Script VF de l’épisode 2x17 : Les loups garous
San Francisco, Californie. Intérieur d’un bar la nuit. Une jeune femme, Madison, boit un verre avec des amies. Elles bavardent. Un collègue de bureau, Nate Mulligan, approche.
NATE : Hé, hé, Maddie. Excusez-moi d’interrompre cette conversation mais vous voulez bien revenir un petit instant au bureau avec moi ?
MADISON : Oh, maintenant ?
Ses amies esquissent un petit sourire en coin.
NATE : Oui, j’ai des documents importants à remplir avant minuit.
MADISON : Avant minuit ?
NATE : Oui, j’ai besoin de votre aide de façon à … [il remarque qu’elle sourit] Vous ne croyez pas une seconde à …?
MADISON : [riant] Non, pas une seconde.
NATE : J’ai un peu trop bu. J’ai aucune envie de toucher un volant. Ça vous ennuie de me ramener ?
MADISON : J’ai fait appeler un taxi. [Souriant] : Allez-vous reposer.
Nate s’en va. Madison et ses amies rigolent.
AMIE : Ça lui prend souvent ?
MADISON : Seulement les jours en « i », pourquoi ?
Madison survole la salle du regard et s’arrête tout à coup sur un homme qui la regarde fixement. Il est assis à une table de l’autre côté du bar et porte un blouson en cuir. Elle perd son sourire et semble effrayée.
AMIE : Ça va ?
MADISON : Oui. [Quand elle regarde à nouveau, l’homme a disparu.] Je vais rentrer.
Dans la rue. Madison marche d’un pas pressé vers sa voiture. Elle entend un bruit métallique derrière elle, et quand elle se retourne, elle voit un chien qui fait les poubelles. Elle monte en voiture et quitte le parking. L’homme mystérieux la regarde s’éloigner.
Intérieur d’un immeuble de bureaux. Le matin. Madison remplit la cafetière d’eau à la fontaine. Soudain, elle s’arrête car elle a remarqué du sang sur la porte entrouverte du bureau de Nate. Elle va vers la porte et la pousse. Elle voit un poignet ensanglanté puis va jusqu’au bureau où Nate est étendu, mort. Son torse est entièrement lacéré et il y a du sang partout. Madison lâche la cafetière et se met à hurler.
SUPERNATURAL
Intérieur d’une morgue. Sam regarde une employée sortir le corps de Nate de son compartiment.
EMPLOYEE : Le voici, Inspecteur.
Des points de suture recouvrent le torse et l’estomac de Nate. Ses épaules et sa gorge sont lacérées.
SAM : Ce sont des morsures, je suppose.
EMPLOYEE : Mm-hmm.
SAM : Qu’est-ce qui l’a mordu ?
EMPLOYEE : Je n’ai pas réussi à le déterminer pour l’instant.
SAM : Allons ! Officieusement.
EMPLOYEE : Alors, très très officieusement, d’accord ?
SAM : Bien sûr.
EMPLOYEE : En voyant ces marques sur tout son corps, j’ai pensé à un loup. Mais à moins que le zoo nous dise qu’un loup s’est échappé, je m’en tiendrais à un gros pitbull. [Le fixant du regard] : J’adore mon boulot.
SAM : Ah, oui. Une petite question encore. Est-ce qu’il avait encore son cœur ?
EMPLOYEE : Non, mais comment vous le savez ? Je ne l’ai encore mentionné nulle part.
SAM : Oh, un coup de chance.
Intérieur d’une chambre de motel.
DEAN [nettoyant son pistolet] : C’est le premier mort retrouvé sans cœur dans les parages ?
SAM : Le premier homme, ouais. Au cours de la dernière année, plusieurs femmes ont disparu, et leurs corps ont été trouvés dans la baie dans un tel état que ça interdisait toute conclusion.
DEAN : Mais sans cœur ?
SAM : Sans coeur. C’était des prostituées qui travaillaient à Hunter’s Point, alors la Police n’en a pas soufflé un mot mais elle cherche un tueur en série.
DEAN : Et c’était le nuit ?
SAM : Mm. Ouais, chaque fois qu’un crime a eu lieu, ça s’est passé la semaine de la pleine lune.
DEAN : C’est justement cette semaine.
SAM : Hélas pour l’avocat.
DEAN : Super.
Il ricane.
SAM : Excuse-moi mais je vois pas ce qu’il y a de drôle là-dedans.
DEAN : C’est pas ça, non, mais un homme parfaitement normal le jour, qui devient un animal horrible qui tue ses proies la nuit, c’est clair, moi je déteste ça. Ça s’appelle un loup garou. [Il ouvre un coffret qui contient des balles en argent]. Et on n’en a pas vu depuis qu’on était gamin.
