690 fans | Vote

Episode virtuel de winsister

LE TREFLE MAUDIT ;

 

 

Comté de Litchfield, Connecticut.

 

    Une route, plutôt fréquentée. Les véhicules avancent lentement. Il y a quelques plaques de verglas sur la chaussée et un camion a fait une embardée, ralentissant la circulation. C’est l’hiver, on est à l’avant veille de Noel. On peut voir de la neige à perte de vue et le spectacle offert par les arbres recouverts de givre est magnifiques. Cela faisait déjà deux heures que Dean roulait, ou plutôt essayait de rouler. Son frère, plutôt détendu, fredonnait un chant de Noel. Et il était forcé de l’écouter car sa radio l’avait lâchée quelques kilomètres plus tôt.

 

DEAN : Dis tu pourrais pas changer de registre ?

SAM : Quoi, je te rappelle quand même que c’est Noel !

DEAN : Peut être mais tu sais que c’est pas mon truc. Tout ce sentimentalisme me fait froid dans le dos.

SAM (d’un ton moqueur) : Allez, je sais qu’au fond tu espères que papa Noel t’apportera quelque chose.

DEAN : Bon, arrête tes conneries et dis moi ou on va exactement. On vient d’arriver dans le comté et tu m’as toujours pas dit le nom du bled.

 

SAM : Ok, tu vas rire mais on va à « Winchester ».

DEAN : Et bien on aura tout entendu. Et que t’as dit Hélène exactement ?

SAM : Une de ses amies qui tient un petit motel en ville a eu plusieurs incidents tragiques. Des clients sont retrouvés morts au petit matin. Un seul à la fois. Il y eu trois morts en un mois.

DEAN : Et pourquoi Hélène nous envoie là bas ? C’est pas forcement une affaire pour nous.

 

SAM : D’après elle, ce que son amie a à raconter est plutôt intéressant.

DEAN (soupirant) : Bon ben on n’a pas le choix alors. Si on n’y va pas, elle va nous tuer.

SAM : Ya des chances, ouais. Tiens regarde, ça recommence à avancer.

Dean accélère un peu, ne supportant plus de faire du sur place et espérant ainsi arriver au plus vite. Sam, quant à lui, reprend ses fredonnements, au grand dam de son frère.

 

* * * * *

 

     Enfin ils arrivent à l’adresse indiquée par Hélène. Et quelle n’est pas leur surprise en découvrant l’aspect de petit motel. Situé au beau milieu d’une suite d’immeubles et de bureau, une petite chaumière, faites de vieilles pierres taillées grossièrement et polies par le temps. Les fenêtres ressemblent à de petites lucarnes et la porte d’entrée est en bois massif et apparemment ancienne. Le toit, lui, est composé de petites tuiles grises.

     

     Nos deux héros restent ébahis devant l’originalité du lieu. Ils n’avaient encore jamais vu un endroit aussi pittoresque au cœur d’une ville. Après s’être remis de leur étonnement, ils se dirigent vers l’imposante porte d’entrée et Sam appui sur la sonnette, seul symbole de modernité qu’ils aient vu jusque là.

Une femme vient leur ouvrir. Elle doit avoir la trentaine et  il émane d’elle beaucoup de sensualité et de charme. Elle est plutôt grande et élancée. Ses cheveux sont d’un doux châtain et plutôt longs, et ses yeux bleus donnent à son regard une profonde intensité. Elle porte un chemisier d’un vert pâle, et un jean près du corps. Elle leur adresse un magnifique sourire, qui achève de séduire nos deux chasseurs.

 

DEAN : Bonjour, je suis Dean et voici Sam, mon frère. On vient de la part d’une amie commune, Hélène Harvelle.

FEMME : Oui, elle m’a prévenue de votre arrivée. Je m’appelle Elodie Clavel.

SAM : Enchanté Elodie.

ELODIE : Je vous en prie, entrez.

 

Elle s’écarte de l’encadrement de la porte pour les laisser passer. En pénétrant dans le petit salon, un spectacle étonnant s’offre à eux. Tout le mobilier est en bois massif et on n’aperçoit aucun appareil moderne, si ce n’est un vieux téléphone à cadran. Toute la décoration est dans les tons vert et marron et beaucoup d’objets rappellent le folklore irlandais.

 

DEAN : C’est charmant chez vous… On s’attend presque à voir apparaitre un lutin et son chaudron rempli d’or.

 

SAM (mettant un coup de coude à son frère) : Ne l’écoutez pas, il ne comprend rien aux traditions. Vous avez l’air d’apprécier l’Irlande ?

ELODIE (souriant à la remarque de Dean) : Oui, c’est un pays magnifique, qui me plait beaucoup. Je m’y suis rendue il y a peu et je suis rentrée il y a quatre jours. Et j’aimerai bien un chaudron rempli d’or…

 

DEAN (un peu gêné) : Et si vous nous parliez de vos « soucis » ?

ELODIE : J’allais y venir mais je vous en prie asseyez vous. Puis je vous offrir un café et de quoi vous restaurer ? J’ai du pain d’épices et il est fait maison.

SAM (s’empressant de répondre avant son frère) : Volontiers, merci.

Elle quitte la pièce pour se rendre dans la cuisine. A peine a-t-elle le dos tourné que Sam ressent une douleur derrière la tête. Dean vient de lui mettre une claque.

 

DEAN : Non mais c’était quoi ce coup de coude tout à l’heure ?

SAM : Tu l’avais cherché. Tu pourrai montrer un minimum de respect pour les gouts des autres au lieu de te moquer.

DEAN : Parce que toi tu respecte les miens ? Du café et du pain d’épice ? Et après ça sera quoi, un tour en Twingo ?

SAM : C’est quoi ça ?

DEAN : Si tu lisais « car’s magazine » tu le saurai. C’est un truc à roulette que les français osent appeler voiture.

 

SAM : Hhoooo…..

A ce moment, Elodie revient au salon, tenant un plateau sur lequel on peut apercevoir une assiette contenant de belles tranches de pain d’épices, une tasse fumante et… deux bières !

ELODIE : J’ai pensé que cela vous conviendrai mieux.

DEAN : Merci beaucoup. Personnellement ça me convient très bien.

SAM : Merci. Et si nous en venions à l’objet de notre visite. Hélène nous a dit que vous aviez eu trois morts en peu de temps à l’hôtel.

