Le vaisseau fantôme
L’épisode commence avec une fille, Sheila Case, qui court le long de la marine. Elle s’arrête pour boire à une fontaine et aperçoit alors l’image fantomatique d’un bateau se dirigeant vers la côte, sous la lumière du tonnerre qui gronde. N’arrivant pas à y croire, Sheila retire ses écouteurs pour mieux regarder. Le bateau disparaît, laissant simplement la lumière du tonnerre dans le ciel. Elle remet ses écouteurs, se retourne et se remet à courir par le chemin par lequel elle est arrivée.
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Chez elle, Sheila prend sa douche. L’ombre d’un homme apparaît puis disparaît derrière la porte de la douche. Sheila, ne se doutant de rien, continue à se rincer les cheveux. Une main touche la porte de la douche et l’homme fait glisser sa main, faisant du bruit. Sheila se retourne et ouvre la porte de la douche. Elle vérifie dehors mais ne voit personne. Elle retourne dans la douche et ferme la porte derrière elle. Tout à coup, elle est attrapée par derrière et est poussée contre la porte dans la douche. L’assaillant la secoue un peu, puis la presse à nouveau contre le carreau. Elle ne semble plus respirer alors. Sa main glisse lentement le long de la porte.
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Sur la route, Dean conduit l’Impala qui roule à toute allure.
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Dans la voiture, Dean brise le silence.
Dean : J’attends depuis qu’on a quitté Maple Springs. T’es sûr que t’as rien à me dire ?
Sam : C’est pas ton anniversaire ?
Dean : Non.
Sam : Se taisant et essayant de trouver ce qu’il a oublié. Tu t’es pas marié non plus hier ? Ecoute, je suis désolé. Je vois pas.
Dean : En colère. Il manque une balle dans le barillet du Colt. Où est-elle passée ? Je sais que c’est pas moi, et je sais aussi que t’as pas tiré sur une boîte de conserve…
Sam : Coupable et embarrassé. Dean…
Dean : Avoue que tu t’en es servi contre le démon du contrat. Et pourtant, je te l’avais déconseillé.
Sam : Oui. Et alors ?
Dean : Je t’avais dit que c’était dangereux.
Sam : Oui, je sais.
Dean : Contrarié. Et tu l’as tué !
Sam : Elle l’avait mérité !
Dean : Et, est-ce que, pour autant, le contrat a été annulé ?
Sam : Je te l’aurais annoncé tout de suite si ça avait été le cas. Dean est exaspéré. Non. D’après elle, c’est quelqu’un d’autre qui l’a.
Dean : Qui ?
Sam : Calmement. Elle ne l’a pas dit.
Dean : Bon alors, il faut vite le découvrir. Evidemment, le meilleur moyen, c’était d’interroger ce démon. Mais attends, elle est morte !
Sam : Ah ! Très drôle…
Dean : Non, pas drôle du tout ! C’était vraiment un risque inutile. T’aurais pas dû faire ça.
Sam : Enervé. J’aurais rien dû faire ? Tu es mon frère et, t’auras beau hurler, je m’efforcerais à te sauver. Et, j’ai pas du tout l’intention de m’excuser pour ça.
Sam fixe Dean, qui prête attention à la route. Sam détourne son regard vers la fenêtre.
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Dans la maison des Case, une femme âgée tient une photo de sa nièce, Sheila. Dean et Sam portent tous deux des costumes.
Mme Case : Mais, je suis très étonnée. J’ai déjà reçu la visite de plusieurs de vos collègues inspecteurs.
Dean : Oui, c’est exact. Mais, nous, nous travaillons dans les services du sheriff. Et pas de la police criminelle. C’est idiot mais c’est comme ça.
Sam l’interrompt précipitamment.
Sam : Alors, Madame Case…
Mlle Case : S’il vous plaît. Mademoiselle.
Mlle Case sourit. Sam la regarde, mal à l’aise. Elle le regarde, évaluant Sam et lèche ses lèvres.
Sam : Ah, bien. Très bien. Mlle Case, c’est vous qui avez découvert votre nièce, je crois ?
Mlle Case : Oui, la pauvre. Elle était dans la douche.
Dean : Noyée ?
Mlle Case : C’est la version officielle. Celle du médecin légiste. Comment est-ce qu’on peut se noyer dans une douche ?
Sam : A-t-elle eu un comportement inhabituel un peu avant sa mort ? Vous a-t-elle donné l’impression d’avoir peur ? Ou bien, peut-être vous a-t-elle parlé de choses qui sortaient de l’ordinaire ?
Mlle Case : Une petite minute. Vous travaillez avec Alex, n’est-ce pas ?
Sam et Dean échangent un regard.
Dean : Oui, c’est absolument exact. Alex et nous, on est comme ça.
Dean croise ses doigts.
Mlle Case : Pourquoi ne m’avez-vous rien dit ? Alex s’est montré d’un tel réconfort. Elle soupire, contente, et s’assied sur un fauteuil. Mais, ça m’étonne tout ça. Je croyais que cette affaire était résolue.
Mlle Case regarde les garçons, perplexe.
Sam : Euh… Mais, non. Non, non, pas encore.
Mlle Case : Je vois.
Sam : Si vous le voulez bien, revenons-en un peu à votre nièce.
Mlle Case : Bien sûr. Sheila m’a effectivement parlée d’une chose étrange avant sa mort. Elle prétendait avoir vu un bateau.
Dean : Un bateau ?
Mlle Case : Il a brusquement surgi et il s’est évanoui, ou il a disparu. Ça s’est passé sous ses yeux. Vous croyez que c’était… un bateau fantôme ? Sam et Dean se lancent un regard. Alex dit que c’était sûrement un bateau fantôme.
Sam : Oui, euh… ça se peut.
Mlle Case : Bon… Surtout, passez me voir si je peux faire quelque chose pour vous. Elle se penche pour caresser les doigts de Sam et prend sa main, la pressant. Dean sourit, et Sam est de plus en plus mal à l’aise. Quoique ce soit…
Sam tente de rester de marbre, mais semble tout de même mal à l’aise. Il acquiesce. Dean tousse et sourit largement.
