(Cornwall, Connecticut. Hôtel Pierpont Inn. De nuit. Un déménageur, LARRY WILLIAMS, suit la propriétaire de l'hôtel, SUSAN THOMPSON.)
SUSAN : Tout est là-haut pratiquement. (Ils commencent à monter les escaliers.)
LARRY : J'ai du mal à croire que vous fermiez Mme Thompson, vous savez mes parents se sont fiancés ici. Mes grands-parents aussi.
SUSAN : Oui, comme de nombreuses personnes. Les boîtes sont dans le couloir. Vous voulez un coup de main ?
LARRY : Oh non Madame, ça ira. (Il marche le long du couloir. Assises au bord de la rambarde, la fille de SUSAN, TYLER, et sa soeur MAGGIE observent la scène.)
TYLER : Est-ce qu'il va aussi nous prendre nos jouets ?
SUSAN : Seulement les très vieux qui ne servent plus. Je pense qu'il en restera suffisamment.
MAGGIE : (dans son souffle.) C'est un gros porc.
TYLER : C'est un gros porc.
SUSAN : Je ne veux pas entendre ça !
TYLER : Maggie l'a dit avant !
SUSAN : Et ça vaut pour toi aussi, Maggie. (Elle descend.)
(Chambre de TYLER. TYLER se dirige vers une grande maison de poupée, véritable réplique de l'hôtel. Elle prend plusieurs poupées pour les placer dans différentes pièces. Elle pose une des poupées, un homme, dans un rocking chair, une autre poupée, un bébé, dans un berceau.)
TYLER : Bonne nuit Tabitha.
(Elle prend une troisième poupée, et s'apprête à la placer, quand elle remarque que la poupée du rocking chair n'est plus là. Elle la cherche, et la trouve en bas des escaliers de la maquette. La poupée a la tête complètement retournée. Soudain, elle entend un cri venant du hall de l'hôtel. Elle y va, et voit sa mère, SUSAN, visiblement paniquée, au téléphone. LARRY est juste en bas des escaliers, mort, et comme la poupée, il a la tête complètement retournée.
SUSAN : Oh mon Dieu ! Allo, oui, vous entendez ? Envoyez immédiatement quelqu'un ! Il y a eu un accident ! Il est tombé dans les escaliers, je... je sais pas ! Je crois qu'il est mort.... (Elle constate que sa fille observe.) Tyler ! Tourne-toi, ne regarde pas ! ... Oui, oui, Susan Thompson. Oui ! Je vous en prie, dépêchez-vous... Non, je n'ai pas vu ce qu'il s'est passé. ( Les affaires que portaient LARRY sont étalés au sol. Parmi eux, une poupée de porcelaine, dont le visage est fêlé. Ecran noir.)
GENERIQUE
(Peoria, Illinois. Dans une chambre de motel. On voit un avis de recherche au nom d'AVA WILSON. DEAN entre avec deux gobelets de café, tandis que SAM est au téléphone.)
SAM : Ouai. D'accord, merci Ellen. (Il raccroche.)
DEAN : Qu'est-ce qu'elle a dit ?
SAM : Elle ne sait rien du tout. Quant à moi, j'ai passé des coups de fil un peu partout, et... personne n'a entendu parler d'Ava. Elle s'est volatilisée. Et toi, t'as rien trouvé ?
DEAN : Non, pas plus que toi. Désolé.
SAM : Ouai. Ellen avait un tuyau.
DEAN : Hmm ?
SAM : Hum, un hôtel à Cornwall dans le Connecticut. Deux accidents bizarres dans les trois dernières semaines.
DEAN : Ouai, et quel rapport avec Ava ?
SAM : Aucun, c'est le boulot ! Une femme s'est noyée dans une baignoire, et il y a aussi un type qui est tombé dans les escaliers la tête tordue à 180 degrés, ce qui n'est pas vraiment normal. Ecoute, ça n'a peut-être aucun rapport avec notre boulot, mais j'ai dit à Ellen qu'on passerait voir.
DEAN : Ah ouai ?
SAM : Ouai. Tu sembles surpris.
DEAN : Eh oui, il y a de quoi ! Je ne retrouve plus, le Sam Winchester que je connaissais.
SAM : Mais enfin, pourquoi tu dis ça ?
DEAN : Ba je pensais qu'après Ava on aurait droit à, ouai tu sais, à un peu plus de... d'angoisse, de musique lugubre et... et de journées entières passées à la fenêtre. (SAM le regarde étrangement.) D'accord, je ne dis plus rien.