 

ELODIE : Ce n’est pas tout à fait ça. Il y a bien eu trois morts mais pas tous à l’hôtel. Il y en a eu un chez moi, et deux ici. Ce qui fait trois morts dans des endroits que je possède. Mais le plus étrange, c’est la façon dont ils sont morts.

DEAN : Est-ce qu’ils sont tous morts de la même façon ?

ELODIE : Oui, ils ont tous…

 

Le son de la sonnette d’entrée lui coupe la parole. Elodie se lève et va ouvrir. Elle se retrouve face à une jeune femme et ses deux petites filles, l’air tristes. Elle leur adresse quelques mots puis se dirige vers un coin de la pièce pour y prendre une valise.

Elle la leur remet et elles se séparent après une étreinte chaleureuse. Après un dernier signe de la main, Elodie referme la porte et retourne s’assoir face aux frères.

 

ELODIE : C’était la veuve de la dernière victime. Le drame a eu lieu il y a trois jours alors qu’il était venu pour un congrès. Donc, je disais, ils sont tous morts d’une façon étrange, écrasés par…. Un rocher.

SAM & DEAN : ????

ELODIE : Assez bizarre quand on sait que je n’accroche pas de rocher au plafond…

 

DEAN : Oui, comme vous dites.

ELODIE : J’ai besoin de votre aide. Dans deux jours c’est Noel et j’ai beaucoup de clients qui doivent arriver. Et j’ai aussi la visite de ma famille chez moi. Il faut empêcher que ça se reproduise.

 

SAM : Et bien allons voir ce qu’il en est. Vous voulez bien nous montrer la chambre en question, s’il vous plait ?

ELODIE : Bien sur, suivez-moi.

Ils se lèvent tout les trois, longent un petit couloir et montent à l’étage. Elodie s’arrête devant une porte et l’ouvre. A l’intérieur, on peut voir un lit et une armoire de style rustique, ainsi qu’une petite commode. Et toujours décoré dans le style irlandais. Et au beau milieu de la pièce, un rocher assez imposant. Ils entrent.

Sam commence à faire le tour du rocher avec l’EMF à la main pendant qu’Elodie explique à Dean comment elle a découvert le corps. C’est alors qu’un tremblement se fait sentir, secouant les meubles et créant un nuage de poussière. Dean a juste le temps de pousser Elodie, avant qu’ils ne soient écrasés par des rochers, tombés d’on ne sait ou.

 

ELODIE (sous le choc) : Merci seigneur…

DEAN : Oh appelez-moi Dean.

 

Dean se sent tout d’un coup mal à l’aise car en repoussant Elodie, il l’a plaquée contre le mur et leurs corps sont très près l’un de l’autre. Il sent une vague de chaleur monter en lui en pensant à cette proximité. Cette jeune femme est décidément très attirante. Il se rend alors compte que son frère ne lui a pas adressé de remarque sur ce qu’il venait de dire et il savait que Sam n’aurait pas laissé passer une occasion de le chambrer.

Il balaye la pièce du regard et son cœur se serre. Malgré la mauvaise visibilité due à la poussière, il aperçoit son frère qui git sur le sol, inconscient. Il se précipite vers lui et, en s’approchant, remarque du sang sur son front.

 

DEAN (de l’inquiétude dans la voix) : Sam ? Sam tu m’entends ??

En passant la main sous la tête de son frère, il s’aperçoit qu’il saigne beaucoup.

ELODIE : Comment va-t-il ?

Dean remarque plusieurs rochers de taille moyenne autour de son frère.

DEAN : Il a du en prendre un sur la tête. Vous avez de quoi faire un bandage ?

 

ELODIE : Oui mais ce ne serait pas mieux de l’emmener à l’hôpital ?

DEAN : Ne vous inquiétez pas, il a la tête dure. (Regardant son frère)Et je n’ai pas envie qu’il passe Noel dans une chambre d’hôpital.

ELODIE : Bon, je vais chercher de quoi le soigner. Vous n’avez qu’à l’installer dans la chambre voisine.

 

Elle quitte la chambre. Dean prend Sam dans les bras et l’emmène dans l’autre chambre. Après avoir réussi à ouvrir la porte sans lâcher son frère, il entre et le dépose sur le lit. Sam reprend alors ses esprits.

SAM : Que… qu’est ce qui s’est passé ? Aie, ma tête me fait un mal de chien…

 

DEAN : T’as pris un gros caillou sur la caboche. Ca va aller ?

SAM : (faiblement) : Je sais pas trop… (Essayant de se redresser) T’as pu voir…arrghhh !!!

Il ressent une violente douleur à la tête qui lui fait perdre connaissance de nouveau.

DEAN : Sam !!

 

Il relève un peu son frère pour essayer de le ranimer et c’est alors qu’il aperçoit une énorme tache de sang sur l’oreiller.

DEAN : Hé merde…. Elodie !!!

La jeune femme accourt et arrive jusqu’à lui.

ELODIE : Qu’est ce qui… Oh mon Dieu... ;

DEAN : Amener votre voiture devant la porte, finalement on va à l’hôpital.

SAM (d’une voix très faible) : Noooon… pas l’hopital….je vais….bien….

 

DEAN : Bien sur et moi j’suis l’père Noel…

Il soutient son frère pour l’aider à se lever et à descendre jusqu’au salon. Elodie les attend déjà dans sa voiture. Ils la rejoignent et Dean s’installe à l’arrière avec son frère.

ELODIE (lui tendant des compresses) Tenez, maintenait ça sur la plaie. Il faut stopper l’hémorragie.

Dean passe un bras derrière son frère, de manière à ce que la tête de celui-ci vienne se poser sur son épaule. Une fois repéré l’origine du saignement, il applique les compresses dessus et appuie fortement.

 

SAM : Je v... ; Vais bien….hannnn….mal…tête….

DEAN : On va s’occuper de toi, ça va aller.

Moins de six minutes plus tard, ils arrivent à l’hopital. Une équipe prend Sam en charge, laissant Dean et Elodie dans le hall.

 

ELODIE (sentant l’inquiétude de Dean) : Ca va aller, ce sont de bons médecins. Ne vous inquiétez pas.

DEAN : Plus facile à dire qu’à faire.

ELODIE : Vous êtes très protecteur avec lui.

DEAN : C’est mon p’tit frère, c’est mon rôle de veiller sur lui.

