EXT.JOUR, PARC - Castiel est assis sur un banc de pierre, perdu dans ses pensées.
CASTIEL : Vous savez... Je suis sur cette terre depuis vraiment très longtemps. Je me souviens de beaucoup de choses. (Tandis qu'il parle, ses pensées sont illustrées par des images.) Je me souviens d'être au bord de la mer. De voir un petit poisson gris se trainer jusque sur la plage. Et d'entendre un de mes frères aînés me dire, "ne marche pas sur ce poisson, Castiel. Il est promis à un grand avenir !" Je me souviens de la tour de Babel, et ses 12 mètres de haut. J'imagine que ça avait de quoi impressionner à l'époque. Lorsqu'elle s'est effondrée, les hommes ont invoqué la colère divine. Mais soyons sérieux. Une tour en boue séchée n'est pas vouée à durer. Je me souviens de Caïn et Abel. De David et Goliath. De Sodome et Gomorrhe. Et bien sûr, je me souviens de cet évènement incroyable. Incroyable, car il ne se produisit jamais. Il fut contrecarré par deux jeunes hommes, un vieil alcoolique, et un ange déchu. La grande histoire. Nous avons empêché sa conclusion, nous nous sommes joués des règles, nous avons trompé la destinée. Laissant place à la liberté, et au libre-arbitre. Ce qui est sommes toute, très louable, si ce n'est que... (On revient à Castiel.) Est-ce que j'ai fais le bon choix ? Comment aurais-je pu savoir quoi faire ? Mais je vais sans doute un peu trop vite. Je vais vous raconter mon histoire. Je vais tout vous raconter.
SUPERNATURAL
EXT. NUIT, ROUTE - Dean conduit, quand Castiel apparait sur le siège passager.
CASTIEL : Bonsoir, Dean. (Dean sursaute.) Tu vas bien ?
DEAN : Oui, très bien. Ca va super, et toi ?
CASTIEL : Je passais juste... prendre des nouvelles.
DEAN : Tu as quelque chose sur Satan junior et où on peut le trouver ?
CASTIEL : Non. Mais je cherche un peu partout. Je comprend pas comment Crowley a pu m'avoir.
DEAN : C'est un magouilleur de première, voilà tout. C'est pas grave. Mais si il est bel et bien vivant, tout ce qui importe, c'est d'arriver à le capturer, de lui arracher la tête, et de lui coller dans le cul.
CASTIEL : Et de votre côté ? Il y a du nouveau ?
DEAN : Non, rien pour l'instant.
CASTIEL : Où est Sam ?
DEAN : Il est occupé. Là, il est en pleine chasse aux djinns du côté d'Omaha. D'ailleurs, c'est là que je m'en allais pour le retrouver.
CASTIEL : Je t'accompagnerai si je le pouvais.
DEAN : Mais je m'en doute, t'inquiètes. Y'a aucun soucis. Tu peux nous appeler quand tu veux. Si jamais t'as des problèmes.
(Castiel acquiesce silencieusement, puis disparait. Dean souflle de soulagement.)
INT. NUIT, LABO DE CROWLEY - Crowley est en pleine dissection d'Eve, quand Castiel débarque.
CROWLEY : Salut, partenaire.
CASTIEL : Qu'est-ce que tu as trouvé ?
CROWLEY : Oh, un tas de choses. Par exemple... Le cerveau de Eve, il est complètement grillé. Et pourtant... (Il plonge sa main dans l'abdomen de Eve, et en retire des oeufs.) Pour une raison qui m'échappe, elle pond toujours des oeufs. Tiens, regarde ça. (Il prend un pique de métal, et l'enfonce dans le cerveau de Eve. La créature attachée se met alors à convulsionner et hurle de douleur. Crowley retire le piquet.) Il ressent tout ce que je lui inflige.
CASTIEL : Qu'est-ce que ça nous apporte ?
CROWLEY : A part l'intense attrait érotique, je sais pas.
CASTIEL : Tu disais que Eve ouvrirait la porte du Purgatoire.
CROWLEY : En effet ! C'est ce que j'ai dis. Et je suis certain qu'elle l'aurait fait. Si elle était encore en vie ! Elle était notre meilleure chance de franchir l'arc-en-ciel, et les Winchesters l'ont tuée !
CASTIEL : C'était inévitable.
CROWLEY : Tu t'es planté, et en beauté, Castiel ! Tu as laissé les chiens abîmer le faisan et à présent, c'est à moi qu'il revient de ramasser les pots cassés !
CASTIEL : Où veux-tu en venir ?
CROWLEY : Je dis simplement que tu es trop distrait. Et que ça me rend nerveux !
CASTIEL : Je fais en sorte de respecter ma part du marché.
CROWLEY : Ah oui ? Mais tu es sûr que c'est tout ce que tu fais ? Tu vois ? Je peux sentir le parfum de l'Impala sur ton imper. Je croyais qu'on était d'accord ? Terminé les virées avec les garçons.
CASTIEL : J'ai parlé à Dean. Je voulais découvrir ce qu'ils savent.
CROWLEY : A propos de quoi ? De moi, probablement ? J'ai appris d'une source très sûre que tes deux petits protégés font tout pour me mettre le grapin dessus ! Alors excuse-moi, mais, il me semble qu'il y a un tout petit conflit d'intérêt.
(Il prend le pique et le plante dans le cerveau d'Eve. La créature convulsionne de nouveau.)