SAM : Ouai, bon d'accord. Ava est rentrée chez elle sur mes conseils, son fiancé a été tué, et un démon inconnu l'a capturée et emmenée on ne sait où. Mais... ça fait presque un mois qu'on cherche, et on n'a rien trouvé. Je ne baisse pas les bras, mais je pense qu'on ne doit pas oublié les autres. Faut sauver le plus possible de vies humaines.
DEAN : Alors là... Là oui, je reconnais bien mon petit frère. T'arriverais presque à me culpabiliser. (SAM rit.) D'accord, dis à Ellen qu'on y va.
(De jour, hôtel Pierpont Inn. Les boys descendent de la Chevy, et se dirigent vers la porte de l'hôtel.)
DEAN : Regarde, c'est génial ! Dommage que ce soit pas toujours comme ça.
SAM : Comme quoi ?
DEAN : De grandes et vieilles maisons hantées. Le brouillard, les passages secrets.... Le style britannique. Peut-être qu'on verra de vieux fantômes à l'intérieur. Ha ! Ouai c'est vrai, j'adore ça. (SAM s'arrête devant une urne le long des marches.)
SAM : Hé, attend une seconde. C'est peut-être ça qui crée certains problèmes.
DEAN : De quoi tu parles ? (SAM montre un symbole gravé sur l'urne.)
SAM : Regarde bien sur cette urne. C'est un quincux, à cinq points.
DEAN : A cinq points ?!
SAM : Ouai.
DEAN : On s'en sert dans le vaudou pour lancer un sort ?
SAM : Oui. Tu verses du sang de poulet là-dedans, et tu peux alors facilement envoûter tes ennemis.
DEAN : Je vois pas trop de poulets par ici. Tu ne trouves pas que l'endroit est trop... propre et net pour du vaudou ?
SAM : Ouai peut-être. (Ils entrent dans l'hôtel, et trouve SUSAN à l'accueil.)
SUSAN : Bonjour, messieurs.
DEAN : Bonjour. Est-ce que vous auriez une chambre pour un jour ou deux ? (TYLER et MAGGIE arrivent en courant et en riant, et TYLER heurte SAM.)
SUSAN : Hey ! (Aux garçons.) Je suis vraiment désolée.
SAM : Pas de problèmes.
SUSAN : Oh, toutes mes félicitations, vous serez probablement mes derniers clients.
DEAN : Ah oui ? On dirait une sorte de menace.
SUSAN : Non, pas du tout, nous fermons à la fin de ce mois. Laissez-moi deviner, vous cherchez des antiquités ? (Les frangins échangent un regard.)
DEAN : Vous avez deviné ?!
SUSAN : Ben, vous en avez l'allure.
DEAN : Ah... (il sourit mais semble mal à l'aise.)
SUSAN : Alors, un grand lit pour deux ?
SAM : Quoi ?! Non ! Non.... non... On est.... Avec deux lits, on est frères.
DEAN : Ouai.
SUSAN : Ah... Oh, je, je suis désolée.
DEAN : Et de quoi on a l'allure ? (Elle hésite.)
SAM : Vous savez hum, à propos d'antiquités. Vous avez une urne très intéressante là sous le porche, d'où est-ce qu'elle vient ?
SUSAN : J'en sais rien, elle est là depuis très longtemps. Tenez, voilà monsieur Mahogoff. (Elle rend la carte à DEAN.)
DEAN : Merci. (Elle sonne la clochette sur le comptoir et tend une clé à DEAN.)
SUSAN : Je vous ai donné la chambre 37.
DEAN : Bien. (Le majordome, SHERWIN, entre.)
SUSAN : Sherwin, vous voulez bien conduire ces messieurs à leur chambre ?
SHERWIN : Laissez-moi deviner. Antiquaires ?
(Dans le hall. Les trois hommes montent les escaliers. SHERWIN porte les bagages de DEAN.)
DEAN : Je vais vous aider à porter ce sac.
SHERWIN : Non, laissez.
DEAN : Oh.
SAM : Alors, l'hôtel va fermer ?
SHERWIN : Oui. Madame Susan s'est vraiment investie, mais les clients ne viennent plus autant qu'avant. Et c'est bien regrettable.
SAM : Ah oui ?
SHERWIN : Oui, peut-être qu'il n'en n'a plus l'air mais, cet endroit était un palace et nous avons eu deux vice-présidents qui sont venus dormir ici. Mes parents ont travaillé ici, j'ai pratiquement grandi dans ces murs. Ca va me manquer. Voici votre chambre. (SHERWIN ouvre la porte, et il tend la clé à SAM, qui entre avec DEAN.)
SAM : Merci. (SHERWIN attend, la main tendue, sous le regard interrogateur de DEAN.)