 

Elodie se sent touchée par son attitude vis-à-vis de son cadet. Elle avait déjà remarqué à quel point l’homme était séduisant et courageux. Et aussi, il faut bien l’avouer, doté d’un humour particulier. Mais ce nouveau trait de sa personnalité n’était pas pour lui déplaire. Et elle avait bien sentie qu’elle ne le laissait pas indifférent non plus. Ils vont s’assoir en salle d’attente et, sans vraiment y réfléchir, elle prend sa main dans la sienne. A son contact, Dean ressent un certain apaisement. Il la couvre d’un regard affectueux.

DEAN : Merci pour… ton réconfort.

 

Il se sent attiré par cette femme et il se rend bien compte que c’est réciproque. Dès le premier regard, il avait ressenti un sentiment étrange, qu’il n’avait pas ressenti depuis longtemps. Un sentiment qui prend le dessus sur tout les autres, qui vous remplit de bien être et vous apaise. Sentant son désarroi, Elodie se penche vers lui et dépose un baiser sur ses lèvres. Un baiser plein de chaleur, de tendresse et d’affection.

 

ELODIE : Ca va aller, ne t’inquiète pas.

Au bout d’un certain temps, le médecin vient vers eux. Il leur explique qu'ils ont nettoyé et sutturée la plaie, et que la douleur à la tête a dûe être provoquée par le contre coup du choc.

Ils se dirigent vers le box où Sam et soigné et le trouve assis sur une table d’examen, un énorme bandage autour de la tête.

SAM : J’avais demandé « pas d’hopital ».

DEAN : Et moi j’avais demandé un « petit » frère. Et on m’a pas écouté non plus. Comment tu te sens ?

 

SAM : Ca va maintenant. Bon, on peut partir ?

DEAN : T’es pressé tout d’un coup dis moi.

SAM (presque agressif) : J’ai pas envie de moisir ici, c’est tout.

DEAN : Houlà, c’est bon, on y va….

Sam descend de la table d’examen, remet son blouson, et quitte la pièce sans attendre Dean et Elodie.

 

ELODIE : Quelle mouche l’a piqué ?

DEAN : J’en sais rien. Il est jamais comme ça.

Ils quittent la chambre à leur tour, puis l’hopital. Ils arrivent sur le parking et Dean assiste à un spectacle auquel il ne s’attendait pas. Sam est face à un père Noel et il est en train de le menacer du poing. Dean intervient.

 

DEAN : Sam ! Non mais tu vas te calmer oui ?

SAM : Il m’énerve ! Si je croise encore un père Noel, je jure que j’le bute !

DEAN : Non mais qu’est ce qui t’arrives. Ce matin encore tu me cassais les oreilles avec tes chants de Noel et maintenant tu veux le flinguer ? Ya un truc qui m’échappe.

 

ELODIE : Mais qu’est ce qui se passe ?

SAM (franchement agressif) : Y s’passe que j’en ai mare de toute ces niaiseries. J’me barre !

DEAN : Quoi ? Non tu reste là !

Dean rattrape son frère par le bras mais celui-ci se retourne et lui envoie un coup de poing magistral dans le nez. Dean s’effondre sous le choc et se tient le nez qui s’est surement cassé car du sang s’en écoule lentement mais surement.

 

SAM : Ne t’avise jamais de reposer la main sur moi.

Et il repart sans jeter un regard vers son frère. Elodie aide Dean à se relever. Son nez le fait souffrir mais il ne semble pas s’en soucier plus que ça. L’attitude de son frère occupe son esprit à cet instant précis. En fait, ce n’était pas la seule chose qui le préoccupait. Quand Sam s’est retourné, juste avant de le frapper, il a cru voir une étincelle dans ses yeux. Oui, une sorte d’étincelle verte. Qu’est ce que ça pouvait bien signifier…


 

* * * * *


ELODIE : Ton nez est surement cassé, tu devrais retourner voir le médecin.

DEAN (grimaçant tout de même de douleur) : Non, je dois d’abord le rattraper…

ELODIE : Ecoute, ton nez enfle à vu d’œil et à ce rythme là, tu ne vas pas tarder à avoir du mal à respirer. On retourne aux urgences et après on s’occupe de retrouver Sam.

DEAN : Non, « je » chercherai Sam. Toi tu ne t’en mêles pas.

ELODIE Et pourquoi je te prie ?

DEAN : Il y avait quelque chose d’étrange dans son regard et cette agressivité soudaine n’est pas normale. C’est comme si il était devenu quelqu’un d’autre et je ne veux pas que tu prennes de risques.

ELODIE : Tu penses que ça peut avoir un rapport avec le coup qu’il a reçu sur la tête ? Comme un choc post-traumatique ?

DEAN : En partie peut être. Arrghhh… mon nez me fait un mal de chien….

ELODIE : Allez viens, on va te soigner.

Elle lui pose une main sur l’épaule et, à contre cœur, Dean la suit jusqu’à l’entrée des urgences. Une demi-heure plus tard, il en ressort avec un beau pansement qui lui coupe le visage en deux.

ELODIE : On peut dire que ton frère à un sacré punch…

DEAN : Ouai ben maintenant je lui en dois une et crois moi j’ai bien l’intention de payer ma dette. Bon, on va d’abord retourner à ton hôtel pour voir s’il y est.

ELODIE : On va le retrouver, ne t’en fais pas. Il ne lui arrivera rien de mal.

DEAN : Ce qui m’inquiète le plus, c’est l’idée que lui fasse du mal à quelqu’un. Si ça ne t’ennui pas je vais conduire.

ELODIE : D’accord.

Elle cherche dans sa poche et lui tend les clefs. Au lieu de se contenter de prendre les clefs, Dean lui prend la main et l’attire à lui. D’un doigt, il écarte une mèche de cheveux  qui lui tombe sur les yeux, des yeux dont il n’arrive pas à détacher son regard, dans lesquels il aimerait se noyer. Il pose une main derrière sa nuque et l’attire doucement à lui, cédant à un désir qui, petit à petit, a pris place dans son cœur. Il est troublé et elle l’est tout autant. Leurs lèvres finissent par se rejoindre en un baiser long et passionné, leur faisant tourner la tête. Mais une douleur lancinante au niveau du nez ramène Dean à la réalité. Il ne devrait pas  s’égarer et s’occuper de chercher son frère.

DEAN : Dépêchons nous. Je veux le retrouver avant qu’il ne fasse une chose qu’il pourrait regretter.

Ils grimpent dans la voiture et roulent jusqu’à l’hôtel.

