, tu organises la séance.
SAM : Dean !
(DEAN démarre, et suit l'homme qui conduit une voiture bleue. Ce dernier finit par se garer sur le bas côté. L'homme sort de sa voiture, un bouquet de fleurs à la main. Il l'offre à une jeune femme, et tout les deux remontent dans la voiture. DEAN reprend sa filature.)
(Intérieur, nuit. Dans la crypte de l'église. SAM prépare la séance de spiritisme. Après avoir allumé les bougies, il récite une formule en latin. Puis termine en lâchant de la poudre sur la bougie noire. La porte de la crypte s'ouvre, et le père REYNOLDS entre.)
REYNOLDS : Qu'est-ce que vous faites ? Qu'est-ce que c'est ?
SAM : Mon père, attendez. Je vais vous expliquer. Je sais pas comment le dire euh... C'est une séance... de spiritisme.
REYNOLDS : De spiritisme ?! Jeune homme, vous êtes dans une église !
SAM : Ca provient d'anciens rites chrétiens, si ça peut vous aider.
REYNOLDS : Ca suffit, vous venez avec moi. (Il prend SAM par le bras.)
SAM : Non... non, s'il vous plaît ! Attendez une sec- (Il s'arrête car la crypte se trouve soudainement éclairée d'une vive lumière, subjuguant le père REYNOLDS, qui n'en crois pas ses yeux.)
REYNOLDS : Oh mon Dieu ! Est-ce que... est-ce que c'est un ange ?
SAM : (déçu.) Pas vraiment. C'est le père Gregory. (La lumière s'éteint, laissant place au père GREGORY.)
REYNOLDS : Thomas ?!
GREGORY : J'ai répondu à vos prières.
(On a un bref aperçu de DEAN, toujours en filature.)
(Retour dans la crypte.)
GREGORY : Sam. Je vous avais confié une mission, allez la remplir.
SAM : Non, je suis désolé. Vous n'êtes pas un ange.
GREGORY : Mais bien sûr que si.
SAM : Non... Croyez-moi, vous n'êtes que l'esprit d'un humain. Et vous errez sur Terre.
GREGORY : J'ai été humain. Mais je suis devenu un ange. Je me trouvais sur les marches de l'église, et j'ai senti cette balle me traverser la peau. Je n'ai pas souffert du tout. Et je me suis aperçu que je voyais... je voyais tout. Père Reynolds je vous voyais, priant et pleurant. Je viens pour vous aider.
REYNOLDS : Et qu'allez-vous faire ?
(DEAN suit toujours l'homme, qui tourne. DEAN tourne aussi, mais une fois le coin passé, l'homme a disparu.)
DEAN : Merde !
(De nouveau dans la crypte.)
REYNOLDS : Ces meurtres... C'est vous qui avez poussé leurs auteurs ?
GREGORY :J'ai reçu un message d'en Haut. Le Seigneur m'a parlé. Il m'a dit de combattre le mal, et je fais ce qu'il demande.
REYNOLDS : Ce sont des innocents que vous avez poussé à tuer !
GREGORY : Mais tous ceux qui m'obéissent se voient offrir la rédemption. Les homme ont besoin de rédemption. N'est-ce pas Sam ?
REYNOLDS : Comment osez-vous parlé de rédemption ?!
GREGORY : C'est assez difficile à comprendre, mais les règles des hommes et les règles de Dieu sont bien différentes.
SAM : Et ces pauvres gens ? Ils sont enfermés.
GREGORY : Ils sont en paix. Ils sont heureux, et ils ont vaincu leurs démons. Je leur ai ouvert les voies du Seigneur.
REYNOLDS : Non, non ! C'est de la vengeance, c'est mal. Thomas, ça va à l'encontre de vos croyances. Vous êtes encore mal guidé.
GREGORY : Mais non. Je ne suis pas perdu du tout.
REYNOLDS : Vous n'êtes pas un ange, Thomas. Les humains ne deviennent pas des anges.
GREGORY : Mais alors... Mais qu'est-ce que je fais ici ? Je ne comprend pas. C'est pourtant vous qui m'avez appelé.
REYNOLDS : J'ai prié pour que Dieu m'aide et c'est tout. Ce que vous avez fait ne peut être la volonté de Dieu. "Tu ne tueras point." Ce sont les mots de Dieu.
(Extérieur, nuit. Dans une rue étroite, l'homme en compagnie de sa passagère, s'est arrêté, à l'abri des regards.)
FEMME : On ne devait pas s'arrêter ici. (Il s'approche d'elle, et commence à l'embrasser fiévreusement. Elle rit mais le repousse.) On allait au ciné, je croyais. Vous voulez redémarrer sinon ce sera- (L'homme soudainement la frappe, puis la regarde, choqué par ce qu'il vient de faire.)
HOMME : Oh pardon ! Oh pardon, je... je, je sais pas ce qu'il m'a prit ! (Elle tente de sortir, mais il ferme les portes.) J'ai dis que je m'excusais !