SAM : D’accord, mon vieux. Et tu sais pas ? Une fois qu’on l’aura tué, on ira à Disneyland.
DEAN : Seulement, il y a un bon point dans tout ça. On sait comment abattre ces créatures. [Tenant une balle en argent] : Avec une de ces balles spéciales dans le cœur. On va interroger la fille qui a trouvé le mort ?
SAM : Oui, si elle veut bien nous parler.
Intérieur de l’appartement de Madison. Elle fait entrer Sam et Dean.
MADISON : Mais j’ai déjà fait une déclaration à la Police.
SAM : Oui, mais il faut qu’on vérifie encore certains détails.
MADISON : Oh, je vous présente mon voisin Glen. Glen, je te présente l’Inspecteur …
DEAN : Landis. Et l’Inspecteur Dante.
Il donne une tape dans le dos de Sam.
Glen, qui est barbu et qui porte un tee-shirt « Mission Church », se lève.
GLEN : Enchanté. Je crois que je vais vous laisser.
MADISON : D’accord. Merci pour la casserole.
DEAN : Oh, ça c’est gentil.
GLEN : En cas de besoin, je suis là.
Ils regardent Glen partir.
MADISON : Il est gentil. Il est passé voir si j’allais bien. Si vous voulez vous asseoir.
Ils s’assoient à la table de la cuisine.
SAM : J’espère que vous avez pu récupérer. Vous étiez l’assistante de Mulligan ?
MADISON : Depuis deux ans, oui.
DEAN : Alors, vous le connaissiez très bien ?
MADISON : Oh oui, probablement mieux que lui-même. Nate avait … des qualités.
SAM : Mais ?
MADISON : Non, rien, c’est juste que quand il buvait trop, il se mettait à sauter sur tout ce qui passait à sa portée. Vous voyez le genre.
Sam remarque que Dean est en train de baver devant elle.
SAM : Mais oui, je vois très bien.
DEAN [redevenant sérieux] : Est-ce que … Est-ce qu’il avait des ennemis ?
MADISON : Mais comment ça ? C’est l’acte d’un animal, non ?
DEAN : Non, euh, on doit suivre toutes les pistes. Il s’est pas disputé avec quelqu’un récemment ? Un client déçu, une ex ?
Sam remarque qu’elle songe à quelqu’un.
SAM : Oui ?
MADISON : C’est très gênant à dire mais … mais mon ex-petit ami, Kurt …
DEAN : Quel est son nom ?
MADISON : Mueller. En fait, il n’a pas supporté que je le quitte. Il … Il dit qu’il refuse de me laisser en paix. Il s’est mis dans la tête que j’avais une liaison avec Nate. Et il a débarqué à mon bureau.
SAM : Qu’est-ce qui s’est passé ?
MADISON : Il s’en est pris à Nate et il l’a même frappé avant qu’on les sépare. J’aurais pu être renvoyée après ça.
DEAN : Vous l’avez revu ces temps-ci ?
MADISON : Oui, il y a quelques jours. C’était le jour où Nate a été tué. On était tous en train de boire un verre dans un bar et Kurt s’est montré.
DEAN : Et ?
MADISON : Rien du tout. Il était assis et regardait vers moi. Et puis, il a disparu. Et, je dois l’avouer, il m’a fait peur.
Extérieur de l’appartement.
DEAN : Qu’est-ce que t’en penses ?
SAM : De son ancien petit-ami ? Il détestait le patron et il était présent ce soir là.
DEAN : Alors, c’est lui, d’après toi ?
SAM : Oui, y a des chances.
DEAN : Ouais, ça colle.
SAM : Ouais.
DEAN : On va faire un petit tour chez lui.
Dean et Sam montent en voiture.
Dans l’appartement. Madison entend un bruit qui vient de l’extérieur. Elle regarde par la fenêtre et voit Kurt qui l’observe depuis l’allée. Lorsqu’elle regarde à nouveau, il a disparu.
Intérieur de l’appartement de Kurt. Sam et Dean forcent la serrure et entrent. Alors qu’ils inspectent la cuisine, le point de vue devient celui d’un animal qui les observe depuis un coin de la pièce.
SAM : T’as quelque chose ?
DEAN [fermant le frigo] : Non, seulement des restes et quelques bières.
SAM : Regarde dans le congélateur. Y a peut-être des cœurs humains à côté des glaces et des sorbets.
[Alors que Dean se tourne vers le congélateur, ils entendent un bruit qui vient de la rue. Dean ouvre la baie vitrée pour aller sur la terrasse. Sur le mur de l’immeuble, il remarque des marques de griffes qui s’étendent jusqu’au bas de l’immeuble.