 

 

   Une fois sur place, Dean fouille chaque pièce mais aucun signe du passage de son frère. En passant devant la chambre ou il avait déposé son frère inconscient quelques heures plus tôt, il a comme un pincement au cœur. Malgré ce qu’il laisse paraitre devant Elodie, il est dévoré d’inquiétude. Il va bientôt faire nuit et toujours aucune nouvelle. Il a essayé plusieurs fois de l’appeler sur son portable mais sans succès.

   Après avoir laissée Elodie à l’hôtel, il prend sa voiture et entreprend de faire le tour de la ville. Il regarde partout, chaque parking, chaque rue, chaque ruelle. Aucune trace de lui. Poursuivant ses recherches, il remarque alors un attroupement sur le bord d’un trottoir. Il se gare à proximité, ayant un mauvais pressentiment. Il se précipite vers la foule, manquant bousculer au passage une jeune femme tenant un bébé. Il se faufile au milieu des badauds et ce qu’il voit accroit son inquiétude. Un homme, portant un costume de père Noel, est à terre et se tord de douleur comme un ver de terre que l’on aurait coupé en deux .Il repense alors aux menaces que son frère avait proférées à l’encontre du père Noel du parking de l’hopital.  Une ambulance arrive sur les lieux et les secouristes s’occupent du pauvre homme. Puis ils l’installent sur le brancard et se dirigent vers leur véhicule. Cet homme souffre alors qu’il n’a aucune blessure apparente mais ce n’est pas cela que Dean a remarqué. Il a vu une marque sur le front de l’homme et lorsqu’il s’en est approché, juste avant qu’il soit mis dans l’ambulance, il avait pu la voir de près. Il s’agit d’un trèfle, un trèfle à trois feuilles d’où émanait un scintillement vert. Et Dean a déjà vu cette lueur. C’est la même que celle qu’il a entre-aperçue dans les yeux de son frère. Et si c’est bien la même, à quoi a-t-il affaire ?

 

   Il se sent tout d’un coup désemparé. Sam qui disparait après un changement radical de comportement, une agression marquée d’un trèfle, cette lueur verte… Un appel sur la radio de l’ambulance le tire de ses pensées. On signale une autre agression dans le quartier voisin. Il retourne jusqu’à sa voiture pour s’y rendre mais quand il arrive sur place, la police est déjà là, et mieux vaut qu’il ne les croise pas. Il s’avance discrètement et réussi à s’approcher suffisamment pour apercevoir la victime. Mêmes symptômes, même marque verte sur le front. C’est alors qu’il entend un passant dire qu’il y a eu un témoin de l’agression. Il balaie les lieux du regard. Il voit le témoin en question près d’une voiture, répondant aux questions d’un officier de police. Dean se faufile jusqu’au véhicule et se cache derrière, à une distance suffisante pour lui permettre d’entendre ce qui se dit. D'après le témoin, l'agresseur s'est directement attaqué au pauvre homme sans lui laisser la moindre chance. il le décrit comme un homme plutot grand, avec une drole de coupe et un gros bandage sur le tête.

 

   Le cœur de Dean rate un battement en entendant cela. L’agresseur que ce type vient de décrire, c’est Sam ! Il lui fallait absolument le retrouver et l’arrêter. Mais pour ça, il devait découvrir ce que signifiait ce trèfle. Il retourne à sa voiture et démarre en trombe pour reprendre la direction de l’hôtel.

    Une fois sur place, il retrouve Elodie qui l’attend, assise sur le fauteuil, nerveuse. A peine a-t-il franchit la porte qu’elle se lève pour le rejoindre, manquant renversée sa tasse de camomille.

ELODIE : Alors, tu l’as retrouvé ?

DEAN : Non. Par contre j’ai pu voir ses deux premières victimes.

ELODIE (palissant) : Vic… Il a tué des gens ?

DEAN (la prenant dans ses bras) : Non, non il n’a tué personne. Et j’espère qu’il ne le fera pas…

Il lui fait un exposé rapide des évènements découverts puis va chercher l’ordinateur de Sam pour effectuer des recherches. Seulement voilà, il se retrouve face à un problème qu’il n’avait pas prévu.

DEAN : Oh non, j’le crois pas !

ELODIE : Il est en panne ?

DEAN : Il… Il a mis un mot d’passe ! Cette banane a mis un p***** de mot d’passe pour pas que j’y touche !!

ELODIE : Tu peux pas deviner lequel ?

DEAN (réfléchissant) : Je vais essayer le seul qui me vient à l’esprit : J.E.S.S.I.C.A.

C’est alors qu’apparaissent des petits Smiley rigolards, entourant un drôle de message :    

                « Perdu dugland, essaie encore !! »

 

DEAN (furax) : Dès qu’on l’a retrouvé, j’le tue pour ça !!

ELODIE : Calme toi et essaie autre chose.

DEAN : On n’a pas le temps pour ça. Il me faut Ash.

ELODIE : C’est quoi ASH ?

DEAN : Pas quoi, qui. C’est un génie ! Il va me fournir tout les renseignements dont j’ai besoin en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « Bloody Mary ». C’est un allié précieux…quand on sait comment le prendre.

 

Il sort son téléphone et compose le numéro du Road House.

VOIX : J’écoute ?

DEAN : Ash?

ASH: Dean! Attends deux petites minutes...

Pendant l’attente, Elodie ne peut s’empêcher de poser une question qui lui brule les lèvres depuis tout à l’heure.

ELODIE ; Dean, pourquoi ton frère ne veut pas que tu touches son ordi ?

DEAN : Euh… il vaut mieux pas que tu saches… (Ayant Ash au bout du fil) Ash, j’ai besoin d’info d’urgence !

ASH : Ok. J’ai quoi en échange ?

DEAN (soupirant) : Trois caisses de TBR pour toi si j’ai vite mes réponses.

ASH : Je suis tout ouïe.

DEAN : Tout ce que tu trouves sur un démon ou autre chose qui peut prendre possession d’un corps et qui agresse les gens en leur laissant un trèfle fluorescent sur le front.

ASH : Noté. Te rappelle dans… dix minutes.

Et il raccroche sans dire un mot de plus.

 

   Dean essai d’afficher un air détaché face au regard interrogateur d’Elodie. Mais elle n’est pas dupe, elle sent combien il est inquiet. Certes elle connait depuis peu les frères Winchester, mais elle a pu remarquer qu’ils étaient très unis, très proches.

ELODIE : Tu penses que ton frère est possédé ?

DEAN : Oui, enfin j’espère que c’est bien ça…

ELODIE (intriguée) : Comment ça ?