SHERWIN : (à DEAN.) Vous n'allez pas être pingre avec moi j'espère ? (DEAN fouille ses poches à contrecoeur pour de l'argent.)
(Un peu plus tard, SAM examine des documents. DEAN examine une vieille et laide robe blanche clouée au mur.)
DEAN : (rit.) Regarde ça.
SAM : Quoi ?
DEAN : (en montrant la robe.) Ca s'explique. Pourquoi des clients viendraient ici ? On peut se demander comment l'hôtel a tenu si longtemps.
SAM : Tiens, éoute. Victime numéro une, John Edson, 40 ans, agent immobilier, chargé de la vente de l'hôtel. Victime numéro deux, Larry Williams, appelé pour déménager l'hôtel.
DEAN : Ils étaient impliqués tout les deux dans la vente de l'hôtel.
SAM : Ouai. Apparemment, quelqu'un refuse la vente, et il a bien l'intention de se battre.
DEAN : Tu penses que c'est Susan qui est derrière tout ça ?
SAM : Non, ça m'étonnerait. C'est elle qui vend.
DEAN : Alors c'est qui ? Sherwin ?
SAM : J'en sais rien.
DEAN : Le plus troublant dans tout ça c'est, comment elle peut nous prendre pour des gays ?!
SAM : T'es très viril pourtant. Trop pour être honnête à ses yeux.
DEAN : (avec un sourire forcé.) Mouai.
(Dans le couloir. DEAN et SAM marchent quand SAM remarque un vase.)
SAM : Hé. Regarde, encore un signe vaudou. (On voit le quincux dans le vase. DEAN frappe à une porte notée "privée". SUSAN ouvre.)
DEAN : Bonjour.
SUSAN : Bonjour !
SAM : Bonjour.
SUSAN : Vous êtes contents de la chambre ?
SAM : Oui.
DEAN : Ah oui, la chambre euh...
SAM : Ah oui, oui elle est très bien !
SUSAN : Bien.
SAM : Oui, oui.
SUSAN : Oui, vous le voyez, je commence à emballer des affaires, alors...
DEAN : Hey ! Ce sont d'authentiques poupées anciennes ? Oh, t'as vu ? (On voit plusieurs poupées de porcelaine posées sur une étagère dans la chambre. SAM regarde aussi.) On en a comme ça, à la maison. Sam en fait collection là-bas, chez nous. Pas vrai ? (SAM lance un regard furieux à son frère.) Hein ? Avoue que ça te plaît.
SAM : (à contrecoeur.) Oui, beaucoup.
DEAN : Beaucoup. Oui, ça vous ennuie qu'on rentre jeter un petit coup d'oeil ?
SUSAN : Oh, je sais pas.
DEAN : Oh, s'il vous plaît, un petit instant, ça, ça lui ferait tellement plaisir ! Il vous le dira pas, mais il est toujours en train de les habiller, de les déshabiller, il serait fou de joie ! (A SAM.) Hein ?
SAM : (résigné.) C'est vrai. (DEAN semble jubiler.)
SUSAN : D'accord, une minute alors.
DEAN : Merci. Super ! (Il tape dans le dos de SAM qui le regarde d'un air noir, et ils entrent.) Ca alors ! Il y en a... dans tout les coins. Et elles sont très jolies, presque pas effrayantes. (SUSAN rit.)
SUSAN : Oh, je pense qu'elles le sont sans doute légèrement. Mais elles sont dans la famille depuis toujours, et elles ont une valeur sentimentale.
SAM : (en montrant la maison de poupée.) Qu'est-ce que c'est que ça ? C'est l'hôtel ?
SUSAN : Oui, une réplique construite par d'anciens habitués. (SAM prend la poupée à la tête tordue.)
SAM : Celui-là a la tête complètement retournée. Qui a pu faire ça ?
SUSAN : Tyler, probablement. (TYLER arrive.)
TYLER : Maman ! Maggie m'embête.
SUSAN : Alors dis-lui de se calmer, d'accord ?
SAM : Bonjour Tyler. T'as cassé une poupée on dirait, je la répare si tu veux.
TYLER : Non, je l'ai pas cassée. Je l'ai trouvée comme ça.
SAM : Ah oui ? Mais, c'est peut-être ta soeur.
TYLER : Non, c'est aucune de nous deux. Grand-mère en serait malade si on faisait ça.
SUSAN : Mais non, ne dis pas ça !
DEAN : Grand-mère ?
TYLER : Mamie Rose. Tous ces jouets sont à elles.
DEAN : Ah ouai, c'est vrai ça ? Et elle est où mamie Rose ?