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Sam et Dean marchent tranquillement le long de la marina, toujours vêtus de leur costume. Le soleil brille.
Dean : Bah, dis donc. Quel numéro !
Sam : Oh, tu trouves ? Pourquoi ? Parce qu’elle croit aux fantômes ?
Dean : Riant. En tout cas, ton charme a encore fait des ravages, petit veinard.
Sam : Oui, merci.
Dean : Et oui, quand on plaît, c’est comme ça. Et, qui c’est cet Alex ? Il fait parti des chasseurs ?
Sam : Possible oui. Ça change rien à notre job.
Dean : Alors, on cherche un bateau fantôme ?
Sam : Oui. C’est pas le premier à apparaître dans le coin.
Dean : Ah oui ?
Sam : Oui. Tous les 37 ans, très exactement, un bateau qui avait disparu, un trois-mâts, apparaît au milieu de la baie. Et, tous les 37 ans, il se produit une vague inexpliquée de noyades sur la terre ferme.
Dean : Alors, celle-ci risqué d’être la première ?
Sam : Oui.
Dean : Vas-y, raconte.
Sam : Eh bien, on signale un peu partout des apparitions de vieilles épaves. Le SS Violet, le Griffon, le Flying Dutchman… habités tous par des démons.
Dean : Et, qu’est-ce qui se passé ? Tu vois le bateau et quelques heures après, tu meurs noyé quelque part.
Sam : Ouais, c’est ça.
Dean : On fait quoi ?
Sam : On identifie le bateau.
Dean : Ça devrait pas être long. Il y a des milliards de trois-mâts qui ont disparus le long des côtes.
Sam : J’ai fait des recherches là-dessus. Il y en a 150, figure-toi.
Dean : Ah, oui ?
Sam : Oui.
Dean : Quand même !
Sam acquiesce.
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Au bout de la marina, Sam et Dean marchent vers le parking. Dean s’approche du parcmètre et semble frustré et perplexe.
Dean : On s’était bien garés ici, non ?
Sam : Ah oui, je crois.
Dean : Où est ma caisse ?!
Sam : T’avais mis des pièces ?
Dean : Oui, j’ai mis des pièces. Alors, où est ma caisse ? Hurlant. Quelqu’un m’a piqué ma caisse !
Sam : Eh oh, calme-toi, Dean…
Dean : Je suis calme ! Mais, quelqu’un m’a piqué ma…
Dean fait de l’hyperventilation et se penche en avant pour poser ses mains sur ses genoux. Sam le remarque et se précipite vers Dean pour l’aider à se relever.
Sam : Oh, eh, eh, eh, eh, eh, eh, eh ! Détend-toi. Ça va aller. Ça va aller.
Voix : Ce tas de ferrailles, il est à vous ?
Bela s’approche des garçons.
Sam : Bela…
Bela : Oh, pardon. Je l’ai fait enlevée.
Dean : Hystérique. Vous quoi ?
Bela : Elle risquait la fourrière.
Dean : N’importe quoi !
Bela : Souriant. Je me suis chargée de l’y mettre.
Dean : Qu’est-ce que vous venez faire ici ?
Bela : Prendre le grand air.
Sam : Accusant Bela. C’est vous, Alex. C’est vous dont nous a parlé la demoiselle.
Bela : Gert est une très vieille amie.
Dean : Ah, et comment vous l’arnaquez ?
Bela : Il y a aucune arnaque. Il y a un tas de vieilles dames écervelées installées au bord de mer. Je joue à la médium pour vendre des grigris et les faire communiquer avec l’au-delà.
Dean : Oui. Et, bien entendu, tout ce que vous faites est bidon.
Bela : Je leur rapporte un réconfort spirituel qui est très réel.
Bela se retourne et commence à partir.
Sam : Vous arrivez à dormir la nuit ?
Bela : Souriant. Dans des draps en soie. Vautrée sur des billets. Dean fixe un point, l’imaginant. Oh, non, Sam. J’imaginerais ça venant de lui, mais pas de vous.
Sam : Vous avez tiré sur moi !
Bela : Une blessure de rien du tout. Sam rechigne, mais Dean semble être de l’avis de Bela. Gentil. Mais, peut-être un peu naïf, non ?
Dean : Vous êtes au courant de ce qui arrive ? Ce bateau fantôme, il est vrai.
Bela : Je pense que oui. Et, c’est gentil d’avoir dit à Gert que l’affaire n’était pas résolue.
Dean : C’est le cas.
Bela : Ennuyée. Oui, mais elle n’en savait rien. Du coup, la vieille bique refuse de me payer et elle me réclame des réponses. Je vous en prie. Essayez de ne pas me compliquer la vie et laissez-moi en paix. J’irais chercher la voiture si j’étais vous… avant qu’on ne trouve l’arsenal dans le coffre. Bela se retourne et s’en va. Ciao.
Dean : Je vais me la faire.
Sam : Pas en public.
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Chez les Warren, un homme se brosse les dents dans sa salle de bains. Il ne porte qu’un bas de pyjama. Tout à coup, l’ombre d’un homme passe devant la porte de la salle de bains. Mr Warren voit l’ombre du coin de l’œil et cesse de se rincer le visage. Il passe la tête par la porte de la salle de bains mais ne voit personne. Il retourne à l’intérieur. Il se penche pour se rincer la bouche quand il aperçoit la baignoire se remplir d’eau. L’eau est sale. Mr Warren s’approche de la baignoire et se baisse pour fermer les robinets. Alors qu’il essaie de retirer le bouchon de la baignoire, il se rend compte qu’il est cassé et que l’eau ne partira pas. Il s’assied et fixe l’eau, cherchant une solution. Tout à coup, un bras lui attrape la gorge, l’empêchant de respirer. Tandis qu’il l’étouffe, ses veines sortent de son visage. Puis, l’écran devient noir.
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Devant la maison des Warren, Bela enregistre Mr Warren, le frère du noyé de la veille.