DEAN : Il y a des choses que tu ignores sur Sam, et dont lui-même n’est pas au courant. Et pour lesquelles j’ai fais une promesse à mon père avant qu’il ne meurt.

ELODIE : Et tu ne m’en diras pas plus n’est ce pas ?

DEAN : Non. Et quand on retrouvera Sam, tu ne devras pas lui en parler non plus. Il ne doit pas savoir, pas encore.

ELODIE : Tu as ma parole.

Elle s’approche et dépose un baiser sur sa joue.

ELODIE : Tu dois avoir faim. Je vais te préparer un sandwich.

DEAN : Merci, tu es une perle.

 

   Elle quitte le salon, le laissant seul. C’est alors que son téléphone sonne.

DEAN : Ash ?

ASH : Lui-même ! Alors tu as affaire à un esprit bien particulier. Pour prendre possession de quelqu’un, il commence par agresser une personne, de préférence un homme, en lui tombant un rocher sur la tête. Si la victime y survit, c’est qu’il est assez fort et il en prend possession. Ce qui lui permet d’utiliser son pouvoir. Il touche le front d’une personne, ce qui va déclencher une douleur irradiant tout le corps, entrainant la mort en quelques jours. La ou sa main se pose, une marque verte en forme de trèfle apparait.

DEAN : Et ça sort d’où ce truc là ? J’en ai jamais entendu parler !

ASH : Tout ce que je sais c’est que ça se manifeste au moment des fêtes et qu’il sévit normalement en Irlande. Pourquoi et comment il est chez nous j’en sais rien.

DEAN : Quoi, ça vient d’Irlande ??

ASH : Affirmatif. Bon j’peux finir mon exposé? C’est que j’ai une louloutte qui m’attend moi !

DEAN : Désolé, continue.

ASH : Bon. Pour le détruire, tu dois d’abord l’expulser du corps possédé. Pour ça, tu dois trouver la pierre à laquelle il est lié. Elle doit avoir un trèfle gravé dessus. Ensuite, tu la recouvre de trèfles (étonnant !) et de cidre, et tu répètes trois fois son nom. Mais il faut que tu sois en présence de la personne possédée.

DEAN : Et c’est quoi son nom ?

ASH : Généralement, il s’approprie le nom de la personne qu’il possède. Une fois expulsé, il peut utiliser son pouvoir sans l’aide d’un hôte donc tu devras être prudent. Et pour t’en débarrasser définitivement, tu dois briser la pierre.

DEAN : Bon pour le nom ça m’arrange. Celui qu’il porte en ce moment je risque pas de l’oublier.

ASH : Pourquoi c’est pas Sam qui a fait les recherches ?

DEAN : C’est lui qui est possédé. Et cette andouille a mis un mot d’passe sur l’ordinateur.

ASH : Hé bien dépêches toi de déposséder l’andouille car l’hôte de cette chose ne survit jamais à ce traitement bien longtemps. Et pour le mot de passe, ça t’apprendra à utiliser sa machine pour visiter les sites pornos !!

Dean n’a pas le temps de répliquer car Ash a déjà raccroché. Elodie revient avec un sandwich et une bière fraiche.

 

ELODIE : Tu as appris quelque chose d’intéressant ?

DEAN : Oui et je vais avoir besoin de tes connaissances.

Tout en lui parlant, il recommence à sentir une douleur lancinante au niveau du nez, ce qui le fait grimacer.

ELODIE : Tu devrais commencer par prendre tes antalgiques et dormir un peu.

DEAN : Non, il faut que…

ELODIE (le coupant) : Tu n’aideras pas ton frère si tu meurs d’épuisement alors tu manges et tu te repose. On discutera de ce que tu veux savoir à ton réveil.

 

   Dean la regarde : elle a raison et il le sait. Et malgré son envie de retrouver son frère, il ne peut que se plier aux exigences de cette femme. Il l’embrasse sur le front, avale sandwich, bière et antidouleurs, puis va s’allonger sur le divan. Elodie vient s’allonger contre lui et tout deux s’endorment, tendrement enlacés.

   Dean a un sommeil plutôt agité et il se réveille brusquement quelques heures plus tard. Le soleil est sur le point de se lever et Elodie n’est plus près de lui. Il se lève et la cherche mais aucune trace d’elle. Il revient au salon et c’est alors qu’il s’aperçoit que l’ordinateur de Sam est allumé et qu’un message clignote. En s’en approchant, il sent l’angoisse le gagner.

     

          « Si tu persiste à vouloir me retrouver, elle mourra ».

 

    Son angoisse fait place à la panique. Cela ne peut signifier qu’une seule chose : Sam est venu et a enlevée Elodie pendant que lui dormait !

 

 


 

     Dean est anéanti. Non seulement son frère est possédé, mais en plus ce dernier venait d’enlever la femme pour laquelle il commence à avoir des sentiments. Il faut absolument qu’il fasse quelque chose. Il commence par respirer un grand coup pour se calmer et se remettre les idées en place. Bon, Ash a dit que cet esprit vient d’Irlande et qu’il est lié à une pierre. Est-ce une coïncidence s’il apparait justement chez une femme qui voue un culte à l’Irlande ? Non, c’est forcément lié. Mais comment ? Il lui faut plus de précisions.

    L’ordinateur de Sam est débloqué, il peut donc approfondir les recherches. Il se prépare un café, retrousse ses manches et s’installe. Il se rend sur le site approprié et attend le résultat. Et une longue liste s’affiche. Dean ouvre de grands yeux ronds.

DEAN : Wahow, je comprends pourquoi Sam fait la tronche chaque fois que je lui demande de faire des recherches. Pff, ben ya plus qu’à chercher…

 

   Après avoir consulté plusieurs légendes concernant essentiellement des druides et des lépreuchauns, il tombe enfin sur celle qui l’intéresse. Elle est reliée à un très vieux moulin, aujourd’hui rasé. Au dix-septième siècle, le propriétaire avait été soupçonné de pratiquer la magie druidique à mauvais escient. Les villageois ont voulu se débarrasser de lui et quand ils sont arrivés au moulin pour l’attraper, une lumière verte est apparue. La seule chose qu’on ait trouvé, c’est une pierre avec un trèfle gravé dessus. Les villageois, effrayés par son hypothétique pouvoir, n’ont pas osé la détruire. La légende dit que chaque fois qu’une personne pénétrait dans le moulin, d’étranges agressions se produisaient. Le moulin a donc été partiellement détruit.