DEAN : Sam, viens voir ! [Sam le rejoins.] Regarde ça.
Rue. Un policier qui patrouillait entend un bruit provenant d’une ruelle.
POLICIER : Eh, y a quelqu’un ?
Le point de vue change à nouveau. Bien qu’on ne puisse pas le voir, il est évident qu’un animal observe la scène caché derrière une benne à ordures. Il attaque le policier lorsque celui-ci approche.
Depuis l’appartement, Sam et Dean entendent un coup de feu. Ils courent jusqu’à la ruelle, et trouvent le corps du policier totalement lacéré derrière une benne.
SAM : J’appelle la Police.
Dean pousse la benne et s’accroupit pour examiner le corps.
DEAN : Je me demande si l’ami Kurt n’est pas dans les environs.
SAM : S’il est dans le coin, il pourrait attaquer Madison.
Appartement de Madison. Les garçons frappent à sa porte. De l’autre côté du couloir, Glen ouvre sa porte pour voir d’où vient ce bruit.
GLEN : Qu’est-ce qui se passe ?
DEAN : Simple inspection, Glen.
Madison ouvre sa porte.
MADISON : Qu’y a-t-il ?
SAM [regardant Glen] : Est-ce qu’on pourrait en parler en privé ?
Dans la cuisine de Madison. Elle sert un café aux garçons.
SAM : Est-ce que Kurt est passé ici ?
MADISON : Pas exactement.
DEAN : Et qu’est-ce que ça veut dire « pas exactement » ?
MADISON : Oh ! Il était là dehors, hier soir. Et il regardait. Et il regardait mes fenêtres. [Les garçons échangent un regard.] Qu’est-ce qui ne va pas ?
SAM : On n’en est pas encore sûr.
DEAN : C’est sans doute rien du tout, mais … on ne veut courir aucun risque. L’un de nous va rester avec vous. Au cas où il passerait. Où travaille-t-il ?
MADISON : Il tient un club de gym.
DEAN : On peut avoir l’adresse ? [Elle acquiesce et quitte la pièce.] Merci.
SAM : C’est bon, vas-y, je vais rester là.
DEAN : Pas question. Tu t’occupes de l’ex et moi, je reste avec elle.
SAM : Non, pourquoi t’as la priorité avec les filles ?
DEAN : Parce que c’est moi l’aîné.
SAM : Non, désolé, on va régler ça comme avant.
[Il prend les tasses de café et les pose sur l’évier, puis lève le poing pour jouer à « Pierre, papier, ciseaux ». Ils jouent : Dean a choisi « ciseaux » et Sam « pierre ».
SAM : Oh, tu choisis toujours les ciseaux.
DEAN : Attends, attends, il faut faire la revanche.
Ils rejouent : la pierre de Sam bat encore les ciseaux de Dean.
DEAN : Merde !
SAM : Passe une bonne journée, mon frère !
Plus tard dans la matinée, Sam regarde Madison ouvrir son courrier depuis la table de la cuisine. Il lui adresse un sourire gêné.
MADISON : Um…installez-vous sur le canapé ?
SAM : Non, non, non. Ça, ça va très bien.
MADISON : C’est plus confortable.
SAM : Non, ça ira, merci.
Elle revient vers la table avec une corbeille de linge. Elle renverse la corbeille sur la table et commence à plier ses sous-vêtements.
SAM : Finalement, je crois que je vais vous écouter.
Il va s’asseoir sur le canapé, gêné. Madison sourit. Le téléphone sonne. Il décroche.
DEAN [depuis la rue] : Laisse-moi deviner. Tu es assis tout seul sur le canapé sans savoir quoi dire.
SAM : T’as trouvé Kurt?
DEAN : Non, il n’est pas allé travailler de la semaine. Mais comme je suis le meilleur, je sais exactement où il est en ce moment. [Il monte en voiture]. Elle a toujours son pull blanc ?
SAM : A plus tard.
[Il raccroche.]
DEAN [ricanant] : Oh, Sammy.
Il démarre.
Madison s’assoit sur le canapé près de Sam. Elle allume la télé et met un feuilleton. Sam fait une grimace car le choix du programme ne semble pas le satisfaire.
MADISON : Je vous ai vu.
SAM : Quoi ? Vu quoi ?
MADISON : Oui, je sais que c’est idiot, mais je vous avertis : moi, j’adore. Et rien ne me ferait rater ma série. Alors, ne discutez pas.
Lors du générique de fin, Sam est captivé.
SAM : Mais, alors, attendez … c’est juste pour réussir à se venger d’Ethan que Kendall a épousé son père ?