CASTIEL : (en voix off) Crowley n'avait pas tout à fait tort. J'étais effectivement partagé. Je me considérais toujours comme l'ange gardien des Winchesters. Après tout, c'était eux qui m'avaient appris à m'affirmer. (Flashback de la confrontation finale dans Swan Song.) A défendre ce qui devait l'être. Et ce qui vous arrive invariablement par la suite. C'était terminé. Je n'existais plus. C'est là qu'une chose extraordinaire s'est produite. On m'a fait revenir. Nous avions gagné. Nous avions enrayé l'Apocalypse. Mais à quel prix ? C'est alors que j'ai su, ce qu'il me fallait faire. J'ai dû plonger en Enfer, une fois de plus. J'ai libéré Sam de la cage de Lucifer. Une chose pratiquement impossible. Mais je me sentais tellement sûr de moi, et de ma mission. Je vois bien aujourd'hui, que c'était de l'arrogance. De l'orgueil. Je n'avais pas vraiment ramené Sam, du moins, pas en entier. Il arrive parfois que l'on reçoive une mise en garde. J'aurais dû le comprendre.
(Retour au présent et au labo de Crowley.)
CROWLEY : Je t'en prie. Rend-moi service, Castiel. Et tue les Winchesters.
CASTIEL : Non.
CROWLEY : Très bien, je vais le faire moi-même.
CASTIEL : Si tu les élimines, je les ferai revenir.
CROWLEY : Oh non ! Vu où je vais les envoyer, je crois pas.
CASTIEL : Je t'ai dis non. Ne t'inquiète pas d'eux.
CROWLEY : Qu-que, que je ne m'inquiète pas d'eux ?! Tu plaisantes ?! Tu veux que je fasse comme Lucifer ? Comme Michel ? Comme Lilith ? Comme Alastair ? Comme Azazel ? C'est ça ? Je pense être le seul de tout l'univers à ne pas sous-estimer les capacités de ces cauchemars ambulants !
CASTIEL : Trouve le Purgatoire. Si tu échoues, nous mourrons tout les deux, encore et encore, jusqu'à la fin des temps. Ils ne remonteront pas jusqu'à toi.
(Sur ces mots, il fait demi-tour, et s'en va.)
CROWLEY : Laisse-les venir jusqu'à moi. Je me ferai un plaisir de leur arracher le coeur !
INT. NUIT, MAISON DE BOBBY - Sam et Bobby interrogent un démon.
BOBBY : Je vais te dire un truc, Redd. T'as beau être une misérable raclure de bidet démoniaque, je trouve que tu t'en sors plutôt pas mal comme chasseur. Honnêtement, je sais pas si je devrais te tuer, ou t'embrasser.
REDD : Oh, s'il te plait... Tue-moi.
BOBBY : C'est toi qui a déniché ce nid de vampires, près de Swan Valley. Pas vrai ?
SAM : Très joli boulot.
REDD : J'en ai ferré huit d'un coup. Emballés bien comme il faut.
BOBBY : Et tu les as amené à Crowley, c'est ça ?
REDD : Tiens toi un peu au courant, vieux schnock. Le roi est mort.
BOBBY : Ok. (Il lance de l'eau bénite sur le démon.) Crowley est vivant. Le simple fait que tu respires encore en est la preuve, espèce de sombre crétin. Crowley est toujours en vie, et il continue de chasser. Sauf que maintenant, c'est à vous de lui trouver ses monstres.
REDD : Va te faire foutre.
(Bobby fait signe à Sam, qui lui tend alors le couteau de Ruby. Redd en perd son sourire narquois. Dean entre dans la pièce, pose son sac, et fait signe à Sam de le rejoindre dans la cuisine.)
BOBBY : Redd ? Où est Crowley ? (Le démon ne répond pas.) Non ? T'es sûr ? Bon, c'est comme tu veux. Tu peux me garder ça, s'il te plait ?
(Il plante le couteau dans la cuisse du démon, qui hurle. Puis il rejoind les boys dans la cuisine.)
SAM : Qu'est-ce que tu lui as dis ?
DEAN : Rien du tout, détend-toi.
BOBBY : Qu'est-ce qu'il se passe ?
DEAN : J'ai vu Castiel. Il est apparu dans la voiture, il y a environ deux heures.
BOBBY : Tu lui as dit quoi ?
DEAN : Rien du tout, t'inquiètes pas. Je lui ai dis qu'on faisait la chasse au monstre. Il sait pas qu'on se rapproche de Crowley. C'est notre ami. Et on est en train de lui mentir, tout les trois !
SAM : Dean...
DEAN : Il a cramé les mauvais ossements, et alors ?! Crowley a réussi à le tromper !
BOBBY : Castiel est un ange !
DEAN : Attend, il y a pas plus gaffeur que lui au Paradis ! Il peut faire une erreur.
BOBBY : On l'a pas accusé de quoi que ce soit.
DEAN : Vous croyez qu'il fricote avec Crowley ?! Avec Crowley ?!
BOBBY : Non, je dis simplement qu'on ne peut être sûr de rien. Je t'assure que je m'en veux, rien que de l'envisager. Mais j'ai aucune certitude.
(Dans l'ombre, Castiel observe et écoute.)
SAM : Castiel est notre ami autant que le tien. Et je serais prêt à mourir pour lui, mais... Franchement, j'espère qu'on se gourre.