Continuant sa lecture, Dean tombe sur une information qui le cloue sur place.

DEAN : « Les ruines du moulin ont récemment été rachetées par la propriétaire d’un hôtel en Amérique. Les pierres ont été démontées avant d’être acheminées à….. Winchester Connecticut !!!

 

   L’évidence s’impose à lui : Elodie a utilisé les pierres en question pour bâtir son hôtel et en a surement aussi chez elle, étant donné qu’il y a aussi eu une agression là-bas.

DEAN : Bon, ben ya plus qu’à chercher le caillou…

 

   Il regarde autour de lui. Les trois quarts des murs sont faits de pierre. Retrouver celle qui l’intéresse allait s’avérer un travail colossal. Si Elodie était là, elle pourrait l’aider car en ramenant ces pierres ici, elle avait peut être remarqué celle-ci. Il se met à réfléchir aux évènements : une agression au domicile d’Elodie, trois à l’hôtel en comptant Sam. Est-ce que le fait qu’il y ait eu plus d’agressions à l’hôtel signifie que la pierre est ici ? Dans ce cas, pourquoi une agression chez elle ? Il n’y comprend rien. Il a besoin de l’aide d’Elodie et pour ça, il doit d’abord la retrouver.

   Dean sait que les esprits aiment se retrouver dans un endroit auquel ils sont rattachés. Et il espère que celui-ci ne déroge pas à la règle. Et qu’il se trouve là ou sont répartis les vestiges du moulin. Il a déjà fouillé l’hôtel sans résultats. Il ne lui reste donc qu’une seule option : la maison d’Elodie…

Seul hic, il ne connait pas l’adresse. Même si cela ne lui plait guère, il fouille dans les papiers d’Elodie. Il tombe sur le livre d’or de l’inauguration de l’hôtel et y jette un rapide coup d’œil. Il peut y voir un commentaire de l’acteur Pierce Brosnan, d’origine irlandaise. Dean en sourit : même les célébrités viennent ici ! Il finit par trouver le précieux renseignement sur un reçu. Maintenant qu’il a l’adresse, il n’a plus qu’à attendre que Sam se manifeste en ville, pour être sur de ne pas lui tomber dessus pour le moment.

 

Pendant ce temps, du côté de Sam.

 

Sam a mal à la tête. Il est rarement conscient mais quand il l’est, cela lui est douloureux, aussi bien physiquement que moralement. Quand il l’est, il se voit agresser quelqu’un. D’abord son frère qu’il a frappé violemment, puis ces hommes dans la rue… Ces hommes à qui il avait fait du mal, qu’il avait fait souffrir…. Mais lui aussi souffrait. Les douleurs qu’il leur infligeait, il les ressentait aussi… Personne ne l’aurai deviné en le croisant mais tout son corps était endolori mais le pire, c’était sa tête… Elle était en feu, ravagée par une douleur inouïe, la seule chose dont il était conscient par delà son inconscience. Et en plus il se sentait faible, de plus en plus faible. Si Dean ne trouvait pas rapidement le moyen de l’aider, il n’y survivrait pas. Et s’il y survivait, comment pourrait-il se pardonner de ne pas avoir pu lutter contre cette chose qui était en lui ? Cette chose qui venait de pénétrer dans l’hôtel, qui avait extirpé de sa mémoire le mot de passe de son ordinateur après avoir plongé Dean et Elodie dans un profond sommeil… Son mot de passe… Sam regrette d’en avoir mit un, surtout qu’il savait que son frère ne le trouverai jamais : HYPNOWEB, le nom d’un site français lu sur un magazine… Et après avoir écrit cette menace, il avait pris Elodie dans ses bras et l’avait emmenée ici. Mais cette menace était presque une bonne nouvelle quand on y réfléchit. Au moins, cette chose n’avait pas tué Dean, il l’a seulement mis en garde. Et maintenant, Sam est là, dans le salon de cette maison. Il se tient face à Elodie, ligotée à une chaise et toujours inconsciente. Et il a mal à la tête, signe que la haine de cette chose va le replonger dans l’inconscient pour repartir en chasse de nouvelles victimes….

 

 

A l’hôtel, en fin de matinée.

 

Depuis plusieurs heures, Dean attend, assis sur une chaise, une radio réglée sur la fréquence de la police près de lui quand enfin…

VOIX : A toutes les patrouilles, une nouvelle agression signalée dans le quartier……

A ces mots, il se fige, attentif à la description du suspect : c’est Sam.

   Il quitte l’hôtel précipitamment, monte dans sa voiture et se rend à l’adresse d’Elodie. Après quinze minutes de trajet, il arrive devant la petite résidence. Il va se garer dans une ruelle adjacente pour ne pas être repéré en cas de retour inopiné de Sam. Une fois qu’il a rejoint la maison, il en fait le tour, cherchant un accès facile et discret pour y pénétrer. La chance lui sourit : une des fenêtres de la cuisine est baissée mais non verrouillée. Après s’être assuré que personne ne puisse le voir, il ouvre doucement la fenêtre, s’engouffre à l’intérieur et referme derrière lui. Sans faire de bruit, il passe de pièce en pièce et finit par la trouver. Elle est attachée, le visage apeurée et ses yeux se remplissent de larmes dès qu’elle l’aperçoit.

ELODIE : Dean ! Mon Dieu j’ai eu si peur !!

DEAN (s’étant avancé jusqu’à elle) : Ecoutes, tu vas devoir être courageuse encore quelques temps, je n’peux pas te libérer tout de suite.

ELODIE : Quoi ? Mais pourquoi ??

DEAN : Je veux tendre un piège à Sammy mais pour ça tu dois rester là sans quoi on risque de perdre sa trace.

ELODIE : Comme tu voudras mais j’espère que tu sais ce que tu fais…

DEAN : Ne t’inquiète pas. Maintenant dis moi : quand tu as ramenées les pierres de ce moulin irlandais, est ce que tu en a vu une qui était gravée d’un trèfle ?

ELODIE : Il me semble que oui… Je crois qu’elle est sur un des murs de la chambre ou ton frère a pris son caillou sur la tète. Elle doit être sur le mur derrière l’armoire… Mais pourquoi ?

DEAN : C’est de la que viens notre « fantôme au trèfle ». Je vais devoir casser le mur pour la prendre, c’est la seule chose qui peut aider Sam. Désolé.

ELODIE : Pas de problème, fais ce qu’il faut.