Mr Warren : Non. La police dit qu’il s’est noyé, mais… Entre nous, je trouve ça assez ridicule…
Bela : Nous compatissons tous à votre chagrin Mr Warren. Est-ce que vous voulez bien nous reparler un peu de ce bateau que votre frère a vu ?
Sam et Dean l’interrompent. Dean montre à Bela et à Mr Warren son badge.
Dean : Madame, je crois que la presse a bien assez ennuyé le témoin. Allez-vous-en.
Bela : Souriant. Mais, je voudrais encore savoir quelques petits détails.
Sam : Pas question.
Bela lance un regard méchant aux deux frères, mais se retient avant de se retourner vers Mr Warren.
Bela : Merci pour votre gentillesse.
Bela jette un féroce regard aux garçons tandis qu’elle s’en va.
Dean : A Mr Warren. Désolé. Il insiste pour que Bela l’entende. Ces journalistes sont de vrais vautours.
Bela se retourne, pas contente de la situation, et soupire, frustrée.
Sam : Alors, vous dites que votre frère a vu un bateau, c’est ça ?
Sam passe son bras par-dessus l’épaule de Mr Warren et ils marchent vers la maison.
Mr Warren : C’est exact.
Dean : Il a dit de quoi il avait l’air ?
Mr Warren : C’était… l’un de ces très anciens Clippers, ces trois-mâts très rapides avec gréement de brigantine et voiles carrées sur la Misène et un ange gravé à l’avant du bateau.
Sam : C’est votre frère qui vous a donné autant de détails ?
Mr Warren : Mon frère et moi étions ensemble. Moi aussi, j’ai vu le bateau.
Dean et Sam semblent intrigués. Pendant ce temps, Bela approche les représentants de la loi. Elle pointe du doigt Sam et Dean. Sam le remarque et tousse tandis qu’il tape du coude le bras de Dean, indiquant la direction de Bela.
Sam : Oui, c’est bon. Ça suffira pour l’instant.
Dean : Merci.
Sam et Dean tapent l’épaule de Mr Warren avant de s’éloigner de Bela et des officiers de police.
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Dehors, Sam et Dean se tiennent devant le coffre de l’Impala, rechargeant leurs armes. Bela s’approche d’eux.
Bela : Ils vous ont rendus votre épave ?
Dean : C’est risqué de venir près de moi quand je tiens une arme chargée.
Bela : Allons donc. Maîtrisez-vous encore un peu. Pourquoi êtes-vous toujours ici ? Vous avez de quoi identifier le bateau.
Sam : Warren a vu le bateau fantôme.
Bela : Oui, et alors ?
Sam : Et alors, il va aussi être tué. On va le sauver si on peut.
Bela : Se moquant. Oh ! Comme c’est mignon.
Dean : Parce que, vous, ça ne vous fait rien ?
Bela : Il est déjà condamné. Vous ne le sauverez pas et vous le savez.
Dean regarde Sam qui secoue la tête, en colère. Ils s’éloignent de Bela.
Dean : Mais, vous voyez, nous, on essaie de sauver les autres. C’est ce qu’on va faire.
Dean se retourne et marche vers la voiture.
Bela : Très bien, et moi, je vais essayer de trouver le bateau pour arrêter cette tragédie. Amusez-vous bien.
Dean s’arrête et lui et Sam se regardent. Dean retourne vers Bela.
Dean : Pourquoi vous êtes aussi agressive ? Votre papa ne vous a pas donné assez d’affection ?
Bela : J’en sais rien. Le votre vous en a donnés suffisamment ? Dean lui sourit. Arrêtez de vous croire supérieur à moi. Il n’y a aucune raison.
Dean : Nous, on aide nos semblables.
Bela : Tu parles. Vous êtes l’image de la vengeance et de l’obsession. Et, vous allez finir comme des tueurs en série. Dean et Sam se regardent à nouveau. Et moi, de mon côté, c’est clair. Je suis payée pour un job et je le fais. Alors, dites-moi, qu’est-ce qui est le plus immoral ?
Sam : Bela, allez-vous-en s’il vous plaît. On a du travail qui nous attend.
Bela : Oh, oui. Vous avez raison. Vous avez intérêt à vous y mettre.
Bela leur envoie un tous deux un regard significatif et s’éloigne, laissant les deux frères frustrés.
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Chez Warren, ce dernier emballe des affaires dans des cartons et les porte dans une autre pièce de la maison.
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Sam et Dean sont assis dans l’Impala et le regardent par les fenêtres de la maison.
Dean : Toujours rien ?
Sam : Feuilletant quelques papiers. Non, rien d’intéressant. Ils sont diplômés de l’université de Duke tous les deux. Ils n’ont pas de casier. Quelques contraventions pour excès de vitesse. Ils ont hérité la fortune qu’avait gagnée leur père il y a six ans environ.
Dean : Combien ?
Sam : Dans les 112 millions.
Dean : Sifflant. La vie est belle.
Sam : Oui. Pour certains, c’est vrai que tout baigne. Alors, pourquoi ils ont vu le vaisseau fantôme ? Pourquoi Sheila aussi ? Qu’est-ce qu’ils ont en commun ?
Dean : Peut-être rien.
Sam : Il y a toujours un point commun.
Mr Warren sort de sa maison et approche son portail.
Mr Warren : Criant. Eh! Vous, là-bas !
Sam et Dean se regardent, ne sachant que faire.
Dean : Il nous a repérés.
Sam et Dean sortent tous deux de la voiture. Mr Warren attend au portail.
Mr Warren : Criant. Qu’est-ce que vous faites ici ? Vous m’espionnez ?
Sam : Allons, calmez-vous, monsieur.
Mr Warren : En tout cas, vous n’êtes pas des policiers. Pas dans ces tenues-là et surtout pas dans une voiture pareille !
Dean : Quoi ? Qu’est-ce qu’elle a ?
Sam : Ecoutez. On est bien des policiers. On essaie d’être un peu discret parce qu’on vous croit en danger.
Mr Warren : Et, pourquoi dont ?
Sam : Si vous nous en laissez le temps, on vous expliquera.