MADISON : Oui. Et de cette façon, elle héritera des casinos qui devaient revenir à Ethan.
SAM : Ah, elle est vraiment affreuse !
Ils rient.
MADISON : Ca y est, vous êtes accro.
SAM : Non, non, non, non. Attendez, non, non, non, non, je suis pas accro. [Elle ricane.] Euh, je peux vous poser une question ? Elle est assez … personnelle.
MADISON : Vous avez vu ma collection de petites culottes. Ça crée des liens.
SAM : Oui … Bon, vous … Vous êtes apparemment quelqu’un d’intelligent. Vous lisez de grands auteurs et vous avez l’air de quelqu’un d’indépendant.
MADISON : Uh-huh.
SAM : Que faisiez-vous avec Kurt?
MADISON [après réflexion] : J’en sais rien. Mais, quand je l’ai rencontré, il ne m’a pas dit qu’il était possessif, jaloux et qu’il taperait sur mon patron après notre rupture.
SAM : Ah oui, et tout le monde commet des erreurs.
MADISON : Oui, et la mienne est recherchée par la Police. Vous voulez savoir pourquoi je suis restée avec lui, si longtemps ? [Il acquiesce.] Je manquais trop d’assurance pour rompre.
SAM : Entre nous, j’ai dû mal à croire une chose pareille. Ce n’est pas l’impression que vous donnez.
MADISON : Oui, un événement imprévu s’est produit. Ma vie a changé et moi aussi, j’ai changé. En mieux, je crois.
SAM : Que s’est-il passé ?
MADISON : Quelqu’un m’a agressé il n’y a pas longtemps.
SAM : C’est ça qui vous a changée en mieux ?
MADISON [riant] : Je sais, oui, ça a l’air curieux. Mais je dois avouer que j’ai été secouée. Et ça m’a fait réfléchir. J’avais le choix entre rester à pleurer sur mon triste sort ou alors contrôler ma vie. Et j’ai choisi la seconde solution. Et la première chose que j’ai faite, c’est mettre Kurt à la porte.
SAM : Très bon début.
MADISON : On peut le dire. Tout est devenu lumineux, plus claire pour moi. Oui, ma vie est devenue merveilleuse. [Sam sourit.] Quoi ? Toutes les victimes d’agression et de violence ne prennent pas un nouveau départ ?
SAM [rian] : Ouais. Oh, non, y en a pas beaucoup. Vous, vous êtes … vraiment spéciale.
MADISON : Vous voulez dire par là … [elle tape sur sa tempe avec son doigt] que je suis dingo ?
SAM : Non, non, non. Non, ce que je veux dire, c’est que … vous êtes impressionnante.
MADISON : Vous trouvez ?
[Alors que Sam est sur le point de répondre, le téléphone sonne. Il s’excuse d’un sourire.]
SAM : Pardon. [Il décroche.] Allo.
DEAN [dans un club de strip-tease] : Je l’ai trouvé.
SAM : Bravo. Ne le quitte pas des yeux.
Dean détourne ses yeux de la strip-teaseuse et observe Kurt. Il est assis de l’autre côté de la piste de danse et regarde aussi la strip-teaseuse. Dean regarde à nouveau la femme.
DEAN : Oh, pas un instant. Ecoute, tu m’excuseras mais il faut que je te laisse. Je ne voudrais surtout rien rater.
Il tend des billets à la strip-teaseuse et reste la bouche ouverte.
Appartement de Madison. La nuit. Elle rejoint Sam dans le salon alors qu’il regarde la pleine lune par la fenêtre.
MADISON : Il est tard. Je pense que je vais éteindre.
SAM : Oui, d’accord. Je vais rester ici.
MADISON : D’accord.
SAM : Et, si jamais il y a quelque chose qui vous fait peur, un bruit qui vous inquiète, appelez !
MADISON : D’accord.
SAM : Bien. Bonsoir.
Elle sourit, gênée, et va dans sa chambre. Sam est déçu de son propre comportement.
Plus tard, Sam regarde un documentaire animalier dans le salon. Il surveille la chambre de Madison mais il n’y a aucun mouvement. Pendant ce temps, Dean est posté dans la rue devant la maison de Kurt. Il voit une lumière s’éclairer dans la maison et vérifie son arme. Tout à coup, il entend un bruit de bris de glace. Il regarde à nouveau les fenêtres de Kurt et constate que la lumière est éteinte.
DEAN : Qu’est-ce qu … ?