FEMME : Oh non pas ça ! (Il sort un cutter.) Non !
HOMME : Bouge pas ! (Il essaie de la maintenir, mais elle se débat.) Bouge pas !
(Soudain, la vitre du conducteur vole en éclat. DEAN lui flanque un coup de poing, et l'assome sur le volant. Il ouvre les portes, et la jeune femme sort. DEAN se précipite vers elle.)
DEAN : Ca ira ? Est-ce que ça va ? (Elle lui fait signe que oui entre deux sanglots. L'homme démarre la voiture et fuit.) Enfoire ! Vous êtes sûre que ça ira ? Vous avez un téléphone ?
FEMME : Oui.
DEAN : Alors, appelez la police ! (Il reprend le volant de l'Impala, et se met à suivre l'homme.)
(De retour dans la crypte.)
SAM : Ecoutez-nous, je vous en prie.
GREGORY : Non.
REYNOLDS : Laissez-moi vous aider et vous pourrez reposer en paix. Je vous en prie. Je peux vous aider à partir. (Après un instant, le père GREGORY acquiesce.) Oh Seigneur tout puissant, en tant que serviteur zêlé du Christ, je te demande de sanctifier nos actions en ce jour, dans l'accomplissement de la volonté divine. (L'image du père GREGORY se brouille.)
GREGORY : Père Reynolds ?
REYNOLDS : A genoux. (Le père GREGORY s'agenouille.) J'invoque l'archange St Raphaël, le maître des Airs, qu'il nous montre le bon chemin. Et que la flamme du St Esprit descende en cet instant, pour que Ton enfant, puisse bientôt se réveiller au Royaume des Cieux. (Une lumière ébluissante commence à envelopper le père GREGORY, qui finit par être complètement englouti par celle-ci, puis il disparaît.)
(Dans la rue. On retrouve DEAN dans une course poursuite effrénée. L'homme qu'il poursuit se voit obligé de freiner brusquement lorsqu'une voiture dérape dans un carrefour. Sur le toit de la voiture se trouvait de longs tuyaux métalliques, l'un d'eux se décrochent, et traverse le pare-brise de l'homme que DEAN poursuivait. DEAN s'arrête à côté, et sort de la Chevy, estomaqué par cette scène.)
DEAN : Oh, c'est pas vrai ! (Il s'approche et constate que le tuyau a traversé le corps de l'homme, le poignardant en plein coeur. Ecran noir.)
(Intérieur, nuit. Dans la chambre du motel. DEAN entre tandis que SAM range ses affaires.)
DEAN : Comment c'était ?
SAM : (après un silence.) T'avais raison. Ce n'était pas un ange, c'était Gregory. (DEAN sort sa gourde, boit une gorgée, la tend à son frère qui cette fois l'accepte.) Je suis désolé Dean, excuse-moi. Je voulais tellement y croire. J'espérais tant ! C'est inhumain ce qu'on fait ici. Ah oui, c'est trop dur... On est vraiment seul, et... il y a tellement de mal dans le monde qu'il est facile de s'y noyer. Chaque fois que je pense à mon destin, je n'arrive pas à trouver des réponses.
DEAN : Ne t'inquiètes pas pour ça, d'accord ? Je veillerai sur toi.
SAM : Ouai, je le sais. Mais tu es un être humain. Et j'avais besoin de croire, qu'il y avait quelqu'un d'autre qui veillait sur moi, tu vois ? Comme... le Tout Puissant. Ou, un Dieu. Et alors, peut-être bien...
DEAN : Peut-être bien quoi ?
SAM : (les larmes aux yeux.) Peut-être bien qu'il m'aurait sauvé. (Un silence.) Mais... (il rit.) tu as su me remettre sur le bon chemin, tu avais raison. C'est vrai, il faut faire avec ce qu'on sait, avec ce qu'on voit, et avec tout ce qui se trouve là, juste devant nos yeux.
DEAN : C'est bizarre que tu dises ça.
SAM : Pourquoi ?
DEAN : Gregory, à sa façon, avait de bonnes informations. Le type dans la bagnole était une ordure. Après ce soir il n'ennuiera plus personne.
SAM : Mais comment ça ?
DEAN : Il est mort.
SAM : C'est toi ?
DEAN : Non. Mais je vais te dire ce que j'ai vu. En fait, je dois t'avouer que si j'avais pas été là, j'aurais jamais pu le croire. Je sais pas... je sais pas le nom qu'il faut lui donner.
SAM : Quoi ? (DEAN ne répond pas.) Allez ! Mais qu'est-ce que t'as vu ? (DEAN ne répond pas de suite, ému.)
DEAN : La preuve d'une... justice divine. (Les boys restent assis, ne sachant que dire. Ecran noir.)
GENERIQUE.
FIN DE L'EPISODE.
Ecrit par deanlove35.