Mr Warren : Non, allez-vous-en d’ici et laissez-moi !
Mr Warren se retourne et court vers sa voiture. Sam et Dean le suivent.
Sam : Monsieur, attendez !
Dean : Eh, attendez ! Si on fait ça, c’est pour vous !
Mr Warren monte dans sa voiture et s’en va. Il atteint le portail, mais son moteur commence à avoir des problèmes et il s’éteint. La voiture cale.
Dean : Ça, c’est pas très bon signe.
Sam : Non. Sort les fusils.
Sam saute par-dessus la barrière tandis que Dean court vers la voiture. Mr Warren aperçoit un visage dans son rétroviseur, mais quand il se retourne, il n’y a personne. Le tonnerre se met à gronder. Quand Mr Warren tourne sa tête vers le côté passager, il y a quelqu’un d’assis, trempé et très pâle. Mr Warren halète. Son passager le fixe tandis que les portières se verrouillent toutes seules. Le passager attrape son visage, et le relâche. Mr Warren commence alors à cracher des litres d’eau, tandis qu’il continue d’essayer de déverrouiller sa portière. Sam court vers le côté conducteur et frappe frénétiquement à la porte.
Sam : Peter !
Sam aperçoit le passager. Dean se précipite avec un fusil dans sa main.
Dean : Criant. Sam !
Dean vise le passager et tire, tandis que Sam se dégage sur le côté. Le passager disparaît. Sam et Dean tentent de déverrouiller les portières. Quand c’est fait, Sam attrape Mr Warren, trempé, et prend son pouls. De l’eau coule de sa bouche. Dean regarde, interrogateur, mais Sam halète et souffle. Dean tape la portière, frustré. Puis, l’écran devient noir.
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Dean conduit l’Impala le long de la route dans le noir.
Homme à la radio : Un front nuageux très menaçant arrive par le nord-ouest et il devrait normalement nous réserver de fortes chutes de pluie, et même des orages assez violents. C’est pourquoi nous vous recommandons d’être prudents sur les routes…
Dean éteint la radio.
Dean : Tu vas le dire, oui ou non ?
Sam : Confus. Quoi ?
Dean : On ne les sauvera jamais tous.
Sam : Toujours confus. Mais oui, je le sais. Tu te sens mieux maintenant que tu l’as dit ?
Dean : Non, ça m’énerve.
Sam : Bah, moi aussi.
Dean : Et, quand…
Sam : L’interrompant. Et, ces temps-ci, je trouve qu’on réussit à sauver personne.
Dean le regarde tristement. Sam secoue sa tête et fixe l’extérieur. Ils continuent à rouler en silence.
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Dans une maison servant de cachette à Sam et Dean, Sam lit un livre sur des naufrages tandis que Dean joue avec son portable. Tout à coup, quelqu’un frappe à la porte. Sam pose son livre, inquiet, et Dean prête attention. Ils approchent de la porte précautionneusement. Dean ouvre une petite ouverture sur la porte. Il aperçoit Bela. Il le ferme et lance à Sam un regard ébahi. Sam cache son arme tandis que Dean déverrouille la porte, fusil en main, et laisse entrer Bela.
Bela : Seigneur. Vous squattez cet endroit ? C’est charmant. Dean ferme la porte et la verrouille. Sam semble mal à l’aise et exaspéré. Alors ? Comment ça s’est passé avec Peter ? Sam baisse les yeux, sans répondre. Si mal que ça ?
Dean : Si vous dites ‘je vous l’avez dit’, je vous jure que je vous étrangle.
Bela : Ecoutez. Je crois qu’on devrait se parler à cœur ouvert.
Dean : Faudrait supposer que vous ayez un cœur.
Bela : Dean, s’il vous plaît… Dean s’assied et pose son arme sur la table. Je regrette tout ce que j’ai pu vous dire. Je vous apporte un cadeau.
Sam : Lequel ?
Bela : Le nom du vaisseau fantôme. Elle défait un petit porte-documents et pose quelques photos sur la table devant les garçons. C’est l’Espirito Santo. Un bateau qui transportait des marchandises. Une histoire intéressante. En 1859, un marin a été accusé de trahison. Il a été jugé par un tribunal bidon et condamné à être pendu. Il avait 37 ans.
Sam : Ah, oui. Ce qui explique le cycle des 37 ans.
Bela : Oh ! Il vous arrive de penser. Il y a sa photo quelque part. Tenez.
Dean regarde la photo et la montre à Sam.
Dean : Oui, c’est le fantôme qu’on a vu hier soir.
Bela : Vous l’avez vu ?
Dean : Oui, c’était lui, mais il lui manquait une main.
Bela : La droite, oui.
Sam : Comment vous le savez ?
Bela : Le corps du marin a été brûlé, à part cette main, coupée pour en faire une Main de la Gloire.
Dean : Une Main de la Gloire ? Je suis nul, tu sais. Je ne connaissais que le Bras d’Honneur, moi !
Dean rit, mais le regard lancé par Bela le fait se taire.
Sam : La main droite d’un pendu est très recherchée. Elle possède de grands pouvoirs.
Bela : C’est ce qu’on dit.
Dean : C’est interdit de démembrer un corps.
Sam : Mais, tout ça n’explique pas pourquoi le fantôme a choisi ces victimes précisément.
Bela : Mais ça, on s’en fiche. Alors, écoutez. Trouvons la maison, brûlons-la et arrêtons ces macabres séries.
Dean : Pourquoi vous nous avez raconté tout ça ?
Bela : Souriant. Parce que je sais où la main est gardée.
Dean : Où ça ?
Bela : Au Sea Pines Museum. Elle fait partie de l’histoire maritime récente. J’ai déjà un plan.
Sam : Et, c’est quoi ce plan ?
Bela sourit astucieusement.
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Dans la planque de Sam et Dean, Bela est vêtue d’une robe noire et attend Dean qui est à l’étage.
Bela : Criant. Mais pourquoi vous êtes si longs ? Sam est déjà en chemin. Souriant. Avec sa chérie.