DEAN : Ok, bon j’y vais et je reviens vite avec la pierre.

Il l’embrasse, pour la rassurer mais aussi pour se donner du courage, et quitte la maison par le même chemin qu’en venant.

 

    Sur le trajet du retour, il remarque plusieurs voitures de police qui sillonnent la ville. Elles sont à la recherche de Sam. Il espère que personne n’a pu établir de portrait robot de ce dernier. Que lui soit recherché par la police et le FBI est déjà bien suffisant.

   Il arrive enfin à l’hôtel. En y entrant, il se dirige directement vers la chambre qui l’intéresse. Il s’avance vers l’armoire et se dit qu’il n’a vraiment pas de chance. Celle-ci est très haute, très large, et faite en bois massif.

DEAN : Ca doit peser une tonne ce truc…

Il la pousse d’un coté mais pas moyen de la faire bouger d’un centimètre. Il regarde autour de lui et trouve son bonheur : la dernière chute de rocher a littéralement éclaté le lit, également en bois massif donc solide. Il en ramasse le morceau le plus long et le glisse derrière l’armoire pour en faire un levier. Après de multiples tentatives et aux prix d’énormes efforts, il arrive enfin à basculer le poids lourd vers l’avant, tant et si bien que celui-ci vient s’écraser sur le sol dans un horrible fracas.

DEAN : Là elle va m’tuer, c’est sur… 

Il inspecte le mur et trouve enfin son graal : la pierre gravée d’un trèfle. Armé d’un marteau et d’un burin, il entreprend de la desceller. Après plusieurs minutes, c’est chose faites. Il la met dans son sac puis va dans le salon ou il a repéré une petite jardinière contenant du trèfle. Puis direction la cuisine pour prendre une bouteille de cidre.

DEAN : Bon alors j’ai : la pierre, le trèfle, le cidre et le marteau. C’est tout bon.

Il repart donc pour la maison d’Elodie.

 

   En arrivant, il voit que la lumière est allumée, ce qui ne lui laisse aucun doute quant à la présence de son frère. Il se faufile par la fenêtre de la cuisine, comme il l’a fait deux heures plus tôt et se dirige sans bruit vers le salon. Sam est bien là et lui tourne le dos, et Elodie est toujours attachée sur sa chaise. Dean sort doucement la pierre de son sac, la recouvre avec les trèfles et ouvre la bouteille de cidre. Au moment où il va pour verser le liquide doré, son frère se retourne. En voyant son visage, Dean est frappé par sa pâleur et les profonds cernes qui creusent ses yeux. Des yeux toujours habités par cette maudite lueur verte. Dean se dépêche de finir pendant que son frère s’avance vers lui, menaçant.

DEAN: Samuel Winchester! Samuel Winchester! Samuel Winchester!!

 

   A peine a-t-il finit que le corps de Sam s’immobilise. Il se met subitement à trembler et la lueur verte dans son regard vacille. Sous les yeux effarés de son frère, Sam s’attrape la tête en hurlant de douleur et tombe à genoux. Sa plaie à la tête se remet à saigner et d’un coup, une horrible fumée verte s’en échappe. Après un dernier cri déchirant, Sam s’écroule. Dean veut se précipité vers lui mais il se retrouve face à une masse informe et menaçante, dont la main brille et ou on peut apercevoir les traits d’un trèfle. Dean sort alors son marteau et frappe la pierre de toutes ses forces, la brisant en deux.

  L’esprit se met alors à avoir une forme instable, apparaissant par intermittence. Et contre toute attente, son image se stabilise et se renforce.

DEAN : Non mais c’est quoi ce binz ?! Pourquoi il est encore là ?!!

   Le visage d’Elodie s’illumine alors, comme si elle avait la solution.

ELODIE : Dean !! Il te faut la dague !!

DEAN : Quoi ? Mais quelle dague ??

ELODIE : Sa dague, celle qu’on a trouvée au moulin. Seule la dague d’un druide mort peut tuer son esprit !! C’est la seule chose qui le rattache sur terre !!

DEAN : C’est bien de me prévenir mais plus tôt ça aurait été bien aussi !! Elle est où cette dague ??

   Tout en parlant avec Elodie, Dean se démènes pour éviter les assauts répétés de l’esprit. Comme il n’a pas obtenu de réponse à sa dernière question, il jette un regard dans sa direction et ce qu’il voit le rassure. Sam a repris connaissance et il a réussi à se trainer jusqu’à elle pour la détacher. Une fois libre, elle se précipite vers une commode et en sort une boite. Elle l’ouvre et en retire une magnifique dague, avec une lame en argent et un manche en bois de guis sur lequel on pouvait voir un trèfle dessiné. Elle se précipite vers Dean et la lui donne.

   Mais l’esprit avait repéré son manège et avant que qui se soit ne comprenne, il avait repris possession du corps de Sam.

SAM : Alors Winchester, tu compte t’en tirer comment maintenant ?

Et il se met à rire, un rire démoniaque, à vous glacer le sang.

SAM : Tu ne peux pas me tuer sans risquer de tuer ton frère….

    Dean ne sait plus quoi faire. Ce fumier avait raison et il ne pouvait pas prendre ce risque. Non, il ne voulait pas…

     C’est alors qu’une chose étrange se produit : la lueur verte disparait des yeux de Sam et un regard terrifié le remplace. Dean comprend alors que c’est bien son frère qui est en face de lui.

SAM : Dean, fais le ! Tu dois le faire ! Me laisse pas comme ça j’t’en prie !!!

Dean est désemparé. Ce que son frère lui demandait lui était impossible, impensable.

SAM (la voix faiblissant) : Dean je t’en prie ! Dean………

Le monstre a de nouveau pris le dessus et il affiche un sourire mauvais. Dean réfléchit encore à la situation quand soudain, Sam attrape Elodie par le bras. Il l’attire vers lui et Dean remarque que de sa main émane un scintillement vert.

SAM : Alors Winchester, quel est ton choix : ton frère ou la fille ?

 

Dean sent la panique monter en lui. Il ne peut pas laisser faire ça, il n’en a pas le droit. Elodie est une innocente, c’est elle qu’il doit protéger et il sait que si la situation était inversée, son frère ferait le même choix. Il lève son bras, armé de la dague et commence à avancer vers son frère, prêt a frapper quand soudain il s’arrète. Et contre toute attente il se met à reculer, baissant le bras. Sam le regarde d’un air surpris, ne comprenant pas ce revirement de situation. Il pense alors que Dean préfère fuir que choisir et le quitte du regard pour se tourner vers Elodie, approchant sa main du front de la jeune femme. Mais il se rend compte que la demoiselle sourit et cela ne lui dit rien qui vaille.