TYLER : Dans sa chambre. (Tandis qu'ils parlent, on voit ROSE, dans un fauteuil roulant, au milieu de sa chambre.)
SAM : Ah tiens, j'aimerais la voir pour lui parler de ses incroyables poupées !
SUSAN : Non. (Les frangins la regardent d'un air surpris.) J'aimerai, mais ce n'est pas possible, ma... ma mère est en mauvaise santé, et elle ne reçoit aucun visiteurs.
(Dans les couloirs. Les boys rejoignent leur chambre.)
DEAN : Qu'est-ce que t'en dis ? Les poupées, le vaudou, la mystérieuse mamie enfermée...
SAM : Ouai. On sait que les poupées sont utilisées dans les rites vaudous, elles servent à jeter le mauvais sort.
DEAN : D'après moi, la sorcière n'est pas loin. Je vais essayer d'en apprendre plus sur la mamie invisible, regarde s'il n'y a pas eu d'accidents de ce genre dans d'autres endroits depuis peu de temps.
SAM : Ouai.
DEAN : Et évite les sites pornos s'il te plaît, sinon on s'en sortira pas. (Il s'en va, laissant SAM soupirant.)
(Accueil de l'hôtel. SUSAN est en pleine discussion avec un agent immobilier, et signe des papiers.)
SUSAN : Je voulais vous demander... Quel genre de rénovations allez-vous faire ?
AGENT : Ils ne vous l'ont pas dit ?
SUSAN : Pas dis quoi ?
AGENT : Madame Thompson, on prévoit de démolir l'hôtel.
SUSAN : Oh... je vois. Excusez-moi.
(Chambre de TYLER. La fillette est en train de prendre le thé avec ses jouets. Dans la maison de poupées, on voit une poupée à l'effigie d'un homme, assis sur un lit.)
(Chambre de l'agent. L'homme en question est, comme la poupée, assis sur son lit.)
(Chambre de TYLER. La porte de la chambre de la maison s'ouvre toute seule.)
(Chambre de l'agent. Comme dans la réplique de l'hôtel, la porte de l'homme s'ouvre toute seule.)
(Chambre de TYLER. Elle se dirige vers la maison de poupées, pour y trouver la poupée homme pendue au lustre de la chambre.)
(Chambre de l'agent. L'homme est également pendu au lustre. Ecran noir.)
(Chambre 237, celle des frangins. SAM regarde par la fenêtre de la chambre qu'une ambulance emmène le cadavre de l'agent qui s'est pendu. Il semble bouleversé, et ferme le rideau.)
(Dans la cour. SUSAN est en train de parler avec un policier.)
POLICIER : Et encore merci. (Elle rejoint DEAN.)
DEAN : Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
SUSAN : Le malheureux a été trouvé pendu, sans vie, à son ventilateur. Dans sa chambre.
DEAN : C'est affreux. C'était un client ?
SUSAN : Il travaillait pour la compagnie immobilière. Celle qui a acheté l'hôtel. Je ne comprend pas.
DEAN : Quoi ?
SUSAN : Il y a comme une malédiction par ici. Ecoutez, si vous voulez vous en aller, je vous rembourse immédiatement.
DEAN : Non, nan, nan. On n'est pas des poules mouillées.
(Chambre 237. DEAN entre, SAM est assis en silence, dans le noir.)
DEAN : Il y a un autre mort. Un type s'est pendu dans sa chambre.
SAM : Ouai. J'ai vu ça.
DEAN : Alors, il faut éclaircir ça, et vite. T'as du nouveau sur la grand-mère ?
SAM : T'es despotique. (DEAN se tourne vers lui.)
DEAN : Quoi ?!
SAM : T'es despotique. Tyrannique. (Il rit.)
DEAN : T'es beurré ?
SAM : Ouai. Et alors ? J'ai bien le droit. (On voit qu'il a vidé plus d'une bouteille.)
DEAN : Je te rappelle qu'on a du travail.
SAM : (il commence à pleurer.) Tu sais, celui qui vient de se pendre... j'aurais dû le sauver.
DEAN : De quoi tu parles ? T'aurais rien pu faire du tout.
SAM : Aucune excuse Dean ! J'aurais du trouver un moyen de le sauver. Et j'aurais du sauver Ava aussi.
DEAN : Non, tu as dit toi-même qu'on ne peut pas sauver tout le monde.
SAM : (en tapant violemment sur la table.) Attend, tu comprends pas ! Plus je sauverai de gens, et plus j'aurais des chances de changer !
DEAN : Changer quoi ?
SAM : Mon destin, c'est clair !
DEAN : D'accord, tu devrais dormir un peu, ivrogne. Lève-toi. (Il aide SAM à se lever.)