Dean : Criant depuis les escaliers. Je suis pas à l’aise là-dedans.
Bela : On croirait entendre une femme. Dépêchez-vous de descendre.
Tandis que Dean descend, Bela retient son souffle à la vue de ses chaussures, puis de son smoking noir. Il est fraîchement rasé et semble plutôt mielleux. Dean arrive en bas et s’arrête de marcher, attendant la réaction de Bela qui soupire.
Dean : Allez-y. Dites-le. J’ai l’air ridicule.
Bela : Ce n’est pas tout à faite ce que je dirais.
Dean : Quoi ?
Bela : Vous savez. On devrait se revoir. On s’entendrait peut-être au lit.
Dean change d’expression de visage face à la remarque de Bela, passant de la confusion au dégoût sans oublier l’intérêt et l’envie.
Dean : Je ne suis pas un objet sexuel. Bela sourit. Allons-y.
Tandis qu’il passe devant Bela en direction de la porte, Dean sourit, ravi du compliment après tout. Bela le suit, attrapant son sac à main au passage.
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A l’extérieur du Sea Pines Museum, une voiture rouge se gare devant la porte d’entrée, où un valet dans un costume bleu attend. Les gens arrivent et entrent tout comme Dean et Bela. Celle-ci donne son invitation à l’hôte et ils entrent dans le hall, où Bela attrape Dean.
Bela : Vous avez un chewing-gum ? Essayez de vous conduire comme si vous aviez l’habitude de ces endroits.
Dean regard autour de lui, retire son chewing-gum de sa bouche et le colle sous la fontaine à vin, essayant d’être discret. Bela est absolument dégoûté et ferme ses yeux devant le geste de Dean. Dean passe devant elle, entrant dans la grande salle et elle le suit dans la foule.
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De retour à la porte d’entrée, Sam et Gert Case arrivent ensemble.
Gert : Notre arrivée devrait délier les langues, hein, mon Adonis ?
Elle sourit à Sam, amusée et tient son bras tandis qu’il s’avance dans la foule.
Sam : Sévèrement. Oui. N’oubliez pas qu’on est ici pour affaires.
Gert : Mais, parfois, les affaires peuvent apporter du plaisir.
Sam : Oui.
Elle passe sa main dans le revers de son costume tout en lui souriant afin de le séduire. Sam tente désespérément de garder une tête sérieuse. Tandis qu’ils entrent dans la grande salle, Gert caresse de manière possessive le dos de Sam, qui se retourne et lui retire les mains.
Sam : Soyez gentille, Gert. Excusez-moi un moment. Bien. Merci.
Il tapote la main de Gert et se dirige vers Dean et Bela qui boivent du champagne au bar.
Sam : Combien de temps vous allez me demander de la supporter ?
Bela : Le temps qu’il faudra.
Dean : Ecoute. Il y a des agents de sécurité partout. Tu sais qu’on n’aurait pas pu rentrer ici sans les invitations de Gert, alors…
Sam : Interrompant Dean. On aurait trouvé une autre solution.
Dean : Souriant à Sam. Oui, mais, celle-ci était de loin la plus intéressante.
Sam : Il y a des limites à ce que je tolèrerai.
Dean : Ne soit pas coincé. Décontracte-toi. Il prend le verre de Bela afin qu’elle descende du tabouret au bar. Vous venez ? A Sam. Je veux tous les détails demain matin.
Sam acquiesce ironiquement. Dean donne le verre à Bela.
Bela : Merci.
Bela et Dean laissent au bar un Sam mécontent. Gert le rejoint avec deux coupes de champagne et lui en tend une. Tandis qu’il la prend, Gert porte un toast.
Gert : Souriant. A nous.
Sam tressaille et boit sa coupe d’une seule traite. Gert a un regard plein d’attente sur le visage.
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Pendant ce temps, Dean et Bela scrutent des yeux l’endroit. Ils trouvent une zone silencieuse au bas des escaliers dans le hall.
Bela : Ça ne manque pas de gardes.
Dean : Non, il y en a partout. Regardez comme ils se tiennent. Ce sont des pros. Sûrement des militaires qui font un petit extra.
Bela : Et, postés à chacune des portes.
Dean : Ouais. J’ai bien peur qu’on ait des problèmes pour monter.
Bela : Que suggérez-vous ?
Dean : Je réfléchis.
Bela le regarde, étonnée.
Bela : Ah, bon ? Ça vous arrive ? On est toujours déçu quand on attend quelque chose d’un homme qu’on admire.
Dean : Si vous avez une idée brillante, je vous écoute.
Bela : D’accord.
Bela tombe immédiatement dans les bras de Dean. Dean ne s’y attend pas, mais la rattrape et joue le jeu.
Dean : Chérie ? Chérie, qu’est-ce que tu as ? Il regarde autour de lui. Repérant un des serveurs, Dean l’appelle. Messieurs, s’il vous plaît. Le serveur s’approche, un plateau en main. Ma femme a toujours été allergique à tout ce qui est crustacé. Il indique le plateau. C’est du crabe, c’est ça ?
Serveur : Non, monsieur.
Dean : Non ? Il en goûte un. Ils sont excellents pour une fois.
Tandis que le serveur s’éloigne, un des gardes s’approche.
Garde : Vous semblez avoir un problème.
Dean : Le champagne. Ma femme n’a jamais supporté une goutte d’alcool. Est-ce qu’on pourrait lui trouver un endroit tranquille pour récupérer ?
Le garde regarde un peu autour de lui et repère les escaliers.
Garde : Suivez-moi, monsieur.
Dean : Oui. Il tend le sac à main au garde qui le prend. Merci. Il porte Bela dans ses bras. Allez, chérie, accroche-toi.
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Dean porte Bela jusqu’à l’étage et la pose sur un canapé.
Dean : Au garde. Est-ce que vous imaginez la vie que j’ai ? C’est pire que l’enfer. Bela ouvre les yeux. Dean accompagne le garde à la porte. Merci beaucoup.
Dean ferme la porte derrière le garde. Bela se relève et regarde Dean, amusée.