BOBBY : Mais si c'est vrai... S'il y a le début du commencement d'une chance que ce soit vrai, ça voudra dire que notre Superman est passé du côté obscur. Ce qui signifie qu'on devra être prudent, se montrer malin, et peut-être faire quelques réserves de kryptonites.
(Dean semble réfléchir aux paroles de Bobby. Il se tourne vers Sam.)
DEAN : D'accord, mais c'est toi qui joue Loïs Lane.
(Sam fait une moue désobligeante.)
BOBBY : Concentrons-nous sur un problème à la fois. On doit retrouver Crowley au plus vite, avant que cette espèce de crétin n'ouvre la porte du Purgatoire.
(Bobby et Sam retournent interroger Redd. Dean reste un petit instant en retrait, ne sachant que penser de la situation.)
CASTIEL : (en voix off.) Déjà à ce moment là, ils se doutaient de quelque chose.
BOBBY : Où est Crowley ?
REDD : Va te faire foutre.
(Bobby enfonce le couteau dans la cuisse de Redd, un peu plus profondément.)
CASTIEL : (voix off) Mais le pire dans tout ça, c'était de voir Dean. Le voir faire tant d'efforts pour se convaincre de mon innocence, quand chaque fibre de son être lui disait le contraire.
REDD : Je sais pas où se trouve Crowley !
BOBBY : T'en es vraiment sûr ? Sinon, on peut danser le twist tout les deux, jusqu'à demain.
REDD : Je l'ai même pas rencontré. Je traite pas avec lui directement.
BOBBY : Alors, qui tu dois contacter ?
REDD : Le dispatcher. C'est un démon qui s'appelle Ellsworth.
(Les boys ont bien entendu l'information, mais Castiel aussi.)
INT. JOUR, MAISON D'ELLSWORTH - Tandis que Castiel parle, on voit le démon en question, en pleine parlementation.
CASTIEL : (voix off) S'il devait exister un alter ego démoniaque à Bobby Singer, ce serait Ellsworth.
ELLSWORTH : Nan, écoute-moi... Nan ! Je m'en cogne, ducon. Je veux que t'ailles au Nouveau-Mexique, et que tu me ramènes ce wendigo. Non, attend une seconde... (Il se tourne vers une autre coupole.) Quoi ? Parce que le patron a dit qu'on bossait plus avec eux. (Le téléphone sonne. Ellsworth décroche, tandis que deux démons trainant une créature entrent.) FBI, Thomas à l'appareil. Tout à fait, c'est moi qui les ai envoyé, merci de vérifier. Je vous souhaite une bonne journée. Bye, bye. (Il raccroche, et rappelle les deux démons qui s'en vont.) Hé, hé, hé ! Non, pas ici, pauvres crétins des montagnes ! Derrière, putain !
CASTIEL : (voix off) Ces démons auraient mené les Winchesters jusqu'à Crowley. Et Crowley ne manquerait pas de leur arracher le coeur.
(Castiel débarque et tue les deux démons.)
ELLSWORTH : Nom de Dieu ! (Le démon tente de s'échapper de son véhicule, mais Castiel le force à y entrer de nouveau.) Non !
(Castiel tue Ellsworth, puis regarde autour de lui.)
CASTIEL : (voix off) Je n'avais pas le choix. Je l'ai fais pour les protéger. Ou pour me protéger moi. Je ne sais plus très bien.
(Ecran noir.)
INT. JOUR, MAISON D'ELLSWORTH - Dean et Bobby entrent par l'entrée principale, et sont rejoints par Sam, qui est passé derrière.
SAM : C'est bon. Y'a personne derrière.
DEAN : Les démons ont été prévenus et ils se sont tirés ?
SAM : Peut-être qu'ils nous fuient, maintenant. Ce serait pas désagréable, comme idée.
BOBBY : Si seulement c'était vrai.
(Sam et Bobby vont inspecter les autres pièces, tandis que Dean reste dans la pièce principale, où, sans qu'il ne le sache, Castiel se trouve.)
CASTIEL : (voix off) Je me cachais. Je mentais. Je faisais disparaitre des preuves. (Flashbacks.) Dire que mes motivations étaient si pures, auparavant. Convaincu que j'avais réussi à sauver Sam, je suis finalement retourner au Ciel.
EXT. JOUR, PARADIS - On retrouve le récit de Castiel alors qu'il évoque son retour au Paradis.
CASTIEL : (voix off) Bien sûr, celui-ci n'a pas qu'un seul visage. Chaque âme qui y réside créé son propre Paradis. J'ai toujours eu une préférence pour l'éternel mardi après-midi d'un autiste, mort noyé dans sa baignoire en 1953.
(On voit un groupe d'anges, dont Rachel, venu accueillir Castiel.)
RACHEL : Tu es vivant !
CASTIEL : Oui.
RACHEL : Mais pourtant, nous avons vu Lucifer te détruire.
CASTIEL : Oui mais, me revoilà.
RACHEL : Mais, Lucifer... Michel....
CASTIEL : Ils ne sont plus là.
RACHEL : C'était Dieu, n'est-ce pas ?
CASTIEL : Non. C'était les Winchesters. Ils ont empêché l'Apocalypse.
RACHEL : Mais tu as vaincu les archanges, Castiel ! C'est Dieu qui t'a ramené. C'est toi qu'il a désigné, afin de nous guider.
CASTIEL : Non. Personne ne nous guidera à présent. Nous sommes libres de faire nos propres choix. Et de choisir notre destin.
RACHEL : Mais qu'est-ce qu'il veut ?