SAM : En tout cas, tu devras veiller sur moi.
DEAN : Oui, je le fais toujours.
SAM : Non, non, non, non, non, non, il faut... que tu veilles sur moi. T'entends ? Et si jamais, je deviens un monstre plus tard.. alors tu devras me tuer.
DEAN : Sam.
SAM : Papa t'as dit de le faire, s'il le faut.
DEAN : Et il a eu tort de dire ça. Il aurait mieux fait de la fermer, c'est criminel de raconter ce genre de choses à ses enfants !
SAM : Non pas du tout, il a eu raison de le dire ! Qui sait en quoi je peux me transformer ? Tu vois bien que ceux qui m'entourent meurent tous ?!
DEAN : C'est faux, je suis pas encore mort, d'accord ? Et toi non plus, alors assied-toi. (Il force SAM à s'asseoir sur le lit.)
SAM : Oh non, s'il te plaît ! Tu devras le faire s'il le faut ! Promet.
DEAN : Oh Sam, je t'en prie.
SAM : Dean, s'il te plaît. Tu dois me le promettre. (Il regarde son grand frère d'un air suppliant.)
DEAN : (après une pause.) Je te le promet.
SAM : Merci. (Il prend le visage de DEAN entre ses mains.) Merci. (DEAN le pousse sur le lit. SAM s'allonge et s'endort. DEAN se passe une main sur le visage.)
(Restaurant de l'hôtel. DEAN rejoint le bar, où se trouve SHERWIN.)
SHERWIN : Vous avez trouvé des choses intéressantes ?
DEAN : Non... Non, on a été dérangé.
SHERWIN : Vous voulez un verre ?
DEAN : Moui, avec plaisir. (SHERWIN lui serre un verre.) Alors, ce malheureux s'est... suicidé ?
SHERWIN : Ce genre de choses semble se produire souvent ces temps-ci.
DEAN : Ouai. Ouai, j'ai entendu parler des autres morts. C'est comme si cet hôtel était... maudit, vous ne croyez pas ?
SHERWIN : Dans tous les hôtels il y a des morts surprenantes. Je me demande ce que feraient les clients en apprenant les drames qu'ont connu les hôtels.
DEAN : Vous connaissez sûrement très bien cet hôtel ?
SHERWIN : Oh oui, jusqu'au dernier clou.
DEAN : Et je vous écouterai volontiers raconter quelques histoires.
SHERWIN : Monsieur, voilà ce qu'il faut éviter de dire à un vieux bavard. (Il emmène DEAN voir plusieurs photos dans une sorte de salon.) Ca, c'est madame Susan enfant, et sa mère Rose. C'était l'époque heureuse.
DEAN : Elle ne l'est plus aujourd'hui ?
SHERWIN : Eh bien, vous seriez heureux de devoir quitter la seule maison que vous ayez connu ?
DEAN : J'en sais rien, j'ai encore jamais connu ça.
SHERWIN : C'est la maison de Rose, elle appartient à la famille depuis un siècle. Le seul bien de la famille en fait, et maintenant elle va partir vivre dans un mouroir entourée d'autres vieux, et les acheteurs démoliront l'hôtel.
DEAN : C'est trop bête. Et Rose n'est pas en bonne santé, à ce qu'on raconte ?
SHERWIN : Non, pas très.
DEAN : De quoi souffre-t-elle ?
SHERWIN : Ce n'est pas à moi de le révéler.
DEAN : Qui est-ce ? (Il montre un cadre en particulier.)
SHERWIN : C'est Rose. Quand elle était petite fille. (La petite ROSE est assise à côté d'une jeune femme noire, qui porte un collier avec le quincux en pendentif.)
DEAN : Mais qui est avec elle ?
SHERWIN : C'est sa nurse, Marie. Et elle veillait sur Rose comme si elle était sa mère. (Il pose le cadre sur la cheminée.)
(Chambre 237, le matin. DEAN entre, et trouve SAM accroupi aux toilettes, visiblement malade.)
DEAN : (souriant.) Comment tu te sens Sammy ? Je crois que mélanger tous les alcools que t'as trouvé, c'était pas une idée géniale. Je parie que t'as pas le moindre souvenir de la nuit dernière.
SAM : Oh, je sens encore le goût de la tequila. (DEAN semble très soulagé.)
DEAN : Il y a un très bon remède contre la gueule de bois. Une tartine de graisse de porc, servie directement dans un cendrier sale.
SAM : Oh, je te hais.
DEAN : Ouai, je sais. Hé, écoute ça, quand Rose était petite fille, elle avait une nurse créole avec un collier vaudou autour du cou. (Il s'approche de la porte de la salle de bain, et semble gêné par l'odeur qui s'en dégage.)