Dean court vers la maison et enfonce la porte. En entrant dans une des pièces, il découvre le loup garou sur le corps lacéré de Kurt. Il se retourne vers Dean. Le loup garou n’est autre que Madison. Bien qu’elle est toujours une apparence humaine, ses yeux sont bleu électrique, et ses dents sont devenues des crocs ensanglantés. Elle grogne et projette Dean contre le mur. Il lui entaille le bras avec un couteau, ce qui la force à sauter par la fenêtre pour s’enfuir.
Tôt le matin, Sam est toujours dans l’appartement de Madison. Il se sert un verre d’eau au robinet de la cuisine lorsque son portable sonne. Il répond.
SAM : Dean, ça va ?
DEAN : Ouais, au moins je suis vivant. Le loup garou m’avait mis K.O. C’est Madison.
SAM : Quoi ?
DEAN : Ouais, bravo pour l’avoir aussi bien surveillée.
Sam entre dans la chambre de Madison et la trouve endormie.
SAM : Je suis pas sorti d’ici une seule minute. Et elle dort dans son lit.
DEAN : Elle n’y était pas il y a une heure. Elle doit avoir une coupure à l’avant-bras droit faite par un couteau en argent.
Il raccroche. Madison se retourne et se réveille. Elle remarque Sam.
MADISON : Bonjour.
Elle s’assoit dans le lit et remarque qu’elle est nue sous les draps. Sam voit la blessure sur son bras.
MADISON : Oh … Où est mon pyjama ? [Sam, déçu, quitte la pièce.] Sam ? Qu’est-ce qu’il y a ? Où vous allez ?
Elle le suit dans le salon pendant qu’il ferme le verrou de la porte d’entrée.
SAM : Je ne vais nulle part. Et vous, non plus.
Plus tard, Madison est attachée à une chaise. Sam est debout devant elle, un pistolet à la main.
MADISON : Mais vous êtes obsédé. Et c’est histoire de faux policier … Comment j’ai pu être aussi bête ?
SAM : Ouais, mais personne n’est vraiment ce qu’il prétendait.
MADISON : Ecoutez Sam, vous êtes malade. Vous imaginez des choses. Ces monstres là n’existent que dans les vieilles histoires.
SAM : Ca va ! Vous fatiguez pas !
MADISON [pleurant] : Ecoutez ce que j’ai à dire. Ces monstres n’existent que dans les légendes et je n’ai rien à voir avec ça! C’est de la pure démence, vous entendez ? Et rien d’autre. Ils ne sont pas réels. Ils n’ont jamais été réels.
SAM : Pardon ? [désignant sa blessure avec son arme] : Alors d’où vient cette blessure ?
MADISON : Ca, j’en sais rien ! Sam, allez voir un docteur. Et ne faites surtout rien que vous pourriez regretter. Ce n’est pas du tout ce que vous croyez, Sam. Je vous le jure.
Sam, en colère, entend qu’on tape à la porte. C’est Dean. Il entre et sourit à Madison.
DEAN : Comment ça va ? Moi, ma tête va mieux, merci.
SAM : Viens, faut que je te parle. [Il emmène Dean dans une autre pièce.] Elle affirme ne pas savoir de quoi je parle.
DEAN : Et tu la crois ?
SAM : Je me demande si elle sait ce qui lui arrive. On peut penser que la créature prend le dessus.
DEAN [pince sans rire] : Tu veux dire comme l’Incroyable Hulk. Je te rappelle qu’elle a massacré son patron et son ex. Alors, ne dis pas qu’elle n’en sait rien.
SAM : Mais si jamais, c’est le cas ? Imagine un peu que … que sa zone cérébrale animale a pensé que ces gens la menaçaient, comme le flic.
DEAN : Tu défends les loups garous, maintenant ?
SAM : Ecoute-moi, j’ai … Je sais que j’ai vu quelque chose de spécial dans son regard.
DEAN : Oui, elle a tué trois personnes !
SAM : Mais si elle ne contrôlait rien du tout ?
DEAN : Qu’est-ce que ça peut faire ! On s’en fout ! Ca n’y change rien qu’elle dise la vérité ou non.
SAM : Je ne tuerai pas une fille qui n’a aucune idée de ce qui se passe.
DEAN : C’est un monstre et toi, tu l’excuses ?
SAM : Peut-être parce que je la comprends. [pause] Ecoute, il y a peut-être un moyen de régler ce problème sans en venir à cette extrémité.
DEAN : Est-ce que tu penses à la même chose que moi ?
SAM [cherchant dans le journal] : Oui, à la théorie de Papa –- “la lycanthropie peut éventuellement être guérie en tuant le loup garou qui vous a mordu, et si vous coupez votre lien”.
DEAN : Peut éventuellement. Il n’en sait rien du tout.
SAM : Il faut essayer.