CASTIEL : Dieu ne veut qu'une chose. Que vous soyez libres.
RACHEL : Mais que veut-il que nous fassions ?
CASTIEL : (voix off) Si à l'époque, j'avais su ce que je sais aujourd'hui, je lui aurais sans doute répondu, "c'est très simple. La liberté est une sorte de corde, et Dieu veut que vous vous pendiez avec." (Retour sur ses retrouvailles avec Raphaël et changement de décor.) Mes premières semaines de retour au Paradis furent étonnament difficiles. Expliquer le concept de la liberté à des anges revient à enseigner la poésie à des poissons. Et puis, il y avait Raphaël.
RAPHAEL : Tu es venu. J'imagine le courage que ça a dû te demander.
CASTIEL : Dans quel Paradis sommes-nous ?
RAPHAEL : Celui de Ken Lay. Je le lui ai emprunté.
CASTIEL : Je ne comprend pas comment on a pu l'accepter.
RAPHAEL : Il est très pieu. Ca facilite tout.
CASTIEL : Qu'est-ce que tu veux ?
RAPHAEL : Demain, il y aura une grande assemblée du choeur céleste. Tu t'agenouilleras devant moi, et tu feras serment d'allégeance au drapeau, est-ce que c'est clair ?
CASTIEL : De quel drapeau tu parles ?
RAPHAEL : Du mien, Castiel. Tu me jureras fidelité.
CASTIEL : Est-ce que tu plaisantes ?
RAPHAEL : Est-ce que j'ai l'air de plaisanter ?
CASTIEL : Tu n'as jamais l'air de plaisanter.
RAPHAEL : Tu t'es rebellé, contre Dieu, le Paradis, et moi. Tu devras expier ta faute. Nous commencerons par libérer Lucifer et Michel de leur prison. Et ensuite, nous reprendrons là où les choses s'étaient arrêtées.
CASTIEL : Raphaël... Non ! L'Apocalypse ne doit pas forcément avoir lieue !
RAPHAEL : Bien sûr que si. Dieu l'a voulu ainsi.
CASTIEL : Comment peux-tu dire ça ?
RAPHAEL : Parce que c'est ce que je veux.
CASTIEL : Les autres anges ne te laisseront pas faire.
RAPHAEL : Tu en es sûr ? Tu les connnais mieux que quiconque ici. Ce sont des soldats, ils ne sont pas faits pour être libres, mais pour suivre des ordres.
CASTIEL : Alors, je t'en empêcherai.
RAPHAEL : Vraiment ? Toi ?
(D'un flash lumineux, Raphaël renvoie Castiel dans son paradis favori, abattu.)
CASTIEL : (voix off) Je n'ai pas honte de dire que mon grand frère m'a collé la plus belle raclée de ma vie.
RAPHAEL : Demain, tu t'agenouilleras, Castiel. Ou tu mourras, ainsi que tout ceux qui te suivront.
INT. JOUR, MAISON D'ELLSWORTH - Retour au présent. Les boys et Bobby terminent l'inspection des lieux.
SAM : J'ai fais le tour. La baraque est clean.
BOBBY : Ouais, mais il y a un truc. Il n'y a pas le moindre grain de poussière, vous voyez ? Je trouve que ça fait un petit peu trop maniaque, pour des démons.
SAM : Ouais. On fait quoi maintenant ?
DEAN : Normalement, on appelerait Castiel.
SAM : Quoi ?
DEAN : En général, c'est le moment où on lui demande de nous filer un coup de main.
BOBBY : Je vous rappelle qu'on en a déjà parlé.
SAM : Oui, c'est vrai.
DEAN : Non. Vous avez parlé. J'ai écouté. C'est Castiel, les gars ! Je vous rappelle que quand on avait personne, et qu'on était coincés, je veux dire vraiment coincés, il n'a jamais hésité. Il est allé au charbon, et il a pris des risques pour nous, je ne sais pas combien de fois ! C'est de Castiel qu'on parle. Vous ne croyez pas qu'on lui doit le bénéfice du doute ?!
(Dean et Sam se regardent longuement, puis Sam se met à prier.)
SAM : Euh, Castiel ? C'est vraiment très important. Il faut qu'on te parle.
(Castiel n'apparait pas, aussi Dean tente sa chance.)
DEAN : Castiel, ramène-toi.
CASTIEL : (voix off) Mais je ne me suis pas montré. Parce que je savais qu'ils me poseraient des questions, auxquelles je ne pouvais pas répondre. Parce que j'avais peur.
DEAN : Il est sûrement occupé.
SAM : C'est pas bien grave. Nous aussi. Amène-toi.
(Ils s'apprêtent à s'en aller.)
BOBBY : Retour à la case départ.
DEAN : Qu'est-ce qu'on va faire, maintenant ?
BOBBY : On a réussi à trouver un démon chasseur, on devrait pouvoir recommencer.
(Sam se retourne vers son frère, quand un démon lui saute dessus.)
SAM : Dean !
(Sam s'apprête à vouloir secourir son frère, mais un démon vient aussi lui sauter dessus, tout comme pour Bobby. Le démon qui s'occupe de Dean lui adresse un message.)
DEMON : Vous avez le bonjour de Crowley !
(Le démon frappe Dean. Ecran noir.)
INT. JOUR, MAISON D'ELLSWORTH - Le démon frappe à plusieurs reprises Dean. Puis on voit les autres démons s'occuper de Sam et Bobby. Lorsque Castiel parle, l'image se fige.