SAM : Et tu crois qu'elle lui a appris le vaudou ?
DEAN : Ouai, sans doute.
SAM : Très bien. (Il se relève péniblement.) Il est temps d'aller bavarder avec Rose.
DEAN : Lave-toi les dents d'abord.
(Dans les couloirs. Ils arrivent devant la porte "privée". SAM frappe.)
SAM : Hého ! Susan ? (Pas de réponses.) Rien.
DEAN : Mm.
(SAM crochette la serrure, et ils entrent. Ils se dirigent vers un escalier, montent, et entrent dans la chambre de ROSE. Ils s'approchent.)
SAM : Mme Thompson ? (Pas de réponses.) Mme Thompson ? (Pas de réponses.) Rose ? (Elle ne répond toujours pas.) Ecoutez, Mme Thompson, vous n'avez rien à craindre, non au contraire. (SAM se met face à elle. Elle semble effrayée, mais n'a pas l'air de pouvoir parler.) Rose ? D'accord. (Il prend DEAN à part.) Cette femme a eu une attaque.
DEAN : Ouai, pour le vaudou il faut être valide.
SAM : Ouai.
DEAN : On doit mélanger les herbes, s'agiter, bâtir un autel.
SAM : Alors, ça ne peut pas être Rose. C'est même pas du vaudou si ça se trouve.
DEAN : Attend, attend, elle peut simuler.
SAM : Bon qu'est-ce qu'on fait ? On la pique avec une aiguille ? (DEAN acquiesce.) Quoi ?! Tu veux la piquer avec une aiguille ?! (DEAN s'apprête à répondre, mais SUSAN arrive.)
SUSAN : Nan mais je rêve ! Qu'est-ce que vous faites ici ? (Ils parlent en même temps.) Elle est folle de peur ! Si vous n'avez pas quitté l'hôtel dans deux minutes, j'appelle la police ! C'est compris ? (Ils ne demandent pas leurs restes et s'en vont.)
(Dans la cour. SUSAN regarde les frères s'en aller.)
(Dans l'hôtel. MAGGIE et TYLER jouent aux osselets à l'étage au-dessus.)
MAGGIE : Dix-huit ! A toi. (Les fillettes rient et SUSAN entre.)
SUSAN : Tu as commencé à faire tes valises ?
TYLER : Non.
SUSAN : Pourquoi ?
TYLER : Je veux pas partir.
SUSAN : Oui je le sais, mais il faut le faire.
TYLER : Mais Maggie dit qu'il faut l'autorisation pour partir d'ici.
MAGGIE : Oui.
SUSAN : Tyler, ça suffit ! Maggie n'est qu'un produit de ton imagination, tu es trop grande pour avoir une amie imaginaire et j'en ai vraiment assez ! (Elle sort.)
MAGGIE : Elle a tort de dire ça. (Ecran noir.)
(Dans la cour. SUSAN charge le coffre de sa voiture avec des paquets. SHERWIN arrive dans son camion et ralentit.)
SHERWIN : Vous réussirez à vous débrouiller toute seule ?
SUSAN : Oui, ça ira Sherwin. Merci.
SHERWIN : Bon, d'accord. A tout à l'heure. (SUSAN lui fait signe tandis qu'il s'en va.)
(Dans la chambre de TYLER. Elle joue avec un cheval en plastique dans la cour de la réplique de l'hôtel. La balançoire miniature se met à se balancer toute seule. A l'extérieur, le même phénomène se produit. SUSAN, intriguée, s'en approche. C'est au tour de la balancelle et de son modèle de faire de même. Le tourniquet suit le mouvement. La voiture de SUSAN démarre, et lui fonce dessus. SAM se précipite sur SUSAN, et la voiture va s'écraser contre un arbre.)
SAM : Ca va ?
SUSAN : Oui, je crois. (DEAN vient les aider à se lever.)
DEAN : Dépêchez-vous ! On va à l'intérieur, vite !
(Dans la salle à manger. Les trois entrent.)
SUSAN : Un whisky.
SAM : Ouai. Je vous le sert.
SUSAN : Qu'est-ce qu'il s'est passé là dehors ?
DEAN : Vous voulez la vérité ?
SUSAN : Oui bien sûr.
DEAN : On croyait que quelqu'un jetait des mauvais sorts vaudou. Mais là dehors à l'instant ? C'était l'oeuvre d'un esprit. (SAM arrive avec le verre qu'il donne à SUSAN.)
SAM : Tenez.
SUSAN : Vous êtes fous à lier.