Dean : Ennuyé. J’aimerais bien que la prochaine fois, on discute un peu du plan.
Il lui lance son sac à main.
Bela : Ça vous a évité de réfléchir. Comme ça, on a gagné du temps. Dean est frustré et tente de trouver une réplique. Bela sourit. Oh ! Regardez-le. Vous cherchez une réplique cinglante.
Dean : Va te faire voir.
Bela : Ça, c’est du Oscar Wilde. Dean se dirige vers la porte. C’est la pièce 235. Dans une vitrine reliée à un signal d’alarme. Je pense que ce n’est pas un problème.
Dean : Imitant Bela. Je pense que ce n’est pas un problème.
Dean quitte la pièce.
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Au rez-de-chaussée, Sam et Gert dansent dans la salle de bal.
Gert : Où sont Alex et votre ami ? J’ai pensé qu’ils voulaient s’amuser.
Sam : Ah mais, je peux vous dire qu’ils doivent pas s’ennuyer.
Gert : Oh ! Le coquin ! Alors, il ne nous reste qu’à en faire autant et à bien en profiter.
Gert descend sa main et pince le derrière de Sam.
Sam : Vous savez, euh… Vous savez, euh… Madame Case, euh…
Gert : Interrompant Sam. Oh, allons ! Non, non, non, non.
Sam : Pardon. Mademoiselle Case, je voudrais pas que vous vous mépreniez.
Gert : Appelez-moi Gert.
Sam : Ah, oui.
Gert pose sa tête sur la poitrine de Sam.
Gert : Vous me rappelez mon dernier mari. Il était très timide, mais il n’avait pas la santé que vous avez !
Gert pince une nouvelle fois le derrière de Sam qui s’exprime fortement.
Sam : Whoa !
Gert rigole, tandis que Sam bouge la tête aux danseurs autour d’eux qui les regardent bizarrement.
Gert : Oh ! Et, vous êtes bien ferme d’un peu partout.
Gert rigole à nouveau et met ses bras autour du cou de Sam et ils continuent à danser. Sam est toujours mal à l’aise.
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A l’étage, la main du marin est dans une vitrine. Dean tripote les câbles dans le socle sous la vitrine.
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Pendant ce temps, Bela essaie de s’occuper dans l’autre pièce. Tout à coup, quelqu’un frappe à la porte.
Garde : Monsieur ? Madame ? Est-ce que ça va ?
Le garde s’apprête à tourner la poignée, quand Bela l’ouvre de l’intérieur de la pièce.
Bela : Oui !
Bela lui sourit, tenant à peine sa robe sur sa poitrine.
Garde : Vous allez mieux, on dirait.
Bela : Oui ! Mieux ! Merci.
Garde : Alors, si vous avez fini avec cette pièce…
Bela : Souriant. Mais… Pas encore, non. Encore juste quelques minutes.
Garde : Euh… Oui, madame.
Bela lui sourit à nouveau et ferme la porte. Elle ricane derrière la porte.
Bela : Oh, non, pas ça ! Ça chatouille !
Le garde, se souriant à lui-même, s’éloigne. Tout à coup, il rentre dans Sam qui monte les escaliers.
Dean : Oh ! Désolé. J’ai eu… un besoin naturel. Et, merci de veiller sur ma femme.
Garde : Oh, elle paraît avoir bien récupéré.
Le garde sourit et s’en va, laissant Dean intrigué. Il se retourne et va dans la pièce où Bela s’habille.
Dean : Des problèmes ?
Bela : J’ai réussi à les régler. Faites voir. Dean sort la main de la poche intérieure de sa veste. Bela s’approche, tendant sa main. Montrez.
Dean : Non.
Il sort un mouchoir et emballe la main dans celui-ci.
Bela : Ça me paraît plus prudent de la mettre dans mon sac.
Dean : C’est bien tenté.
Bela : Je disais ça pour vous aider.
Dean : C’est très gentil. Mais, je la garde avec moi.
Dean remet la main emballée dans sa veste. Bela le regarde.
**************
Au rez-de-chaussée, Gert et Sam dansent toujours. La tête de Gert est sur le torse de Sam. Le verre de Gert est vide, tandis qu’elle le tient derrière l’épaule de Sam.
Sam : Ce morceau est vraiment très long.
Gert : J’espère qu’il finira jamais. Sam a vraiment l’air affligé. Est-ce que votre enquête avance ?
Sam : Ces choses-là avancent lentement.
Gert : Levant les yeux vers Sam. Pour beaucoup de gens, la mort des Warren paraît assez incroyable. C’est bizarre. Vous croyez qu’il y a un lien avec celle de Sheila ?
Sam : Oui. Oui, oui, sans aucun doute.
Gert : Je crois que c’est le châtiment divin. Au sens biblique, je veux dire.
Sam : Confus. Bah, comment ça ?
Gert : Chuchotant. On ne vous a rien dit pour leur père ?
Sam : Non.
Gert : Approchez. Je vais vous le murmurer. Elle s’approche de l’oreille de Sam, ce qui le fait pousser un petit cri. La rumeur prétend que la cause de la mort de leur vieux père, ce n’était pas naturel.
Sam : Et alors ?
Gert : Ils l’auraient tué, d’après ce qu’on raconte. Rien n’a jamais été prouvé, bien sûr. Mais, pourtant, on le pense.
Sam bouge et essaie de l’éloigner de lui.
Sam : Ah, d’accord, d’accord, d’accord ! Mais, est-ce que vous savez si Sheila avait un point quelconque avec ces deux hommes ?
Gert : Pas que je sache, non, aucun.
Sam : Est-ce que Sheila a vécu un drame dans sa vie ?
Gert : Oui, il s’est passé quelque chose d’assez affreux. Elle a eu un accident de voiture, quand elle était jeune.
Sam : Racontez-moi.
Gert : Elle a fait plusieurs tonneaux et… elle n’a rien eu, mais son cousin, Brian, a été tué. Pourquoi ? C’est si important ?
Sam ne sait pas quoi répondre. Bela et Dean entrent alors dans la pièce.