CASTIEL : (voix off) Castiel avait envoyé ses meilleurs hommes. J'étais aussi surpris que les autres par cette attaque. Je me trouvais donc devant un autre choix. Je pouvais révéler ma présence, et terrasser les démons. Crowley n'apprécierait sans doute pas, mais d'un autre côté, il s'agissait de mes amis. (Castiel se révèle et tue rapidement les trois démons.) Pendant un bref instant, j'étais à nouveau moi-même.
(Les trois chasseurs se relèvent.)
DEAN : Je suis pas faché de te revoir.
CASTIEL : Est-ce que ça va ?
SAM : Ouais. Ton timing est vraiment nickel.
CASTIEL : Content de vous revoir. J'apporte des nouvelles.
DEAN : Ah oui, lesquelles ?
CASTIEL : J'ai l'intime conviction que Crowley est vivant.
DEAN : Tu as deviné tout seul, Columbo ? Bobby, t'as vu ? Castiel vient de nous sauver. Encore une fois.
BOBBY : Je crois qu'on te doit des excuses.
CASTIEL : Pourquoi ?
SAM : Parce qu'on traque Crowley depuis déjà un bail, et... qu'on ne te l'avait pas dit.
BOBBY : On croyait que t'étais de mèche avec lui.
CASTIEL : Comment ça ?
DEAN : Je sais, c'est complètement dingue.
BOBBY : Le truc, c'est que, t'as cramé les mauvais ossements et... Bon, laisse tomber. C'est nous. On a eu tort.
CASTIEL : D'accord. Mais vous pouviez aussi m'en parler.
DEAN : Ouais, c'est ce qu'on aurait dû faire. On aurait pas dû douter de toi. J'espère que tu nous pardonneras.
CASTIEL : (voix off) Je n'en revenais pas. Ils me faisaient de nouveau confiance. Mais ce n'était qu'un leurre. (Présent.) Oublions ça.
DEAN : Merci.
SAM : Ouais. Merci beaucoup.
CASTIEL : C'est quand même absurde, non ?
BOBBY : Oui, je sais, je sais...
CASTIEL : "Superman qui passe du côté obscur". (Les expressions sur les visages des chasseurs changent. C'est la stupéfaction.) Je suis toujours le même Castiel.
DEAN : Donc, on peut ranger la kryptonite, c'est ça ?
CASTIEL : Exactement. (Voix off.) Je ne l'ai pas compris tout de suite. Mais c'était déjà fini. A cet instant précis. Aussi simplement que ça.
INT. LABO DE CROWLEY - Castiel vient demander des comptes à Crowley.
CASTIEL : Tu as envoyé des démons à leur trousse ?!
CROWLEY : Tu as tué mes chasseurs ! Pourquoi je pourrais pas tuer les tiens ?!
CASTIEL : Ce sont mes amis, je te signale !
CROWLEY : Tu ne peux plus avoir d'amis à présent ! Tu perds complètement les pédales, ma parole !
CASTIEL : Je vais très bien.
CROWLEY : Oui, tu respires la stabilité, c'est certain. Oh je t'en prie ! Je sais très bien à quoi tu joues.
CASTIEL : Vas-y, dis-le moi.
CROWLEY : Le grand mensonge. Les Winchesters y croient toujours. Castiel le bon, Castiel le vertueux. Tant qu'ils peuvent encore y croire, toi aussi tu peux y croire. Navré de te décevoir, mon chaton ! Un traître restera toujours un traître !
(Castiel s'emporte et plaque violemment Crowley contre le mur, en le maintenant par le col.)
CASTIEL : Je ne te le dirais qu'une seule fois. Si tu touches à un seul de leurs cheveux, j'arrête tout. C'est clair ? Notre arrangement, et tout le reste. Je suis toujours un ange. Et je peux très bien t'anéantir. (Castiel disparait. Voix off.) Je me suis demandé, pourquoi je collaborais avec cette vermine.
CROWLEY : C'est pas comme ça que le travail d'équipe fonctionne !
CASTIEL : (voix off) Comme si je ne connaissais pas déjà la réponse. (Flashbacks.) Raphaël était plus puissant que moi. Je n'aurais pas survécu à un face-à-face avec lui.
EXT. JOUR, JARDIN - Flashback de l'instant où Castiel a manqué de retrouver Dean, alors que celui-ci était encore chez Lisa.
CASTIEL : (voix off) Donc, je suis allé demander de l'aide à un vieil ami. Mais en le voyant, j'ai marqué un temps d'arrêt. Il avait déjà sacrifié tant de choses, et j'allais lui demander d'en faire encore plus.
(C'est alors que Crowley apparait.)
CROWLEY : Ah, Castiel ! L'ange du jeudi ! C'est pas vraiment ton jour, hein ?
CASTIEL : Qu'est-ce que tu fais ici ?
CROWLEY : Je suis là pour t'aider à m'aider à nous aider.
CASTIEL : Sois plus précis.
CROWLEY : Je voudrais qu'on discute d'une petite affaire toute simple, c'est tout.
CASTIEL : Tu veux faire un marché ? Avec moi ? Je suis un ange, espèce de crétin. Je n'ai pas d'âme à te vendre.
CROWLEY : Mais c'est ça, la clé. La clé de tout. Les âmes ! Au bout du compte, on en revient toujours aux âmes, n'est-ce pas ?
CASTIEL : De quoi est-ce que tu parles ?