DEAN : On l'a beaucoup dit.
SAM : On est vraiment désolé. On n'a pas le temps de tout vous expliquer mais... dites-nous quand votre mère a eu son attaque ?
SUSAN : Mais qu'est-ce que ça vient faire avec tout ça ?
SAM : Répondez à la question.
SUSAN : Il y a un mois environ.
SAM : Juste avant qu'il commence à y avoir des morts. (A DEAN.) Tu vois ? Ca veut dire que Rose a eu recours au vaudou, mais dans l'intention de protéger, et pas de faire du mal.
DEAN : L'urne lui servait à éloigner l'esprit.
SAM : Oui, et après son attaque, elle n'y arrivait plus.
SUSAN : J'ai du mal à vous suivre.
DEAN : Ecoutez, cette voiture ne s'est pas mise en marche toute seule, d'accord ? Ou plutôt si, elle était vide techniquement parlant, mais il y avait l'esprit-
SAM : D'accord.
DEAN : Oublions ça.
SAM : (à SUSAN.) Croyez ce que vous voulez, mais le fait est que vous et votre famille, vous êtes en danger. Alors vous devez vite faire partir tout le monde d'ici. Votre personnel, votre mère, vos deux filles, tout le monde.
SUSAN : Euh...mais j'ai seulement une fille.
SAM : Une ?!
DEAN : Tyler dit qu'elle a une soeur qui s'appelle Maggie.
SUSAN : Non, Maggie n'existe que dans l'imagination de Tyler. (Les deux frères échangent un regard.)
SAM : Où est Tyler ?
(Dans le grenier. MAGGIE se tient debout devant ROSE, qui est visiblement terrifiée.)
MAGGIE : Elle restera toujours ici avec moi. Et tu ne pourras pas m'en empêcher. Dans l'état où tu es, tu n'y pourras plus rien. (TYLER entre.)
TYLER : Mais laisse-la tranquille, tu dois pas embêter grand-mère !
MAGGIE : Je sais. A plus tard... grand-mère.
TYLER : Tu veux bien jouer à prendre le thé ?
MAGGIE : Si tu veux, on pourra jouer à prendre le thé. Longtemps. Très longtemps. Très, très longtemps. (Les deux fillettes sortent. Ecran noir.)
(Chambre de TYLER. SUSAN et les deux frères entrent.)
SUSAN : Tyler ? (Ils découvrent les poupées de porcelaine au sol, brisées.) Oh mon Dieu ! Tyler ! Tyler ! (Ils fouillent les pièces.) Elle n'est pas là !
SAM : Susan, dites-moi ce que vous savez à propos de Maggie.
SUSAN : Pas grand-chose, Tyler n'en parle que depuis que maman est malade.
SAM : Vous avez connu quelqu'un qui s'appelait comme ça ?
SUSAN : Euh, non.
DEAN : Réfléchissez, une personne qui a vécu ici et qui est morte depuis.
SUSAN : Oh mon Dieu ! Maman avait une soeur du nom de Margaret, elle ne parlait presque jamais d'elle.
SAM : Est-ce que Margaret est morte alors qu'elle était encore enfant ?
SUSAN : Elle s'est noyée dans la piscine.
DEAN : Allons-y. (Ils s'en vont.)
(Piscine de l'hôtel. MAGGIE et TYLER sont suspendues à la rembarde, au dessus de la piscine bâchée.)
TYLER : Je te dis que j'ai très peur ! J'aime pas ça.
MAGGIE : Mais c'est rien. Tu n'as qu'à sauter et tout ira bien.
TYLER : Je sais pas nager.
MAGGIE : Oui je sais. Mais tu sentiras rien, je te le promet. Et on ne va plus se quitter, plus jamais. Et il n' y aura personne pour nous emmener.
TYLER : Mais pourquoi tu viendrais pas avec moi et maman ?
MAGGIE : Parce que je dois rester ici. Et toi, tu dois rester avec moi. Parce que... je veux surtout pas rester seule.
(SUSAN et les boys arrivent devant la porte vitrée.)
SUSAN : Tyler ! (SAM et DEAN tentent de briser les vitres.) Tyler !
TYLER : Maman ! (MAGGIE attrape le bras de la fillette, et la fait tomber dans la piscine.)
SUSAN : Oh !
DEAN : Est-ce qu'il y a un autre accès ?
SUSAN : Oui, côté parc.
DEAN : Venez avec moi ! (A SAM.) Continue ! (DEAN et SAM partent de leurs côtés. SAM prend une urne et tape la vitre qui commence à se fissurer. MAGGIE maintient la tête de TYLER sous l'eau.)