DEAN : Et où tu veux chercher ? Le charmant loup garou qui l’a mordu peut être n’importe où. C’est peut-être très vieux.
SAM [réalisant quelque chose] : Non, je crois pas.
Il retourne dans le salon où se trouve toujours Madison.
SAM : Madison, quand avez-vous été agressée ? Je vous en prie, c’est très important. Répondez à la question.
MADISON : Il y a presque un mois de ça.
SAM : Vous avez vu l’agresseur ?
MADISON : Non. Il m’a attrapée par derrière.
SAM : Et il vous a mordue?
MADISON [après une pause] : Comment vous le savez ?
SAM : Où ça ?
MADISON : Juste à la base de ma nuque.
Sam pose son arme sur la table et écarte les cheveux de Madison. Il trouve une cicatrice dans son cou.
DEAN : Un vrai suçon d’amour. Vous avez eu de la chance. D’habitude, c’est pire que ça. Où étiez-vous ?
MADISON : Dans la rue. Je revenais d’une soirée.
SAM : Laissez-moi deviner. C’était tout près de Hunter’s Point?
Elle acquiesce. Sam ramène Dean dans l’autre pièce et ferme la porte.
SAM : Là où tous les autres meurtres se sont produits. Ça prouve que c’est le terrain de chasse du loup garou.
DEAN : C’est possible, mais rien ne prouve qu’il s’y rendra cette nuit.
SAM : Ca collerait pourtant avec la lune. Ecoute, je sais que ce sera long.
DEAN : Et tu oublies un détail. Madison se transformera bientôt. Il est hors de question de la laisser sortir et se servir comme au self-service.
SAM : Je resterai avec elle.
DEAN : Et si jamais elle se détache ? Sam ?
SAM : Je tirerai.
DEAN : Sam.
SAM : Je te dis que je tirerai. Mais toi, tu dois sortir rôder dans les rues et essayer de trouver cette créature. Je t’en prie, Dean, on peut sauver cette fille.
DEAN [après une pause] : D’accord.
Il quitte l’appartement. Sam rejoint Madison dans le salon. Elle pleure toujours.
MADISON : Pitié. Détachez-moi, Sam.
Sam la regarde, compatissant, puis prend une chaise pour s’asseoir en face d’elle.
SAM : Ecoutez … Je vais être clair. Je sais que vous avez peur et je sais aussi que vous n’allez sûrement pas me croire. Mais si je fais tout ça, c’est pour essayer de vous sortir de là. Il faut bien le reconnaître, nos chances sont minces. Mais, si ça doit se passer comme je l’espère … je vous détacherais, je sortirais de cette pièce et je ne reviendrais jamais. Vous pourrez continuer alors à vivre normalement. Et il vous suffira alors de m’oublier.
Hunter’s Point. La nuit. Une prostituée marche dans une ruelle mal éclairée. Elle s’arrête quand elle entend un bruit d’animal.
Appartement de Madison. Sam regarde la pleine lune alors que Madison est toujours assise sur la chaise. Tout à coup, ses ongles poussent jusqu’à devenir des griffes. Ses yeux deviennent bleu électrique et elle brise ses liens. Sam se retourne lorsqu’elle se lève de la chaise. Elle le jette au sol et le griffe au visage, mais il se relève aussitôt et pointe son arme sur elle.
Hunter’s Point. La prostituée court dans la rue quand, tout à coup, elle se retrouve face à face avec l’animal. Le public voit la scène du point de vue de l’animal alors qu’il se lance à la poursuite de la femme.
Appartement de Madison. Sam garde son arme pointée sur Madison. Alors qu’elle bondit sur lui, il s’écarte du passage et elle atterrit dans sa chambre. Il l’enferme à l’intérieur en bloquant la porte avec le meuble de la télévision.
Hunter’s Point. The loup garou attrape la prostituée et la traîne sur le sol.
DEAN : Hé !
Le loup garou se retourne et Dean l’abat. Il s’avère que le loup garou n’est autre que Glen, le voisin de Madison. La femme se relève, effrayée. Elle regarde Dean avant de s’enfuir en courant.
DEAN : Non, ne me remerciez pas !
Il s’accroupit près de Glen, qui tousse et est sous le choc. Sa bouche est couverte de sang. Quelques secondes plus tard, ses crocs se rétractent et il redevient normal.
GLEN : Que s’est-il passé ? Qu’est-ce que je fais ici ? Je … Aidez-moi, s’il vous plaît. Oh non, s’ilvous plaît.
DEAN : Ne bougez pas, Glen.
Il regarde Glen mourir.
Appartement de Madison. Le matin. Elle se réveille quand Sam ouvre la porte de sa chambre.