Bela : Ah ! Les voilà ! Vous avez l’air de bien vous entendre.
Gert laisse Sam partir et va rejoindre Bela.
Gert : Oui, ça peut aller. Elle embrasse Bela sur la joue et lui murmure à l’oreille. Il est fou de moi.
Bela : Oh !
Dean regarde Sam, interrogateur. Bela prend Gert et l’emmène vers la porte.
Bela : Chuchotant à Sam. Elle a besoin d’urgence d’une douche froide !
Sam : Bonne idée.
Bela et Gert s’en vont.
Bela : Par-dessus son épaule à Dean. On se voit au cimetière.
Dean : Toi, tu penses qu’au sexe !
Sam souffle.
**************
Sam et Dean sortent du musée et entrent dans l’Impala. Sam retire frénétiquement son nœud-papillon.
Sam : Tu as la main ? Ne me dis pas que je me suis fait peloter par madame la Folle Dingue pour rien du tout ?
Dean : Oui, je l’ai. Madame qui ?
Sam : Je t’en prie, laisse tomber. Montre-la-moi. Dean atteint sa poche et sort ce qu’il pense être la main. Tandis qu’il enlève le mouchoir, il fronce les sourcils. Quoi ?
Dean finit de déballer le mouchoir et se rend compte qu’il s’agit d’un bateau en bouteille, que Bela regardait quand elle cherchait à s’occuper. Dean et Sam regardent tous deux perplexes.
Dean : Je vais me la faire !
**************
Bela entre dans sa voiture et pose son sac à main sur le siège passager. Elle ouvre son sac et regarde des liasses de billets, chacun contenant 10.000 dollars. Elle en prend une et la feuillette, tout en la contemplant. Tandis qu’elle la repose, son sourire s’efface à l’entente de planches craquant dans le vent.
Bela : Oh, c’est pas vrai…
Elle sort de sa voiture, fixant le bateau naviguant sur la mer, sans arriver à y croire. Puis, l’écran devient noir.
**************
Dans la cachette des frères, Dean se tient debout, avec le bateau mis en bouteille dans les mains.
Dean : J’ai une meilleure idée. Je ne vais pas le tuer. Je crois que je vais la torturer très longtemps.
Sam : Arpentant le sol. Oh, arrête ! Essaye de te détendre.
Dean : Criant. Me détendre ? Ah, oui, oui ! C’est une très bonne idée, ça ! J’arrive pas à croire qu’elle se soit encore fichue de nous !
Sam le regarde, d’un air boudeur.
Sam : De toi.
Dean : Quoi ?
Sam : Soit plus précis, Dean. Elle s’est fichue de toi, pas de nous.
Dean : Merci, Sam ! Ça me fait du bien.
Quelqu’un frappe frénétiquement à la porte.
Bela : C’est moi. Ouvrez, vite !
Les garçons se regardent, n’arrivant pas à y croire, et s’approche de la porte. Tandis qu’ils ouvrent, ils aperçoivent Bela sur le pas de la porte.
Bela : Laissez-moi vous expliquer.
Tous trois entrent. Bela s’assied sur une chaise tandis que Dean se penche vers elle.
Bela : Je l’avais vendu. J’avais trouvé un client depuis que j’avais su qu’elle existait.
Les frères échangent des regards en colère. Dean marche derrière elle et fait comme si il lui tirait dessus derrière la tête.
Sam : Et, si vous nous avez fait venir à la soirée, c’est pour ça ?
Bela : Oui, exactement. J’avais besoin d’une bonne couverture.
Sam : Puisque vous connaissez le client, vous pouvez récupérer la main rapidement.
Bela : Non, l’acheteur a déjà levé l’ancre. Je ne l’aurais pas à temps, malheureusement.
Dean : A temps pour quoi ?
Bela ne répond pas. Elle les regarde juste, un peu gênée.
Sam : Qu’est-ce qui va pas ? On dirait que vous avez vu un fantôme.
Bela : Le vaisseau fantôme.
Dean : C’est vrai ? Bela ne répond rien. Les garçons soufflent tous deux et Dean sourit. Ecoutez. Je savais que vous étiez une vulgaire voleuse sans scrupule, mais je constate que mon opinion de vous était encore trop élevée…
Bela : Interrompant Dean. Mais, de quoi parlez-vous ?
Sam : On a trouvé ce qui poussait l’esprit à agir. Il feuillette les photos que Bela a ramenées. Voilà le capitaine du bateau. C’est lui qui a fait pendre l’autre marin.
Bela : Et alors ?
Sam : C’était son frère. Abel et Caïn en pire. On a découvert que l’esprit choisissait ses victimes selon certains critères. Plus précisément, un parricide. Oui, comme Sheila qui a tuée son cousin dans un accident de voiture. Et, les frères Warren qui ont tués leur père pour recevoir leur héritage. Et, ce soir, vous.
Bela : Oh, mon Dieu.
Dean : Et vous ? Qu’est-ce que c’est Bela ? Qui avez-vous tué ? C’était papa ? Votre petite sœur, peut-être ?
Bela : Ça, ça ne regarde personne.
Dean : Non ? Bon. Alors, profitez bien de la vie. Enfin, de ce qui vous en reste. Il tape Bela dans le dos et va chercher sa veste. Sam, on s’en va.
Bela : Non, vous ne pouvez pas faire ça !
Dean : Vraiment ?
Bela : S’il vous plaît… J’ai besoin de votre aide. Je vous en supplie.
Dean : Besoin de notre aide ? Il pose sa veste. Et, en quoi deux petits tueurs en série peuvent bien vous aider ?
Bela : D’accord, j’ai un peu exagéré, mais j’ai pas mérité une exécution.
Sam : Vous n’êtes pas visée à cause de ça. Bela les regarde, terrorisée. Qu’avez-vous fait, Bela ?
Bela : J’ai pas envie de le raconter. Elle secoue sa tête. Pas pour l’instant. Sam et Dean la regardent. Bon, très bien. Je ferais comme d’habitude. Je réglerais tout ça moi-même.
Elle se tourne et commence à s’éloigner.