CROWLEY : La tête de Raphaël au bout d'une pique. Voilà de quoi je parle. Un happy end pour chacun d'entre nous, avec toutes les possibilités que ça implique. Ca coule de source ! Allez, viens. Allons discuter.
CASTIEL : Je n'ai aucune envie de te parler.
CROWLEY : Pourquoi pas ? Je suis très intéressant. Je t'en prie, ce sera pas long. Cinq petites minutes, aucune obligation. C'est promis. Tu le regretteras pas.
CASTIEL : (voix off) Je n'étais pas idiot. Je savais qui il était et ce qu'il avait fait. Mais j'étais plus malin que lui, plus fort aussi. A présent, je me rend compte que j'étais vaniteux, et pour être honnête, j'étais bel et bien un idiot.
(Castiel suit Crowley, non sans un dernier regard à Dean, toujours occupé à ramasser les feuilles mortes, sans se douter une seconde de ce qu'il venait de se passer.)
INT. ENFER - Crowley amène Castiel en Enfer. Il y voit des âmes attendant en une ligne infinie.
CASTIEL : Où sommes-nous ?
CROWLEY : Tu ne reconnais pas les lieux ? C'est l'hadès, nouvelle version. C'est moi qui l'ai fait.
CASTIEL : On est en Enfer ?
CROWLEY : Oui. L'éternel souci avec cet endroit, c'est que la plupart des pensionnaires sont déjà des masochistes. Et au final, ils appréciaient tous les traitements qu'on leur infligeait. Mais aujourd'hui... Personne n'aime attendre.
CASTIEL : Que se passe-t-il quand ils arrivent au bout ?
CROWLEY : Rien. Ils se retrouvent ici. Efficacité.
CASTIEL : Il te reste quatre minutes.
CROWLEY : Tu comptes faire quoi pour Raphaël ?
CASTIEL : Qu'est-ce que je peux faire à part, me soumettre ou mourir ?
CROWLEY : Te soumettre ou mourir, allons... Tu peux résister.
CASTIEL : Je ne suis pas assez fort, et tu le sais très bien.
CROWLEY : Oui, tout seul tu ne fais pas le poids, mais tu n'es pas seul, il me semble. Il y a beaucoup d'anges qui se pâment devant toi. Le chéri de Dieu, mon mignon, tu as ce qu'on appelle le sex appeal.
CASTIEL ; Je te remercie, mais viens en au fait.
CROWLEY : Les anges ont besoin d'un leader, alors soit leur leader. Rassemble ton armée, et arrange-toi pour flanquer une gigantesque rouste à chaque ange qui se rangera du côté de Raphaël.
CASTIEL : Es-tu en train de me suggérer d'aller déclencher une guerre civile au Paradis ?
CROWLEY : Ding, ding, ding ! Nous avons un gagnant !
CASTIEL : Ce que tu me demandes, c'est de devenir le nouveau Lucifer !
CROWLEY : Voyons ! Lucifer était un gamin capricieux, le type démesuré. Toi, tu aimes Dieu. Et Dieu t'aime en retour. Il t'a fait revenir. Ca ne t'a pas effleuré l'esprit qu'il a peut-être fait ça, pour que tu sois le nouveau shériff au Paradis ?
CASTIEL : C'est ridicule. J'ose à peine imaginer la puissance qu'il faudrait pour mener une telle guerre.
CROWLEY : Une puissance supérieure à tout ce que nous avons jamais vu, oui. Mais, si je te disais, que je détiens l'arme nucléaire ?
CASTIEL : Comment ça ?
CROWLEY : Le Purgatoire, mon petit angelot. Le Purgatoire. Penses-y une seconde. Une réserve inexploitée, pleine de toutes les âmes de tout les monstres de la création ! A ton avis, ça en fait combien ? 30 000 ? 40 ? Là, à attendre. De belles âmes dodues, prêtes à être récoltées !
CASTIEL : Comment va-t-on les trouver ? Personne n'y est jamais parvenu.
CROWLEY : On va faire appel à des experts.
CASTIEL : Qui ?
CROWLEY : J'ai déjà ma petite idée. Je connais deux gravures de mode pour adolescentes, qui n'ont que ça à faire, à l'heure qu'il est.
CASTIEL : Non, pas Dean. Il a raccroché, laisse-le tranquille.
CROWLEY : D'accord. Dans ce cas, il y a un certain patriarche chauve que je peux sortir de la naphtaline. Mais l'essentiel, c'est qu'ils nous conduisent aux monstres, qui eux, sauront nous mener au Purgatoire, j'en suis certain.
CASTIEL : Et quelle serait ta part, dans cet accord ?
CROWLEY : La moitié.
CASTIEL : La moitié ?!
CROWLEY : Ma position ici n'a rien de stable, chéri. J'ai besoin de ces âmes, autant que tu en as besoin. De plus, mieux vaut pour toi que je reste le chef. Au moins, tu me connais.
CASTIEL : Ca ne rime à rien. Ton plan prendrait des mois. Et j'ai besoin d'aide maintenant.
CROWLEY : C'est vrai, je te l'accorde. Mais pour te prouver que ma proposition est tout ce qu'il y a de plus sérieuse, je veux bien te faire un petit prêt. Disons, 50 000 ? 50 000 âmes venues de la fosse. Et tu les emmènes au Paradis, pour une démonstration. Tu choisis. C'est ça, ou bien on remet le couvert avec le Jugement Dernier. Tout ce pour quoi tu t'es battu, tout ce que Sam et Dean ont accompli... envolés. Tu peux nous sauver, Castiel. Dieu t'as désigné pour nous sauver. Et je crois qu'au fond de toi, tu le sais.