SAM : Je pense que c’est fini. Je ne viendrai plus vous ennuyer.
En se relevant, Madison inspecte l’état de la chambre. Les meubles sont renversés et les murs sont couverts de marques de griffes. Quand elle se retourne, Sam est parti.
Intérieur de l’Impala. Les garçons sont garés devant l’immeuble de Madison.
DEAN : C’est asse triste cette histoire. Glen n’avait aucune idée de la situation. Et pourquoi il n’a pas tué Madison et s’est contenté de l’infecter, d’après toi ?
SAM : J’en sais rien. Il éprouvait sûrement quelque chose pour elle.
DEAN : Ouais, peut-être aussi sous sa forme animale. Il éprouvait peut-être le besoin de s’accoupler avec elle.
SAM : Oui. Oui, t’as peut-être raison.
DEAN : Alors ?
SAM : Alors quoi ?
DEAN : On parle de Madison.
SAM : Oh, laisse tomber.
DEAN : Arrête, je sais bien que tu as craqué pour elle et je me demandais seulement si …
SAM : Dean, je suis qu’un dangereux fou furieux à ses yeux.
DEAN : Tu lui as sauvé la vie.
SAM : Et ça, elle le sait pas.
Madison apparaît et frappe à la vitre de la voiture.
MADISON : Avec la voiture que vous avez, vous n’êtes pas vraiment discrets. Pourquoi vous êtes toujours ici ?
DEAN : Honnêtement ? On est presque sûrs que vous ne vous transformerez pas cette nuit, mais on ne l’est pas à cent pour cent, alors, … On attend là, histoire de.
SAM : Je sais que ça paraît dingue.
MADISON : Ah, ça oui. Mais si vous devez attendre … vous pourriez venir le faire là-haut.
Appartement de Madison. Elle fait entrer les garçons.
MADISON : Vous m’avez toujours dit la vérité ? A propos de tout ça. Vous m’avez sauvée, en restant avec moi.
SAM : Oui.
MADISON : Et j’ai fait des choses horribles … quand j’étais transformée.
SAM : Vous ne le saviez pas.
MADISON [après une pause] : On sera fixé quand la lune se lèvera ? Plus tard ?
SAM : Oui, plus tard. Vous vous êtes transformée au milieu de la nuit l’autre fois. Il faut attendre le lever du soleil.
DEAN : Ça, ça veut dire qu’on a encore des heures à tuer. On fait un poker ?
Plus tard, on voit le soleil se coucher et la lune se lever. Dean pose son pistolet sur la table. Sam et Madison l’observent depuis le canapé.
DEAN : Non, je vous en prie, continuez.
Quelques heures plus tard, ils regardent le soleil se lever par la fenêtre.
MADISON : Est-ce que ça a marché ?
SAM [soulagé] : Oui. Oui, j’ai l’impression.
MADISON : Oh, mon Dieu, merci. Oui, merci, merci beaucoup. [Elle serre Sam dans ses bras. Dean se racle la gorge, et ils se séparent.] A vous aussi, Dean, merci.
DEAN : Y’a pas de quoi. [pause gênée] Alors, je n’ai plus qu’à regagner l’hôtel … regarder quelques bons vieux films, ou dormir.
Il quitte l’appartement, en levant le poing au ciel.
MADISON : Il en fait un peu trop.
SAM : Oui, il pense bien faire.
MADISON : Oui, il pense qu’on voulait rester seul.
SAM : Ecoutez, c’est …
MADISON : C’est rien.
SAM : Non. Je, je sais que je vous ai fait peur en vous enfermant. Et puis, je vous ai attachée à une chaise.
MADISON : Vous vous défendiez contre moi. Je voulais vous griffer le visage.
SAM : Y’a aucun moyen … de remonter en arrière. Et d’oublier ce qui s’est passé.
MADISON : C’est vrai. Il n’y a aucun moyen.
Sam secoue la tête. Quelques secondes après, Madison s’approche et l’embrasse. Sam l’enlace et la plaque contre le mur. Ils se déshabillent mutuellement et vont dans la chambre pour rejoindre le lit. Toute la nuit, ils font passionnément l’amour. Plus tard, ils s’endorment dans les bras l’un de l’autre.
Le matin suivant, Sam se réveille et regarde autour de lui. Il voit Madison au pied du lit. Elle s’est retransformée en loup garou. Avant que Sam ne puisse l’arrêter, elle saute par la fenêtre et s’enfuit.
Motel. Sam court dans le couloir jusqu’à la chambre de Dean. Il tambourine à la porte. Dean ouvre.
SAM [essoufflé] : Ça continue.
DEAN : Quoi ?