Dean : Vous savez que vous avez vendu la seule chose qui vous sauverait la vie ?
Bela : Oui, merci.
Sam : Mais… Il soupire fortement. Il y a peut-être une autre solution.
Dean se tourne vers lui, interrogateur.
**************
Dans un cimetière à la pleine lune, les garçons ont formé un pentagramme sur le couvercle d’une tombe, avec 5 bougies. Sam verse du sang dans un bol et place une mèche de cheveux dans le pentagramme, à côté duquel Bela et Dean, armé, attendent. Sam fait un pas en retrait par rapport au pentagramme.
Bela : Vous croyez vraiment que ça va marcher ?
Dean : Ça, personne n’en sait rien.
Le tonnerre se met alors à gronder. Sam regarde autour de lui, tandis que le ciel s’assombrit, que le vent monte et que la pluie se met soudainement à tomber. Il ferme alors sa veste. Dean regarde aux alentours, anxieux.
Dean : Sammy ! Commence à lire.
Sam ouvre un livre et commence à parler en Latin. Tout à coup, les bougies s’éteignent. La pluie tombe de plus en plus fort et le vent monte à nouveau.
Dean : Restez avec moi !
Tandis que la pluie crée une nappe de brouillard autour d’eux, le marin apparaît derrière Dean.
Bela : Criant. L’esprit est derrière vous !
Dean se retourne pour faire face au marin, mais ce dernier l’envoie très loin dans un monument. Sam continue à lire, plus fort pour être entendu malgré le bruit du tonnerre et de la pluie. Le marin touche la joue de Bela et elle commence à cracher de l’eau, tout comme le faisait Peter Warren. Le marin reste debout à la regarder. Sam lit furieusement, tandis que Dean se relève et rejoint Bela afin d’essayer de l’aider. Elle est accroupie sur ses genoux et de l’eau ne cesse de sortir de sa bouche.
Dean : Essaie d’aller plus vite !
Sam finit de lire. La pluie s’arrête et le ciel s’éclaircit de manière à ce que l’on aperçoive la pleine lune à nouveau. Au loin, des planches craquent. Le marin se retourne et suit le son, mais derrière lui se trouve le capitaine qui n’est autre que son frère.
Marin : Ordure ! Regarde-moi…
Capitaine : Oui, pardon.
Marin : Tu m’as fait pendre ! C’est toi qui m’as tué !
Capitaine : Je n’ai pas eu le choix.
Tandis que Bela et les Winchester regardent, le marin se lance en avant, passant à travers son frère, et tous deux deviennent une énorme flaque d’eau avant de disparaître. Sam et Dean se regardent, incrédules, tandis que Bela essaie toujours de se remettre de sa quasi-noyade. Puis, l’écran devient noir.
**************
A la cachette de Sam et Dean, les deux frères emballent leurs affaires, se préparant à partir. Bela entre par la porte d’entrée.
Bela : C’est pas très prudent de laisser ouvert. N’importe qui pourrait entrer.
Sam : Ah oui, je vois ça. Vous êtes passée dire merci ou au revoir ?
Bela : Je viens pour régler nos affaires. Bela sort de son sac à main deux des liasses de billets. Offrir à l’esprit ce qu’il voulait vraiment, son propre frère. C’était bien vu, Sam. Tenez. Elle lance une des liasses à Sam et l’autre à Dean. Il y a dix mille dollars. Ça devrait suffire. Sam et Dean la regardent d’un air interrogateur. Je n’ai jamais aimé avoir de dettes.
Dean : Pour vous, c’est plus facile de donner de l’argent que de dire merci ? Bela ne répond rien, se contentant de sourire. Dean sourit à son tour. Vous êtes vraiment atteinte.
Bela : Souriant. Vous savez bien qu’on se ressemble tous les deux. Allez, je vous laisse.
Bela se retourne et quitte la maison.
Sam : Elle a la classe. On peut lui accorder ça.
Dean : Elle est pas mal, c’est vrai.
Sam : On n’a aucune idée d’où provient cet argent.
Dean : Non. Il prend la liasse de Sam et sourit, heureux. Mais, je sais où il ira.
**************
Dans l’Impala, Sam tient une carte et une lampe de poche.
Sam : T’es sérieux ? A Atlantic City ?
Dean : Ouais. On va jouer à la roulette. On va ramasser un paquet. Euh, tu sais, j’ai bien réfléchi. Et, je crois savoir pourquoi t’as fait tout ça. Je parle du démon de la croisée des chemins. Sam soupire. Si la situation avait été inversée, j’aurais fait comme toi. Je ne suis pas aveugle ! Et, je vois ce que tu essaies de faire ces temps-ci. A cause de ce foutu contrat et de mon départ. Mais, tu surmonteras ça.
Sam : Tu en es sûr ?
Dean : Oui, tout ira bien. Tu vivras ta vie. T’es plus fort que moi. Oh, oui, ça, c’est sûr ! Tu t’en sortiras très bien. Et, je… Je veux encore m’excuser pour t’avoir mis dans cette situation.
Sam : Bon, tu sais quoi, Dean ? Va te faire foutre !
Dean : Incrédule. Quoi ?
Sam : Je veux pas d’excuse de ta part. Je suis plus un gamin. Je suis assez grand pour me débrouiller seul.
Dean : Ah, bon… Excuse-moi…
Sam : Alors, s’il te plaît, arrête de t’en faire pour moi ! Criant. En fait, c’est ça le problème numéro un. Je veux pas que tu t’inquiètes pour moi, Dean. Je veux que tu t’inquiètes pour toi. Je veux que tu t’inquiètes pour ce qui t’attend. Dean se contente de sourire, de manière déconfite. Alors, c’est tout ? Tu trouves rien à me répondre ?
Dean : Avec un regard absent. Je vais commencer par jouer aux craps.
Sam n’arrive pas à croire ce qu’il vient d’entendre et il souffle une fois qu’il se met à fixer la fenêtre. Le regard vide de Dean s’efface tandis qu’ils continuent à rouler dans la nuit.
****FIN****
Ecrit par brucas59.