   Il se retourne vers Dean, juste à temps pour voir ce dernier accroupi. Il a posé la dague sur le sol et a repris son marteau. Sam comprend alors mais trop tard : Dean vient de faire éclater la dague en plusieurs morceaux. Sam lache Elodie et son corps se met de nouveau à trembler. Mais cette fois pas de fumée verte qui sort par sa plaie, non, juste des zébrures fluoréscentes qui lui traversent le corps. Quand tout s’arrète, Sam s’effondre, inconscient.

    Dean et Elodie se précipitent vers lui. Dean prend son frère dans les bras pour le redresser un peu ;

DEAN : Sam ? Sammy répond moi. Sam !!

SAM (d’une voix très faible) : Tu l’as eu ce fumier, hein ?

DEAN : On l’a eu, t’inquiète pas. On va s’occuper de toi maintenant, ok ?

SAM : Comment tu as su… pour la dague ?

DEAN : Une chose qu’a dit Elodie. Que seule la dague pouvait le tuer, mais aussi que c’était la dague qui le rattachait ici. Je me suis donc dit que si je détruisait ce qui le rattachait ici, il disparaitrait. Un peu comme le fantome de l’homme au crochet quoi.

SAM : En gros, tu l’as joué à pile ou face ?!

   Dean ne répond pas mais l’expression de son visage fait bien comprendre aux deux autres que c’est à peu près ça. Il aide ensuite son frère à se relever et le soutien pour sortir de la maison. Il l’installe ensuite dans la voiture où Elodie les rejoint. Dean la regarde avec un grand sourir et elle se jette dans ses bras, laissant enfin couler toutes les larmes engendrées par tant de tension. Il lui donne un long et passionné baiser et ils montent à leur tour dans la voiture. Ils repartent à l’hôtel et Sam va se reposer dans une des chambres après avoir avalé un antalgique et un somnifère.

   Dean et Elodie sont enfin seuls mais ils sont épuisés. Dean prend aussi un antalgique pour son nez, toujours douloureux, puis tous deux rejoignent la chambre d’Elodie…

  Au petit matin, Dean se réveille, Elodie blottie contre lui. A peine fait-il un mouvement qu’elle se réveille et s’approche d’avantage. Et tout deux cèdent au désir qui les anime depuis leur rencontre.

   Sam se réveille quelques heures plus tard. Sa tête le fait toujours souffrir et il est encore faible. Il entend du bruit au salon et difficilement, il descend les escaliers pour voir ce qu’il se passe. Et ce qu’il voit le surprend.

   Au beau milieu du salon, son frère et Elodie sont en train de s’amuser et rient comme des petits fous.

SAM : Mon Dieu, mon frère est heureux un jour de Noel !

DEAN : Sammy, tu es réveillé ! Comment tu te sens ?

SAM : Comme si j’avais servi de punching ball à Mike Tyson et que j’avais pas dormi d’un mois. Et vous deux ça a l’air d’aller à ce que je vois.

Dean sourit à son frère et lui fait comprendre qu’il a connu trois fois le bonheur avec Elodie. Sam préfère ne pas relever et s’assoit sur le divan.

DEAN : Sammy, j’ai un cadeau pour toi.

Et il lui tend un paquet que Sam prend avec précaution, comme si ça pouvait lui sauter à la figure.

SAM : Je m’inquiète pour toi Dean : tu t’amuse, tu ries, et maintenant ça ! Serais tu atteint de sentimentalisme ?

DEAN : Ben pour une fois oui. Alors arrête de râler et ouvre ton cadeau.

Sam s’exécute et se retrouve avec… un casque de chantier !!!

DEAN : Ben ta tête est moins dure que ce que je pensais alors il faut la protéger !!

   Tout trois partent d’un éclat de rire. Sam regarde par la fenêtre, la neige commence à tomber. Un sentiment de bien être l’envahit. Depuis la mort de Jess l’année précédente, il ne savait pas s’il pourrait de nouveau ressentir ça pour ce jour de fête. Mais cette année, malgré l’absence de son père, malgré les évènements récents, voir son frère heureux avait suffit à le rendre lui-même heureux.

 

 

 

FIN         

 

 

Ecrit par winsister 
Ne manque pas...

Rejoins l'équipe HypnoCheck pour vérifier les informations des épisodes de la citadelle.
L'équipe HypnoCheck recrute ! | En savoir plus

L'équipe HypnoDiff, chargée de la saisie des synopsis et des news diffusions, recrute.
L'équipe HypnoDiff recrute ! | Plus d'infos

Le nouveau numéro d'HypnoMag est disponible !
HypnoMag | Lire le nouveau numéro !

Alternative Awards : À vos nominés
Alternative Awards | On compte sur vous !

Activité récente
Actualités
Convention DarkLight Con 6 le 1er et 2 juin 2024 à Paris

Convention DarkLight Con 6 le 1er et 2 juin 2024 à Paris
La liste des guests de la convention DarkLight Con 6, dédiée à la série Supernatural, est...

Nouveau mois littéraire sur le quartier

Nouveau mois littéraire sur le quartier
Avril est arrivée sur le quartier et nous le passerons en librairie. Vous avez choisi les...

Nouveau mois littéraire sur le quartier

Nouveau mois littéraire sur le quartier
Avril est arrivée sur le quartier et nous le passerons en librairie. Vous avez choisi les...

Ruth Connell - Dead Boy Detectives, série dérivée de Sandman

Ruth Connell - Dead Boy Detectives, série dérivée de Sandman
Netflix a dévoilé la date de mise en ligne de la première saison de la série Dead Boy Detectives. La...

Mark Pellegrino - American Rust : Broken Justice

Mark Pellegrino - American Rust : Broken Justice
Prime Video a dévoilé une bande-annonce pour la saison 2 de la série American Rust, renommée...

Newsletter

Les nouveautés des séries et de notre site une fois par mois dans ta boîte mail ?

Inscris-toi maintenant

Sondage
HypnoRooms

choup37, 19.04.2024 à 19:45

Maintenant j'en ai plus que deux, je joue aussi sur kaa

CastleBeck, Hier à 11:48

Il y a quelques thèmes et bannières toujours en attente de clics dans les préférences . Merci pour les quartiers concernés.

Viens chatter !