CASTIEL : (voix off) J'aimerai pouvoir dire que j'étais dépourvu d'orgueil à cet instant précis. Et même l'instant d'après.
INT. PARADIS - Castiel débarque dans le paradis où Raphaël et ses fidèles nichent. Flashback.
(Castiel s'avance et le sourire de Raphaël s'efface quand il voit la main de Castiel s'illuminer. Castiel fait disparaitre Raphaël et s'adresse aux anges présents.)
CASTIEL : Il n'y aura pas de nouvelle Apocalypse. Je vous préviens ! Soit vous êtes avec Raphaël, soit vous êtes avec moi. (Il s'en va. Voix off.) C'est ainsi que je m'engageais sur une route pavée de bonnes intentions. Une route qui me mena jusqu'ici.
INT. NUIT, MAISON D'ELLSWORTH - Dean, Sam et Bobby attendent la venue de Castiel. Sam fait un signe de tête à Dean, qui se met à prier.
DEAN : Castiel ? Désolé de t'embêter, mais on aurait besoin de toi pour une petite réunion, alors... Si tu veux bien descendre ?
(Castiel apparait, ne sachant pas ce qui l'attend.)
CASTIEL : Je suis là.
BOBBY : Eh ben ! T'as pas perdu de temps.
CASTIEL : Vous êtes restés ici ?
SAM : Oui, on devait enterrer les cadavres.
DEAN : Ouais. Et on a trouvé du whisky. Merci d'être venu.
CASTIEL : Je vous écoute.
SAM : Eh bien, en fait, on.. on a un plan. On pense avoir enfin le moyen de retrouver Crowley.
(Castiel s'avance.)
CASTIEL : Et c'est quoi, ce plan ?
BOBBY : Toi.
(Il gratte une allumette, qu'il jette sur le sol. Castiel se retrouve alors prisonnier d'un cercle de feu sacré. Il regarde tour à tour ses amis, confus. Ecran noir.)
INT. NUIT, MAISON D'ELLSWORTH - Castiel panique.
CASTIEL : Qu'est-ce que vous faites ?
DEAN : Il faut qu'on parle.
CASTIEL : Parler de quoi, enfin ?! Libérez-moi !
DEAN : De Superman. Et de la kryptonite.
BOBBY : Comment t'as su ce que j'ai dit ?
SAM : Depuis quand tu nous observes ?
DEAN : Tu sais comment on appelle ceux qui font ça ? Des espions !
CASTIEL : S'il vous plait, attendez ! Je ne vois pas de quoi vous parlez.
SAM : Commençons par ce nid à démons. Explique-moi. Comment se fait-il qu'il soit aussi nickel que ça ?
BOBBY : Et comment est-ce que Crowley a pu t'avoir avec ces ossements bidons ?
CASTIEL : Tout ceci est difficile à comprendre, et j'ignore comment vous l'expliquer. Laissez-moi sortir du cercle et, je pourrais-
DEAN : Regarde-moi, s'il te plait. Sois honnête avec moi, je veux savoir ce qu'il y a. Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que tu ne bosses pas avec Crowley ! (Castiel soutient d'abord le regard de Dean, mais très vite, il baisse les yeux. Dean comprend.) Espèce d'enfoiré....
CASTIEL : Laissez-moi vous expliquer.
DEAN : T'es de mèche avec lui.... Toi et Crowley. Vous étiez à la recherche du Purgatoire, tout les deux. C'est ça, hein ?! Depuis tout ce temps !
CASTIEL : Je l'ai fais pour vous protéger, pour protéger chacun d'entre vous !
SAM : Mais comment ?! Explique-moi ! En ouvrant la porte qui mène au royaume des démons ?!
BOBBY : Sam a raison. La seule qui a pu passer jusqu'ici, c'était Eve. Et toi, tu veux laisser tout les autres radiner leur fraise ?!
CASTIEL : Je veux accéder aux âmes. Je peux stopper Raphaël ! Faites-moi confiance, je vous en prie.
SAM : Te faire confiance ?! Comment veux-tu qu'on ait confiance en toi après ça ?!
CASTIEL : Je suis toujours le même. Je suis toujours votre ami. Sam ! C'est moi qui t'ai sauvé de la perdition !
SAM : Pardon ? Surtout le prend pas mal, mais... Je trouve que t'as vraiment fait un travail de merde. Attend... Le fait que je sois revenu sans mon âme, tu l'as fais exprès ?
CASTIEL : Comment peux-tu penser ça ?
SAM : Il y a pas que ça qui me vient à l'esprit, je t'avouerai !
CASTIEL : Je... Ecoutez-moi ! Raphaël va tous nous tuer, sans exception. Il va faire de ce monde un immense cimetière ! Je n'ai pas eu le choix !
DEAN : Oh si, tu avais le choix. T'as simplement fait le mauvais.
CASTIEL : Tu ne comprends pas. C'est très compliqué.
DEAN : Oh non, c'est pas compliqué. Et tu le sais. Pourquoi tu nous aurais caché un truc pareil, si ce n'est que tu savais que c'était mal ?! Quand des emmerdes de ce genre nous arrivent, on fait le nécessaire. Comme on l'a toujours fais ! Et surtout, on ne prend pas le risque d'aller conclure un autre pacte avec le Diable !