SAM : Elle s’est transformée. Elle est partie.
DEAN : On la trouvera, Sammy.
Dans les escaliers puis sur le parking du motel.
SAM : J’ai téléphoné à Bobby. Il ne sait rien sur le sujet sauf que rompre le lien sanguin ne sert à rien. Ils sont tous d’accord. Il est impossible d’inverser les faits.
DEAN : Et pourquoi c’est pas arrivé quand t’étais avec elle ?
SAM : Dean.
DEAN : Tu t’es endormi et, pendant ce temps, elle s’est transformée. Peut-être qu’il faut qu’elle dorme pour ça.
SAM : J’en sais rien. Ça n’a pas d’importance. Il faut absolument l’aider. Il y a sûrement des légendes qui pourraient dire comment.
DEAN : S’il y avait quelque chose à faire, ça se saurait.
SAM : Alors, on va chercher encore, jusqu’à ce qu’on ait trouvé un moyen.
DEAN : Sammy, je crois qu’on a plus le choix maintenant.
SAM : Quoi ?
DEAN : Je suis désolé. C’est une fille chouette mais elle porte aussi …
SAM : Le mal ?
DEAN : Oui.
SAM : Je te rappelle que c’est la même chose pour moi. Mais moi, tu refuses de me tuer alors que pour elle t’es prêt à le faire?
Son téléphone sonne. Il répond.
MADISON [pleurant] : Sam ?
SAM : Madison, où tu es?
MADISON [depuis une cabine téléphonique] : J’en sais rien. Je connais pas l’endroit où je me trouve.
SAM : Y’a pas une plaque, un panneau ?
MADISON : Um…oui, oui, Middle Point.
SAM [montant en voiture avec Dean] : D’accord, d’accord, c’est noté. On vient te chercher. Reste où tu es.
Madison raccroche le combiné.
Appartement de Madison. Ils sont tous les trois dans le salon. Un pistolet est posé sur la table.
MADISON : Je ne me souviens pas de quoi que ce soit. J’ai probablement encore tué quelqu’un cette nuit, n’est-ce pas ?
Sam est ému.
DEAN : On n’en sait rien pour l’instant.
MADISON : Il y a un moyen d’essayer quelque chose pour me délivrer de ça ?
SAM : On trouvera. Oui, on finira par trouver. Forcément.
DEAN : Ce n’est pas vrai, Madison. Vous méritez de savoir la vérité. On s’est renseigné partout. Il n’y a pas de remède.
MADISON [à Sam] : C’est vrai ?
Très ému, Sam se lève et s’éloigne.
DEAN : On pourrait toujours vous enfermer le soir … mais vous réussiriez quand même à vous enfuir. Et vous tueriez encore. Je regrette.
MADISON [pleurant] : Alors, je suppose qu’il existe qu’une seule solution.
SAM : S’il te plaît. Ne dis surtout pas ça.
MADISON : Mais, je ne veux plus faire de mal à quelqu’un. Et encore moins à toi.
Elle prend le pistolet et lui apporte.
SAM : Pose cette arme.
MADISON : J’ai besoin de ton aide. Seule, je n’y arriverai pas.
Elle lui tend le pistolet.
SAM : Madison, non.
MADISON : Sam… Je suis un monstre.
SAM : Tu ne le resteras pas. On trouvera un moyen. Je le sais. Je te sauverai.
MADISON [pleurant davantage] : Tu as essayé. Je sais que tu as essayé. Mais c’est tout ce qu’il nous reste à faire. Aide-moi, Sam. Je veux que ce soit toi. Je veux que tu le fasses.
SAM : Je refuse.
MADISON : Je n’ai aucune envie de mourir, ça non, alors. Mais je refuse de vivre comme ça. C’est de cette façon là que tu me sauveras. S’il te plaît ? Sam, fais-le, je te le demande.
Sam secoue la tête. Dean s’approche d’eux et prend délicatement le pistolet des mains de Madison. Il suit Sam dans la pièce d’à côté. Sam pleure.
DEAN : Sam. Je suis désolé.
SAM : Non, tu as raison. Elle a raison.
DEAN : Sammy, si tu veux, je vais le faire.
SAM : C’est à moi qu’elle a demandé.
DEAN : Rien ne t’y force.
SAM : Si, je le ferai. S’il te plaît ? [Il tend la main pour avoir le pistolet. Dean le lui donne. Des larmes coulent sur son visage.] Attend-moi ici.
Il se retourne vers Dean, tremblant, avant de retourner dans le salon. Dean, resté seul, a une larme qui roule sur sa joue. Il sursaute en entendant une détonation venant de la pièce d’à côté.
Ecrit par do2105.