MAGGIE : Ca va plus durer longtemps. (DEAN et SUSAN arrivent à une porte.)
DEAN : Poussez-vous ! (Ils donnent des coups de pied dans la porte, en vain.) Elle s'ouvre pas ! (TYLER ne résiste plus, mais SAM parvient à briser la vitre, alors que MAGGIE disparaît. SAM plonge dans la piscine, et remonte TYLER à la surface tandis que SUSAN et DEAN parviennent enfin à entrer. SAM pose TYLER sur le bord. La fillette finit par recracher de l'eau, et SUSAN la prend dans ses bras.)
SUSAN : Oh, merci Seigneur !
TYLER : Maman !
SUSAN : Oui, je suis là ma chérie.
SAM : Tyler, est-ce que tu vois Maggie quelque part ? (La fillette regarde alentour.)
TYLER : Nan, elle est partie. Maman.
(Dans le grenier. MAGGIE se tient devant ROSE, qui ne semble plus effrayée.)
MAGGIE : Tu ferais vraiment ça pour moi ? Oui. Si tu fais ça... je les laisse partir. Mais je comprend pas très bien. Tu t'es opposée à moi, pendant si longtemps... que j'ai vraiment cru que tu ne m'aimais plus. (Elle semble comprendre les pensées de ROSE.) D'accord. Petite soeur. (Elle s'approche de la vieille dame et lui caresse le visage.)
(Couloir. SUSAN et TYLER montent en direction de la chambre de ROSE.)
SUSAN : Ne t'inquiètes pas. On en a pour deux minutes, le temps d'aller chercher grand-mère. (DEAN et SAM sont dans la chambre de TYLER.)
DEAN : Tu ne trouves pas curieux que Maggie n'insiste pas ?
SAM : C'est pourtant le cas.
DEAN : Où est-ce qu'elle est allée ? (Ils entendent alors SUSAN hurler. Ils montent, pour découvrir ROSE, morte , dans son fauteuil roulant. Ecran noir.)
(Dans la cour. Une ambulance emmène le corps de ROSE. Les boys rejoignent SUSAN devant l'hôtel.)
SUSAN : D'après le médecin, elle a eu une autre attaque. A votre avis... Margaret se trouve mêlée à ce qui est arrivé ?
DEAN : On n'en sait rien.
SAM : Mais c'est possible. Ouai. (Un silence.) Je suis vraiment désolé.
SUSAN : Seigneur. Vous n'allez pas encore vous excusez ? Vous avez déjà assez fait. (TYLER les rejoint.) Tu es prête à t'en aller ?
TYLER : Oui.
DEAN : Tu es certaine que Maggie n'est plus dans les parages ?
TYLER : Oui bien sûr. Je la verrais. (SUSAN et la petite se dirigent vers le taxi qui les attend.)
DEAN : (à SAM.) Je crois qu'on peut considérer cette affaire classée.
SAM : (à SUSAN.) Surtout, prenez bien soin de vous deux. (SUSAN prend SAM dans ses bras.)
SUSAN : Merci.
SAM : De rien.
SUSAN : A tout les deux. (Elle monte dans le taxi, et les boys marchent vers la Chevy.)
DEAN : Tu sais, je crois que j'aurais plus profiter de la situation à ta place. (DEAN sourit.) Nan, c'est vrai, t'avais la cote avec elle. (Il rit.)
SAM : Ouai. Elle a déjà eu assez d'ennuis.
DEAN : Mais t'as sauvé la maman, t'as sauvé la fille. C'est pas rien ! Remarque, j'aurais pu le faire à ta place mais, je voulais pas que tu te sentes inutile. (SAM rit.)
SAM : C'est gentil, j'apprécie le geste. (Ils arrivent à l'Impala.)
DEAN : Avoue que ça fait du bien de reprendre les bonnes habitudes.
SAM : Ouai... c'est vrai. Mais ça ne change rien sur ce qu'on s'est dit cette nuit.
DEAN : On a parlé de beaucoup de choses cette nuit.
SAM : Tu sais très bien de quoi je parle.
DEAN : T'étais beurré !
SAM : Mais pas toi. Et t'as promis. (Ils montent dans la voiture. DEAN s'apprête à dire quelque chose, mais il se ravise. Il démarre.)
(La caméra parcourt l'hôtel, jusque dans l'ancienne chambre de TYLER. Sous le regard bienveillant d'une poupée à l'effigie de MAGGIE, cette dernière et sa soeur, ROSE, jouent à la corde à sauter. La caméra s'éloigne sous les rires des fillettes, et l'écran devient noir.)
GENERIQUE.
FIN DE L'EPISODE.
Ecrit par deanlove35.