CASTIEL : Ca a l'air si simple quand tu le dis de cette façon. Où étais-tu quand j'avais besoin de l'entendre ?
DEAN : J'étais là. Et toi, t'étais où ? (On voit un flash de l'instant où Castiel a suivi Crowley.) Tu aurais dû venir nous demander de l'aide.
(Soudain, un bruissement se fait entendre, présageant de l'arrivée imminente d'une armée de démons. Seul Castiel semble en avoir conscience.)
CASTIEL : Peut-être bien... Il est trop tard à présent. Je ne peux plus faire marche arrière ! C'est fini !
DEAN : Il n'est pas trop tard. Enfin, merde, Castiel, on peut tout réparer !
CASTIEL : Dean, il n'y a rien à réparer ! (Les démons se rapprochent dangereusement.) Fuyez ! Vous devez partir, maintenant ! Fuyez !
(Les chasseurs s'en vont, Dean jette un dernier regard à Castiel, toujours prisonnier des flammes, puis s'en va. Ecran noir.)
INT. NUIT, MAISON D'ELLSWORTH - Les démons assiègent la maison, et Crowley fait son entrée.
CROWLEY : Mes aieuls ! T'as encore joué avec le feu.
(Il libère Castiel de son piège.)
CASTIEL : Si jamais tu t'en prends aux frères Winchesters....
CROWLEY : C'est bon ! Je t'ai entendu la première fois. C'est promis, je ne toucherai pas à un seul cheveu de leur délicieuse petite tête. Et puis, ils n'ont fait que prouver ce que je te disais. Le problème, c'est toujours les amis, en fin de compte. On essaye de changer, de s'améliorer mais, ce sont toujours nos amis qui s'accrochent fermement à nos flancs pour nous empêcher d'avancer. Mais, tu sais ce que je vois ici ? Le nouveau Dieu, et le nouveau Satan, travaillant de concert !
CASTIEL : Ca suffit. Je ne veux plus t'entendre. Disparais tout de suite de ma vue.
CROWLEY : Bon... Content d'être venu. Inutile de me remercier. Tu veux savoir la différence entre toi et moi ? Je suis conscient de ce que je suis vraiment. Qu'est-ce que tu es, Castiel ? Jusqu'où, exactement, es-tu prêt à aller ?
(Sur ces mots, Crowley s'en va.)
INT. NUIT, MAISON DE BOBBY - Dean dort sur le canapé. Des sigils censés tenir les anges à l'écart sont tracés sur les fenêtres. Pourtant, à la grande surprise de Dean lorsque celui-ci se réveille, Castiel apparait.
CASTIEL : Bonsoir, Dean.
DEAN : Comment t'es entré ?
CASTIEL : Les protections que Bobby a posé sur la maison. Il a fait quelques erreurs.
DEAN : C'est triste qu'on soit forcés de t'interdire l'accès. Qu'est-ce que tu fais ici ?
CASTIEL : Je voudrais que tu comprennes-
DEAN : Oh, j'ai compris, fais-moi confiance. Bla bla, Raphaël, c'est ça ?
CASTIEL : Non, si je fais ça, c'est pour toi, Dean. Je le fais même à cause de toi.
DEAN : A cause de moi ? Mais oui ! Il se fout de ma geule....
CASTIEL : C'est toi qui m'a appris que la liberté et le libre-arbitre étaient-
DEAN : T'es pire qu'un gamin, tu t'en rends compte ? C'est pas parce que tu peux faire ce que tu veux, que tu peux forcément faire tout ce qui te passe par la tête !
CASTIEL : Je t'assure que je sais ce que je fais, Dean.
DEAN : Je vais pas essayer de te raisonner. D'accord ? Je te demande d'arrêter, c'est tout ce que je veux. Je te demande une seule chose, renonce à tout ça. C'est tout.
CASTIEL : Tu ne comprends pas-
DEAN : En dehors de Sam, toi et Bobby, vous êtes la seule famille qu'il me reste. T'es comme un frère pour moi. Alors si je te demande de ne pas faire quelque chose... tu dois me faire confiance.
CASTIEL : Sinon quoi ?
DEAN : Sinon, je ferais tout ce que je peux pour t'en empêcher.
CASTIEL : Tu ne peux pas. Toi, tu n'es qu'un homme. Et moi un ange.
DEAN : J'ai déjà ferré quelques gros poissons, tu sais ?
CASTIEL : Je suis navré, Dean.
DEAN : Sûrement pas autant que moi.
(Castiel disparait.)
EXT. JOUR, PARC - On retrouve Castiel, sur son banc de pierre, qui finit de raconter son histoire.
CASTIEL : Voilà, c'est tout. Je crois que c'est ce qu'on appelerait... une tragédie, d'un point de vue strictement humain. Mais le point de vue des humains est sans doute... limité, j'en sais rien. C'est pourquoi je me tourne vers vous, Père. Une toute dernière fois. Ai-je fais les bons choix ? Ai-je emprunté le bon chemin ? Vous devez me le dire ! Vous devez m'envoyer un signe ! Je vous en conjure, envoyez-moi un signe. Parce que dans le cas contraire, je devrais... Je-je me retrouverai forcé... d'aller jusqu'au bout.
(Il lève les yeux au ciel, dans l'espoir que Dieu réponde à son appel. Désespéré et perdu, il baisse la tête.)
Fin de l'épisode.
Ecrit par deanlove35.